Chien

(Animaux domestiques, Législation). Dans l’intérêt de la sûreté et de la salubrité publiques, tout le monde doit se conformer aux ordonnances de police et aux arrêtés municipaux qui prescrivent des précautions relatives aux chiens. — Il est généralement défendu, dans l’intérieur des villes, d’élever et d’entretenir un nombre de chiens tel qu’il incommode les voisins ou qu’il compromette leur sûreté. Dans les rues et sur les chemins, les chiens doivent, en tout temps, être conduits en laisse, et même muselés. Ils doivent, en outre, porter un collier garni d’une plaque avec le nom et la demeure du propriétaire. Dans l’intérieur des magasins, boutiques, ateliers et autres lieux ouverts au public, ils doivent être tenus muselés, même lorsqu’ils y sont à l’attache. — Il est défendu aux entrepreneurs de voitures ou cochers, de souffrir dans leurs voitures des chiens non muselés. Les charretiers ou voituriers doivent les attacher avec une chaîne courte en fer, à l’essieu de leur voiture. Une ordonnance du 28 fév. 1843, interdit expressément de laisser circuler sur la voie publique les bouledogues même en laisse et muselés. Les personnes qui laissent vaguer leurs chiens, sont responsables du dommage qu’ils causent, et d’une amende de 6 à 10 fr. — La loi du 27 messidor an v, prescrit de tenir tous les chiens à l’attache dans les lieux infectés d’une maladie épizootique, et de tuer tous les chiens errants.

Toute personne convaincue d’avoir, de dessein prémédité ou méchamment, sur la propriété d’autrui, blessé ou tué un chien de garde, peut être condamnée à une amende double de la somme du dédommagement, et à un emprisonnement de 1 à 6 mois. La détention peut-être du double, si le délit a été commis la nuit, dans une étable ou dans un enclos rural. — Sont punis d’une amende de 15 fr. au plus, ceux qui tuent ou blessent, par imprudence, toute espèce d’animal appartenant à autrui ; ceux qui exercent publiquement et abusivement de mauvais traitements envers les animaux domestiques : dans ce dernier cas un emprisonnement de 1 à 5 jours, peut être infligé (Loi du 28 sept. 1791 ; C. pén., art. 454, 479 ; Loi du 2 juill. 1850).

Maladies des chiens. — Les affections auxquelles les chiens sont le plus sujets sont : la maladie (Voy. ci-après), la gale, les tranchées, et surtout l’hydrophobie ou rage. Voy. ces mots.

La maladie, qui attaque presque tous les chiens, à l’âge de 9 à 10 mois, est une inflammation de l’estomac et des bronches. Cette affection débute presque toujours par la tristesse et l’accablement, par la diminution ou la perte de l’appétit, par la rougeur de la langue et la chaleur de la bouche, par une soif ardente, par des éternuements et des vomissements fréquents, par la toux, et enfin par l’écoulement d’une matière purulente qui s’échappe du nez et des paupières. — Quand la maladie est simple, qu’il n’y a pas de complication et de phénomène nerveux, il suffit de soumettre le chien à une diète sévère, de lui donner de l’eau miellée pour boisson, de lui passer des lavements émollients préparés avec de l’eau de son et 3 ou 4 cuillerées d’huile d’olives. Si la fièvre est prononcée, si le nez et l’intérieur de la bouche sont brûlants, si l’animal est inquiet, et change fréquemment de place, il faut pratiquer une saignée, et placer immédiatement après 5 ou 6 sangsues sur la région de l’estomac. Quelques ventouses appliquées sur le ventre, produisent un très bon effet. Si, malgré l’emploi de ces moyens continués avec une énergie proportionnée à l’âge, à la vigueur de l’animal et à l’intensité de la maladie, les accidents nerveux se manifestent, il ne faut pas tarder à couper le bout de la queue afin de provoquer ainsi un écoulement de sang artériel.

