Collège

Collège de France (Instruction publique), à Paris, place Cambrai. — Il dépend du Ministère de l’instruction publique, mais sans se rattacher à l’Université. Les professeurs sont nommés par le Chef de l’État. En cas de vacance, le corps des professeurs présente deux candidats ; la classe de l’institut à laquelle correspond la chaire vacante en présente également ; enfin le Ministre de l’instruction publique peut en outre proposer un candidat désigné par ses travaux. Quant aux chaires de nouvelle création, le Chef de l’État nomme sans présentation. Le traitement des professeurs est de 6 000 fr. — Un des professeurs, désigné par le ministre, prend le titre d’administrateur : il reçoit les communications du ministre et correspond avec lui pour tout ce qui regarde les intérêts du collège. Il préside les assemblées des professeurs et toutes les commissions ; il veille à la régularité et au bon ordre des cours et en un mot à tout ce qui concerne la discipline de l’établissement. En cas d’absence, il est suppléé par un vice-président. Il a sous ses ordres, pour tous les détails du service, un secrétaire d’administration. Les fonctions de ces deux derniers sont annuelles : ils sont également choisis parmi les professeurs et nommés par le ministre. — Les aides et préparateurs de chimie, de physique et d’anatomie sont nommés par le ministre, sur la présentation du professeur auquel ils doivent être attachés et l’avis de l’administrateur.

Les professeurs sont tenus de faire au moins deux leçons par semaine pendant toute la durée des cours. Ils peuvent obtenir des remplaçants : 1° en cas d’absence motivée par une commission extraordinaire du gouvernement ; 2° en cas de congé temporaire ou de maladie momentanée. Mais nul ne peut se faire remplacer pendant plus de deux semestres consécutifs. Au bout de ce temps, si les causes qui éloignent le professeur de sa chaire continuent, il doit demander un suppléant, et le ministre peut même le nommer d’office. Les remplaçants sont autorisés et désignés par le ministre, sur la demande du professeur, transmise par l’administrateur. S’il y a lieu, à raison de la durée du remplacement, d’allouer au remplaçant une indemnité prélevée sur le traitement du professeur, la quotité en est fixée par le ministre, sans qu’elle puisse jamais excéder le tiers de ce traitement. — Les professeurs comptant vingt années de service effectif dans l’établissement, et ceux qui, par suite d’une infirmité grave ou de leur âge avancé, se trouvent hors d’état de remplir leurs fonctions, peuvent demander qu’il leur soit nommé un suppléant. Le traitement du suppléant est prélevé sur celui du professeur qu’il est appelé à suppléer. Le chiffre en est fixé par le ministre. Les retenues pour la retraite continuent d’être perçues sur le traitement intégral, sans que, dans aucun cas, la portion de ce traitement attribuée au suppléant puisse constituer un émolument personnel donnant droit à pension. Le professeur titulaire à qui un suppléant est accordé continue de figurer parmi les professeurs en activité de service. Lorsqu’il est admis à faire valoir ses droits à la retraite, sa pension est liquidée d’après le traitement normal affecté à la chaire dont il est titulaire. Les professeurs qui, à raison de leur âge avancé, d’infirmités graves ou pour quelque autre motif, se rendent démissionnaires, peuvent obtenir le titre de professeur honoraire. La nomination est faite par le ministre, après avoir consulté l’assemblée des professeurs. Le nom des professeurs honoraires reste inscrit sur les programmes et les tableaux officiels à la suite de celui des professeurs titulaires.

Les cours du collège de France sont publics et gratuits. Ils ont lieu en général deux fois la semaine. Ils s’ouvrent à partir du 1er lundi de décembre et, après une interruption à Pâques, ils se continuent jusque vers la fin du mois de juillet. — On compte actuellement au collège de France 40 chaires où l’on enseigne : l’astronomie, les mathématiques, la physique mathématique et expérimentale, la chimie, la médecine, l’histoire naturelle des corps organisés et des corps inorganiques, l’embryogénie comparée, le droit de la nature et des gens, l’histoire des législations comparées, l’économie politique, l’histoire et la morale, l’archéologie, les langues hébraïques, chaldaïque et syriaque, l’arabe, le persan, le turc, les langues et littératures chinoises et tartares-mandchoues, la langue et la littérature sanscrites, la langue et la littérature grecques, l’éloquence et la poésie latines, la philosophie grecque et latine, la langue et la littérature françaises modernes et au moyen âge, la langue et la littérature slaves, les langues et la littérature étrangères de l’Europe moderne, etc. (Décrets des 9 mars 1852, 3 juillet 1853, 8 octobre 1857 et 1er février 1873.)

