Colle

(Écon. domestiq.). La Colle ordinaire ou Colle de pâte se fait avec de l’eau et de la farine, celle de seigle préférablement. Pour cela, on délaye d’abord la farine avec un peu d’eau jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de grumeaux ; on verse ensuite sur le mélange de l’eau bouillante pour former une espèce de bouillie que l’on continue à chauffer en l’agitant sans cesse avec une spatule ou une cuiller de bois, jusqu’à ce qu’elle ait acquis l’épaississement convenable. Pour s’en servir on attend qu’elle soit refroidie, et alors si elle est trop épaisse on l’éclaircit avec de l’eau froide. — Avec la farine de riz, on fait une colle d’un beau blanc, presque transparente et très adhérente qu’on devra employer de préférence pour les cartonnages délicats, la reliure et autres ouvrages qui demandent à la fois de la propreté et de la solidité.

Colle à bouche. On prend des rognures de parchemin auxquelles on ajoute 30 gr. de colle de poisson, 8 gr. de sucre candi blanc, 4 gr. de gomme adragante : on fait chauffer le tout dans un demi-litre d’eau et on laisse bouillir jusqu’à réduction de moitié. On se sert de ce mélange quand il est refroidi, en l’humectant avec la salive ou de l’eau ; on en frotte le papier qu’on étend sur celui avec lequel on veut le coller. — Voy. aussi Gélatine.

Colle forte. Voici le moyen de s’assurer de la bonne qualité de cette sorte de colle. On en fait tremper un morceau dans un vase plein d’eau que l’on tient environ douze heures dans un lieu frais. Si la colle fond, c’est qu’elle ne vaut rien ; si elle a gonflé et augmenté de poids, elle est d’autant meilleure qu’elle est plus pesante ; mais il faut qu’exposée à l’air, elle reprenne sa première sécheresse. — Quelle que soit l’espèce de colle forte dont on veut faire usage, il y a certaines précautions à prendre pour la fondre ; une température élevée ou trop longtemps soutenue altère la colle, et la meilleure colle peut devenir très mauvaise si elle est soumise à une ébullition trop prolongée. On concassera la colle en morceaux qu’on mettra dans un bain-marie ; et, après l’avoir recouverte d’eau, on la laissera tremper à froid pendant 5 ou 6 heures ; on fera ensuite bouillir l’eau extérieure du bain-marie en remuant celui-ci pour aider à la dissolution. Dès que toute la colle est fondue, elle est bonne à employer. L’eau chaude contenue dans l’enveloppe du bain-marie suffit pour maintenir la colle dans un état de fluidité convenable pendant le temps qu’on en fait usage.

On prépare une Colle forte liquide en ajoutant à la colle forte fondue avec les précautions indiquées ci-dessus, environ son volume de vinaigre et un quart d’alcool. Cette colle se garde longtemps et peut s’employer à froid ; on y ajoute un peu d’alun pour qu’elle ne s’altère pas.

Colle de poisson. On l’achète ordinairement en tablettes sèches et dures. Pour la préparer et la rendre propre aux usages domestiques, on la bat avec un marteau sur un bloc de bois, en ayant soin de l’envelopper dans un morceau de linge. On la réduit ainsi en feuillets qu’on coupe en petits morceaux et qu’on fait tremper pendant 6 heures au moins dans de l’eau de rivière, et dans la proportion de 10 gr. de colle pour 90 gr. d’eau. On la fait dissoudre au bain-marie, on la passe à travers un linge, et, après y avoir ajouté un peu d’eau chaude, on peut l’employer immédiatement. Cette colle, en se refroidissant, prend l’aspect d’une gelée transparente et assez consistante. Pour la conserver sans altération à l’état de gelée et en avoir ainsi toujours à sa disposition, il faut faire évaporer au bain-marie la moitié de l’eau qu’elle contient, et ajouter une quantité égale d’alcool. On met cette solution dans des fioles de verre qu’on bouche d’abord simplement avec du papier, et ensuite avec du linge ou du parchemin quand elle est refroidie et prise en gelée. Lorsqu’on veut en faire usage, il suffit, pour la liquéfier, de tenir la fiole pendant quelques minutes dans la main ou de l’exposer un moment et d’un peu loin à la chaleur du feu.

Pour clarifier une liqueur, au moyen de la colle de poisson, on y verse un peu de cette colle bien dissoute, on agite, et les matières contenues ordinairement dans les liqueurs, telles que l’alcool, les acides, le tannin, etc., agissent sur la colle et la précipitent. Celle-ci , en se déposant, entraîne avec elle toutes les impuretés qui troublaient la transparence du liquide. Quand les boissons qu’on veut clarifier sont alcooliques et astringentes, on y ajoute, pour précipiter la colle, une infusion de thé ou de noix de galle, ou de toute autre matière renfermant du tannin.

Pour coller une pièce de vin de 300 bouteilles, on emploie 25 gr. de colle de poisson dissous dans une bouteille de liquide. — Pour faire prendre les entremets on en fait une gelée où elle entre dans la proportion d’un vingt-cinquième.

Colle pour la faïence. On prend une poignée de fleur de farine de froment, et on la pétrit avec un peu d’eau de manière à former une pâte ferme et liée : on en fait une boule qu’on tient dans les deux mains sous le robinet d’une fontaine d’où l’eau ne doit couler que par un petit filet mince : on continue à pétrir la pâte jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le gluten, ce qui est facile à reconnaître dès que l’eau s’écoule claire des mains. Il faut alors étendre une couche très mince de ce gluten sur l’une des parties du vase brisé, rapprocher l’autre partie en les rajustant avec soin et laisser sécher. Voy. Mastic.

Colle pour la porcelaine et le verre. On délaye dans un mélange de parties égales d’eau pure et d’eau-de-vie commune 30 gr. d’amidon et 50 gr. de craie finement pulvérisée. Après avoir ajouté à ce mélange 15 gr. de colle forte, on le met dans une casserole sur le feu pour le faire bouillir, et, quand il est en pleine ébullition, on y verse 15 gr. de térébenthine de Venise, en ayant soin d’agiter la composition, jusqu’à ce que les deux dernières substances y soient entièrement dissoutes et parfaitement incorporées. On se sert de cette colle pour unir des pièces de porcelaine ou de verre.

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