Il arrive assez souvent que les chiens, après avoir été guéris conservent des mouvements ou soubresauts convulsifs dans quelques muscles de la face, ou le plus souvent dans les membres postérieurs. En pareil cas, il faut employer le sulfate de quinine, à la dose de 50 centigr. répétés 3 fois dans les 24 heures. On peut encore, sans attendre la disparition complète des symptômes inflammatoires, recourir au sulfate de quinine, administré en lavement, en lui associant le camphre et l’opium. Voici la formule pour un chien de taille moyenne : 1 jaune d’œuf, 1 gr. de camphre et même quantité de sulfate de quinine ; on triture exactement ces substances dans un vase de porcelaine, et on y ajoute 50 gr. d’eau de son et de 25 à 40 centigr. de laudanum. On ne doit pas négliger de placer un séton au cou, et, selon la gravité des cas et la force des sujets, établir un ou plusieurs points de révulsion le long de la colonne vertébrale en introduisant dans la peau de petits morceaux de racine d’ellébore. On parvient quelquefois, au début de la maladie, à la faire avorter en administrant un vomitif (15 centigr. d’émétique dans 60 gr. d’eau sucrée).

On a conseillé de recourir à une sorte de vaccination, pour préserver le chien de la maladie : on inocule l’animal à la partie interne des cuisses, où la peau est la plus fine et très peu recouverte de poils, en se servant d’une grosse aiguille, sur laquelle se trouve du virus.

Nourriture des chiens. — Un chien de forte taille, doit manger par jour un kilogr. de substances alimentaires ; la ration peut être diminuée si le chien est plus petit. Le chien s’accommode de tout ce que mange l’homme, et le plus ordinairement les chiens d’appartement n’ont pas d’autre nourriture que les restes de la table de leurs maîtres. La manière la plus économique de nourrir les grands chiens, soit de garde, soit de chasse, consiste à faire bouillir pendant plusieurs heures dans de l’eau du pain de suif ou pain de cretons, et à faire tremper dans ce bouillon des morceaux de pain d’orge, jusqu’à concurrence de 3 kil. de pain pour 1 kil. de pain de suif. Si au pain d’orge, on substitue du pain de froment, la soupe en sera meilleure, mais elle reviendra beaucoup plus cher ; quant au pain de seigle, il a l’inconvénient de donner au chien des tranchées. On peut faire cuire avec le pain de suif des betteraves, des pommes de terre, des carottes, et quelques autres légumes que les chiens acceptent volontiers, ce qui en mettant un peu de variété dans leur régime contribue à les entretenir en bon appétit et en santé. Si l’on craint que le pain de suif ne les alourdisse, on ne les rende malades, on peut le remplacer par de la graisse ou des fonds de pot-au-feu. Dans quelques équipages de chasse, on nourrit la meute avec de la viande de cheval : on croit ainsi lui donner plus de force, mais cette chair a l’inconvénient de communiquer aux chiens une odeur fétide et de les rendre plus accessibles à différentes maladies. En général, il faut autant que possible bannir toute espèce de viande de la nourriture du chien. Lorsqu’on distribue la soupe à plusieurs chiens réunis, on doit avoir soin que les plus voraces ne la dévorent pas en entier, mais faire en sorte que chacun ait une part à peu près égale. S’il y a des chiens trop timides, il faut la leur servir à part, ou bien leur donner à manger avant de lâcher les autres.

Taxe des chiens. Elle ne peut excéder 10 fr. ni être inférieure à 1 fr. Les tarifs ne comprennent que deux taxes ; la plus élevée porte sur les chiens d’agrément ou servant à la chasse ; la moins élevée sur les chiens de garde et en général sur tous ceux qui ne sont pas compris dans la 1re catégorie. La taxe est due pour l’année entière et s’applique à tous les chiens possédés au 1er janvier, excepté ceux qui sont encore nourris par la mère : elle s’acquitte par douzièmes, comme la contribution mobilière, mais, en cas de déménagement hors du ressort de la perception, elle est immédiatement exigible pour la totalité de l’année courante.