Collège militaire de la Flèche. Voy. Prytanée militaire.

Collège municipal Chaptal, à Paris, boulevard des Batignolles. — Cet établissement, entretenu par la ville de Paris pour donner un enseignement spécial aux enfants que leurs familles destinent à l’industrie, au commerce et à l’agriculture, reçoit des internes, des demi-pensionnaires et des externes. Les externes n’assistent qu’aux classes de 8 h. et demie du matin à 11 h. et demie et de 2 à 5 h. — L’enseignement, dont la durée est de 6 ans, a été réparti de manière que l’élève, quelle que soit l’année après laquelle il vient à terminer ses études, emporte toujours un fruit utile de son travail et un ensemble de connaissances. Voici un résumé des matières de l’enseignement :

1re année : calcul, grammaire française, langue anglaise ou allemande, éléments d’histoire et de géographie, dessin, chant ;

2e année : arithmétique et éléments de planimétrie, grammaire française, langue anglaise ou allemande, histoire générale et géographie, dessin, chant ;

3e année : arithmétique, géométrie et éléments d’algèbre, exercices de composition littéraire, langue anglaise ou allemande, éléments de physique et de chimie, comptabilité, géographie industrielle et commerciale, technologie minérale, histoire moderne, dessin, chant ;

4e année : mathématiques, composition française, éléments du latin, langues vivantes, culture et botanique appliquées, physique et chimie, mécanique, technologie organique, histoire moderne, dessin, chant ;

5e année : mathématiques, littérature, langue latine et langues vivantes, zoologie, physique et chimie, mécanique appliquée, technologie mécanique, révision de l’histoire, dessin, chant ;

6e année : mathématiques spéciales, littérature, langues latine et vivantes, étymologies grecques, géologie et minéralogie, physique et chimie, mécanique rationnelle, cosmographie, économie industrielle, législation usuelle, histoire de France, dessin, chant. — Un cours préparatoire est établi en faveur des élèves trop peu avancés pour être admis en première année.

L’internat forme deux divisions séparées : les élèves du petit collège (de 8 à 12 ans) sont l’objet de soins particuliers. En entrant au collège, tout élève doit présenter : 1° son acte de naissance ; 2° un certificat de vaccine ; 3° un certificat de bonne conduite, s’il a déjà été dans un autre établissement. — Le prix de la pension est de 1 050 fr. pour le petit collège et de 1 100 fr. pour le grand : le trousseau complet est fourni par le collège au prix de 575, 600 ou 625 fr. suivant la taille de l’élève. — Le prix de la demi-pension est de 500 ou 550 fr. de 8 h. et demie du matin à 5 h. du soir, et de 750 ou 800 fr. de 8 h. et demie du matin à 8 h. et demie du soir. — Le prix de l’externat est de 240 fr. pour le cours préparatoire ; de 200 fr. la 1re et la 2e année, de 250 fr., les années suivantes. La ville de Paris entretient plusieurs bourses au collège Chaptal. — Pour les conditions à remplir à l’effet de les obtenir, Voy. Bourses.

La surveillance administrative du collège est confiée à une commission de 6 membres choisis dans le sein du conseil municipal de Paris.

Collèges communaux. Les villes ou communes qui désirent posséder un collège communal doivent fournir un local approprié à cet usage et en assurer l’entretien, placer et entretenir dans ce local de mobilier nécessaire à la tenue des cours et à celle du pensionnat, s’il y a lieu ; enfin garantir pendant 5 ans au moins le traitement fixe des fonctionnaires. — La plupart des collèges communaux sont au compte des principaux qui les administrent à leurs risques et périls, moyennant une subvention communale ; quelques-uns sont en régie. Pour obtenir une allocation de l’État, la commune doit s’adresser au recteur de l’Académie. Les professeurs, jadis régents, des collèges communaux sont nommés par le ministre sur la proposition du recteur : le titre d’agrégé n’est point obligatoire pour exercer les fonctions de professeur dans un collège communal.

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