Chiendent

(Agriculture). Cette plante traçante est le fléau des champs cultivés. Aucun moyen mécanique ne parvient à l’extirper complètement ; elle disparaît un an ou deux pour reparaître ensuite plus vigoureuse qu’auparavant. Le seul moyen de la détruire serait de labourer à la bêche en se donnant la peine de diviser chaque motte de terre et d’en ôter jusqu’aux moindres parcelles de chiendent qui s’y trouvent ; mais comme une pareille opération exigerait trop de temps et de main d’œuvre, voici un moyen de faire périr le chiendent, moins efficace il est vrai, mais suffisant pour les besoins de la culture. Le chiendent ne peut subsister dans un sol bien ameubli et qu’on entretient dans cet état pendant deux ou trois mois, dans la saison chaude de l’année. On donnera donc plusieurs labours, précédés de hersages énergiques, et on attendra que la terre soit bien ressuyée. Si les premiers labours ont suffisamment ameubli la terre, et fait disparaître en partie le chiendent, on peut planter dans ce terrain des pommes de terre au mois de mai en lui donnant le troisième labour, et en juin en y repiquant des betteraves. Une récolte de pommes de terre bien traitée, vu le buttage énergique qu’on peut lui donner avec la charrue à deux versoirs, doit détruire très bien le chiendent, au moins cinq années sur six.

(Économ. domestique). La racine de chiendent est très employée en médecine. On en fait une tisane diurétique et rafraîchissante. Avant de la faire infuser, il est bon de la frapper avec un marteau pour l’écraser.

Dans la fabrication de la bière, on peut substituer le chiendent au grain. On met dans un baquet 4 kilogr. de chiendent haché que l’on arrose avec de l’eau tiède, en quantité suffisante pour qu’il soit toujours humide sans être noyé. Aussitôt qu’il a poussé, et qu’il a fait paraître de petites tiges blanches de 1 centimèt. de long, on l’entonne dans une futaille avec 1 kilogr. de baies de genièvre concassées, 60 gr. de levure de bière et 2 kilogr. de cassonade. On verse dessus 3 litres d’eau très chaude, mais sans être bouillante, et on agite le tout avec un bâton. Le lendemain on ajoute 8 litres d’eau chaude, et l’on agite encore la liqueur. Le 3e jour on ajoute encore 9 litres d’eau en agitant de nouveau. Puis on bouche le tonneau en laissant un fausset d’évent dans lequel on introduit quelques fétus de paille. On laisse reposer 5 ou 6 jours. On soutire dans une autre futaille propre, et 2 jours après on peut boire cette bière qui est très agréable au goût et très saine.

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