Du 1er octobre au 15 janvier, les possesseurs de chiens doivent faire à la mairie une déclaration indiquant le nombre de leurs chiens et les usages auxquels ils sont destinés : ils retirent un reçu de leur déclaration. Ceux qui négligent de faire cette déclaration, ou qui la font incomplète ou inexacte, sont passibles d’un accroissement de taxe. Elle est triplée, lorsque la déclaration n’a pas été faite ; doublée, si elle est inexacte ; et quadruplée, si la seconde déclaration est incomplète (L. du 2 mai et Décr. du 4 août 1855).

1° Chien d’appartement

Voy. Chien de garde et les mots Caniche, Levrette, Griffon, King’s Charles, Havanais, etc.

2° Chien de berger

Il faut le choisir vigoureux et de bonne race. Il doit être alerte, docile et d’un naturel doux. S’il est violent, il blesse les moutons et leur cause des abcès ; il épouvante les brebis pleines, et les fait avorter en les heurtant ; enfin, il fatigue et échauffe tout le troupeau en le menant trop vite et trop durement. Si l’on vit dans un pays de bois et de montagnes où les loups sont communs, le chien devra être grand, robuste, courageux, afin de courir sur le loup dès qu’il l’apercevra. On fera bien de lui armer le cou d’un fort collier de cuir garni de pointes de fer. — Le Chien de Brie est le plus estimé pour garder les troupeaux en plaine. Le Chien de montagne (Cur-dog des Anglais), est plus grand, plus fort, plus propre à combattre et à écarter les loups ; mais il est moins intelligent.

L’éducation du chien de berger demande beaucoup de soin et doit être commencée de bonne heure, de 6 à 9 mois environ. Pour lui apprendre à s’arrêter à volonté, on prononcera fortement le mot arrête, et on lui présentera un morceau de pain blanc en l’arrêtant de force. Pour l’accoutumer à se coucher, on le caresse quand il se couche de lui-même, ou bien on le contraint en le retenant par les pattes, en prononçant ce mot : couche. Se relève-t-il trop tôt, on lui donne sur les oreilles avec une branche d’osier. S’il demeure tranquille, on lui donne à manger. — S’agit-il de lui apprendre à aboyer au moment voulu, on imite l’aboiement en lui montrant du pain qu’on lui donnera, s’il aboie, et l’on dira en même temps d’une voix forte : aboie. Pour le faire taire, on criera : paix-là ! en ayant soin de punir toujours et de récompenser immédiatement après la soumission ou la désobéissance.

Il faut ensuite lui apprendre à tourner autour du troupeau ; pour cela, on jette une pierre afin qu’il courre dessus, et on la jette successivement de place en place jusqu’à ce qu’on ait fait le tour du troupeau en prononçant toujours le mot : tourne. On l’instruit de la même manière à côtoyer les moutons ; à aller en avant du troupeau pour l’arrêter ; en arrière, pour le faire avancer ; sur les côtés, pour l’empêcher de s’écarter ; à saisir un mouton par l’oreille au premier commandement. On n’aura qu’à changer les mots suivant la manœuvre, et l’on dira, suivant le cas : avant, arrière, côtoie, va, reviens, saisis.

Quand le chien aura reçu ces premières instructions, on lui fera garder le troupeau avec un ou deux chiens dressés. Quand on aura pris un loup, on le lui jettera en l’excitant à le déchirer.

3° Chien de chasse

Si l’on veut un chien tout élevé, il ne faut point s’arrêter à la couleur du poil, ni s’embarrasser davantage de sa généalogie ; il faut voir ce qu’il sait faire, l’essayer à plusieurs reprises, aussi bien par le bon que par le mauvais temps, et si les épreuves sont favorables, on peut l’accepter pour compagnon de chasse, quelle que soit sa robe ou sa race. Si l’on veut former une meute, on aura soin de ne prendre que des chiens du même pied. Si l’on veut seulement introduire dans sa meute quelques chiens nouveaux, on n’admettra jamais un individu dont la rapidité dépasse de beaucoup celle des autres chiens ; il prendrait l’avance, et ceux-ci, jaloux de le suivre, seraient bientôt épuisés et ne résisteraient que peu de jours à la fatigue. Un chien trop lent, au contraire, resterait en arrière, et ne servirait à rien. Lorsque la meute est assez nombreuse pour qu’on la divise en plusieurs relais, il y a moins d’inconvénient à avoir des chiens de plusieurs pieds. On met les plus ardents et les plus rapides dans le premier relais, et l’on ne donne successivement les autres que quand les premiers ont jeté leur feu et que la fatigue a ralenti leur course. — Quand on acquiert un chien tout élevé, il est bon de s’assurer de l’âge qu’il porte ; la dentition donne à cet égard des indices à peu près certains. Les dents du chien sont au nombre de 42, savoir : 12 incisives, 4 canines ou crochets, et 26 molaires. Les 2 dents du milieu sont appelées les pinces. La dent qui se trouve à droite et à gauche des pinces est une incisive mitoyenne. Viennent ensuite, à droite et à gauche, les incisives de coin, puis les crochets, et enfin les molaires. Le chien, en naissant, a le plus souvent les mâchoires garnies de leurs crochets et de toutes les incisives ; mais ces dents sont caduques et ne durent que peu de temps. Dès le 2e ou le 3e mois, elles commencent à tomber, pour faire place aux dents définitives. À la fin de l’année, les dents sont ordinairement toutes poussées ; quelquefois la dentition n’est achevée qu’à l’âge de 18 mois. Les dents incisives sont divisées en trois lobes, qui offrent la forme d’un trèfle ou d’une fleur de lis. L’usure des dents ne peut faire reconnaître qu’approximativement l’âge d’un chien. L’animal qui a vécu presque uniquement de soupe a les dents mieux conservées que celui dont les aliments ont été des os ou des substances dures. Lorsque la dentition vient de s’achever, à 1 an ou 18 mois, toutes les dents sont blanches, les trois lobes des incisives sont parfaitement distincts ; mais déjà, lorsque le chien a accompli sa 2e année, les deux pinces de la mâchoire inférieure sont rasées ; à 3 ans, les mitoyennes inférieures et les pinces supérieures ont perdu leur fleur de lis. À 4 ans, les dents commencent à jaunir, les mitoyennes de la mâchoire supérieure commencent à se raser. Enfin, à 5 ans, il ne reste plus aucune trace de fleurs de lis et les dents ne peuvent plus servir à déterminer l’âge de l’animal.

Si, au lieu d’acheter un chien tout dressé, on veut l’élever soi-même, il faut choisir de préférence les petits dont les parents ont des formes élégantes, de la force et de la souplesse dans les membres, et surtout une grande finesse d’odorat ; car l’esprit du chien, c’est son nez. Assurez-vous non seulement que le père et la mère n’ont point de défauts qui puissent les faire repousser, mais tâchez même de savoir si la lice n’a pas antérieurement commis de mésalliance. On a remarqué qu’une lice couverte une fois par un mâle produit encore, pendant plusieurs portées successives, des petits qui retiennent quelque chose des formes et du naturel de ce chien quoiqu’elle ne l’ait pas revu. Malgré toutes ces précautions, il n’est pas impossible que vous n’obteniez que des chiens de peu de valeur : mais ce n’est là qu’une exception, et la règle est que bon sang ne peut faillir.

Les races de chiens de chasse sont nombreuses. Parmi les Chiens d’arrêt de race française, on cite : le braque, l’épagneul, le griffon, le barbet, le choupille ; les races dites anglaises sont le pointer, le setter, l’épagneul anglais ; les métis sont le Chien orangé, et le Chien bleu. Le Chien de Terre-Neuve, dressé pour la chasse, est excellent comme chien d’arrêt. — Les races de Chiens courants sont plus nombreuses encore ; nous trouvons : l’alan ou dogue, le mâtin, le corneau, le lévrier, le griffon, le Chien de Saint-Hubert ou ardennais, le Chien gris, le Chien fauve, le Chien bauld, le Chien greffier, le Chien de Saintonge et de Haut-Poitou, le Chien d’Artois, le briquet, le houret, le Chien Normand, le basset à jambes droites et le basset à jambes torses, le griffon terrier. Les chiens anglais sont : le beagle et le bâtard normand. Voy. chacun de ces mots.

Le choix de la lice dont on veut tirer lignée étant fait, dès qu’on aperçoit les premiers symptômes de chaleur, il faut la renfermer dans un endroit où elle ait abondamment à boire et à manger ; puis au bout de quelques jours, on enferme avec elle le mâle qu’on lui destine. La chienne porte de 62 à 64 jours. Elle met bas un nombre assez variable de petits. Le premier jour, on peut les lui laisser tous, afin qu’ils dégorgent ses tétines ; mais il faut lui en retirer successivement plusieurs et ne plus lui en laisser que 2 ou 3 tout au plus, si c’est une très jeune chienne, 4 si c’est une vieille lice ; moins on conserve de petits à la mère moins on la fatigue, et les élèves trouvant une nourriture plus abondante en deviendront plus forts et plus beaux. En enlevant les petits successivement, on a plus de temps pour juger quels seront les meilleurs. En général, il faut garder ceux qui ont le pied le plus fin, et qui d’ailleurs paraissent bien conformés ; car on regarde la finesse des membres comme un pronostic de leur célérité et de leur vigueur. Si la race est précieuse, et qu’on veuille conserver toute la portée, on peut faire allaiter les autres chiens par quelque mâtine, en les substituant à ses propres petits. Le lait de celle-ci ne communique au nourrisson aucune qualité vicieuse, mais il faut les en séparer aussitôt que l’allaitement est terminé ; car ils pourraient recevoir d’elle de mauvais exemples et des leçons pernicieuses. — Les petits chiens sont très sensibles au froid ; s’ils sont nés pendant la mauvaise saison, il faut les tenir dans un endroit dont la température soit douce, dans une étable, dans quelque dépendance du chenil, en ayant soin de les séparer, par des claies ou des treillages, des bestiaux ou des autres chiens, afin qu’ils soient à l’abri des coups de pied et des dentées ; il faut souvent changer leur litière. Dès qu’ils ont atteint leur 6e semaine, on commence à les sevrer. On doit leur donner du lait de vache, de la soupe sans sel, autant qu’ils en peuvent manger. Il est bon de les élever dans une basse-cour en les tenant libres au milieu des volailles et des moutons ; on les accoutume ainsi, à ne pas courir après le bétail ; car une fois que cette mauvaise habitude est contractée, elle devient à peu près incurable. Vers le 8e ou le 9e mois, le chien est en plein dans la période de la seconde dentition ; il faut alors lui donner plus de soins, commencer à le tenir au chenil ; s’il est attaqué par les puces ou les autres vermines, on le frotte avec de l’huile de noix dans laquelle on a fait infuser du safran ; s’il devient triste, et que son nez commence à couler, que ses yeux paraissent moins clairs et moins vifs, ce sont les premiers symptômes de la maladie, il faut alors lui donner les soins nécessaires pour guérir cette affection (Voy. ci-dessus). Quant à la lice, pendant tout le temps qu’elle est en gésine, elle doit recevoir une nourriture abondante et qui ne la puisse pas trop échauffer. On doit la laisser libre de quitter ses petits ou de venir les retrouver ; mais, dès qu’elle cesse d’allaiter, il faut lui frotter les mamelles avec de la terre glaise ou plutôt avec du jus de persil ; on ne la nourrit plus que de pain jusqu’à ce que le lait soit passé.

1° Chien d’arrêt. — L’éducation du chien d’arrêt exige beaucoup de patience et de douceur, jointe à une grande fermeté. On ne rend point un chien docile sans lui donner quelques coups de fouet. Il est nécessaire de le corriger, chaque fois qu’il fait une faute et à l’instant même où il vient de la commettre ; mais il ne faut le punir que pour une faute bien avérée. Le châtiment ne doit jamais être infligé que de sang-froid. De simples coups de houssine ou de fouet, doivent suffire. Jamais de coups de pied ou de bâton qui peuvent blesser l’animal, sans mieux graver la correction dans sa mémoire. Jamais de tiraillements d’oreilles ; cet organe est chez le chien d’une extrême sensibilité ; on peut, en la tiraillant, léser quelque vaisseau, provoquer dans le conduit auditif des ulcérations qui, quelquefois, amènent la surdité, ou bien qui dégénèrent en des infirmités incurables (Voy. Chancre). Lorsque le chien a obéi, il faut que des caresses et des friandises lui apprennent qu’il a bien fait et l’engagent à recommencer. — La première chose qu’on doit enseigner au chien, c’est à revenir à la voix de son maître. Il faut lui faire comprendre la valeur des mots tout beau, ici, derrière. La meilleure de toutes les qualités pour un chien d’arrêt, c’est la docilité. Si le chien ne revient pas quand vous l’appelez, après que vous aurez employé les moyens de douceur, il faudra recourir au châtiment. Si vous vous trouvez dans un endroit où vous ne soyez pas sûr de pouvoir atteindre votre chien, ne courez pas après lui, vous lui donneriez la mauvaise habitude de se sauver. Attendez une circonstance plus favorable, et quand vous serez dans un endroit clos, recommencez la leçon ; si le chien revient, caressez-le ; s’il ne revient pas, vous êtes certain de l’atteindre, et vous ne devez pas manquer de le châtier. — Il faut ensuite apprendre au chien à marcher en laisse. Quelquefois il fait pour cela beaucoup de difficultés ; mais en s’y prenant avec douceur, on en vient à bout. S’il est trop récalcitrant, on le réduit en le tenant quelque temps à la chaîne. Il est d’ailleurs utile d’apprendre de bonne heure à un chien à rester à l’attache ; sans cela, quand plus tard on veut l’y mettre, il assourdit le voisinage par ses clameurs et par ses hurlements. Il faut au reste que le chien d’arrêt demeure avec son maître autant que possible, qu’il apprenne ainsi à le connaître, à l’aimer et à le comprendre. C’est à ce contact de tous les moments que le chien du garde et celui du braconnier doivent toujours leur supériorité sur le chien du chasseur ordinaire.

En troisième lieu, le chien apprendra à rapporter : les jeunes chiens, en général, saisissent en jouant et rapportent tous les menus objets qu’ils rencontrent, mais cette disposition ne tarde pas à disparaître ; il faut donc se hâter d’en profiter pour habituer votre élève à rapporter ce qu’on lui jette. C’est lorsque le chien a 4 ou 5 mois qu’il est possible de lui faire contracter cette habitude ; plus tard, cela devient plus difficile et quelquefois impossible. Au moment de la dentition, la disposition naturelle que les chiens avaient à rapporter, disparaît le plus souvent, si elle n’a pas été heureusement cultivée. Du 5e au 8e mois, l’éruption des dents est ordinairement complète ; mais alors la maladie vient souvent frapper le jeune chien. Si vous avez été assez heureux pour lui apprendre quelque chose, contentez-vous de ne pas le lui laisser oublier sans songer à lui rien montrer de nouveau. C’est seulement entre le 10e et le 12e mois, que vous pourrez recommencer à l’instruire. Vous essayerez de faire prendre par le chien le chevalet (Voy. ce mot), et quand il l’aura saisi, vous le lui ferez garder, en le caressant d’une main et en tenant l’autre main sous la mâchoire inférieure. Quand vous lui aurez fait comprendre qu’il doit garder entre ses dents ce qu’on y a mis, vous vous éloignerez de quelques pas d’abord, et vous lui direz : apporte, apporte. Si le chien marche vers vous, reprenez doucement le chevalet, et donnez lui en place quelque friandise. Il prendra goût à ce jeu, et bientôt il ira de lui-même ramasser le chevalet, puis tout ce que vous voudrez lui jeter, et l’éducation sera promptement achevée. Si le chien refuse d’ouvrir les dents pour recevoir le chevalet, employez le chevalet carré ; si, fatigué des efforts que l’on fait pour lui faire ouvrir la gueule, il se sauve, mettez-lui au cou un collier auquel vous attacherez un long cordeau ; peut-être se déterminera-t-il alors à obéir. Si cela ne suffit pas encore, ayez recours au collier de force (Voy. ce mot). On emploie aussi pour réduire l’obstination des animaux la privation de nourriture ; on peut ne leur donner leur soupe qu’après une leçon bien répétée. Quand le chien rapporte bien le chevalet, on l’accoutume à rapporter une pelote de chiffons garnie de deux ailes de perdrix, ou bien une peau de lièvre rembourrée de paille, en ayant soin de la garnir de plomb aux deux bouts, afin que le chien contracte l’habitude de porter les lièvres par le milieu du corps. Les chiens ont quelquefois la dent dure, c.-à-d. que par un mouvement spasmodique, en saisissant la pièce de gibier encore chaude, ils y enfoncent leurs crocs et la mutilent : ce défaut est à peu près incurable. Cependant, comme les chiens, même ceux qui ont la dent la plus dure, ne rapportent que du bout des dents les pièces tuées depuis plusieurs heures et qui sont entièrement refroidies, on pourrait espérer de les guérir en leur faisant rapporter beaucoup de gibier pour les blaser sur l’impression que leur fait éprouver le contact d’une chair pantelante. Quelques chiens ont l’habitude d’enfouir leur gibier et de le recouvrir de terre, qu’ils repoussent avec leur nez ; quelques corrections font assez facilement passer ce défaut. Un petit nombre de chiens refusent d’aller à l’eau. Si votre élève se trouve dans ce cas, choisissez un jour bien chaud et traversez à gué dans un endroit peu profond ; le chien s’arrêtera sur le bord, se plaindra, mais vous voyant de l’autre côté, il se déterminera à vous rejoindre ; cette leçon souvent répétée, lui fait perdre la crainte que l’eau lui inspirait. On peut aussi poser l’écuelle qui contient sa soupe sur un amas de fagots au milieu d’une mare en ayant soin de le poser chaque jour dans un endroit plus profond. Pour lui faire rapporter les objets qui tombent à l’eau, il ne faut pas d’abord les lui jeter du rivage, il est préférable d’être soi-même au milieu de l’eau. Le chien n’hésite pas à aller où il voit son maître ; il ramasse ce que celui-ci lui jette, et l’habitude de rapporter ce qui tombe à l’eau est bientôt contractée.

Tout le succès de la chasse dépend de la quête du chien ; avec un chien qui quête mal on ne rencontre pas de gibier, ou on en rencontre peu ; mieux vaudrait chasser tout seul ; accoutumez donc le chien à quêter près de vous. Ne le menez que le vent au nez ou tout au plus de côté ; ne le laissez jamais quêter à mauvais vent ; qu’il aille d’un bord à l’autre de la pièce où vous êtes entré, puis qu’il revienne en sens inverse, et pour lui donner cette habitude, décrivez vous-même de semblables zig zag. Laissez votre chien quêter le nez haut, ou le nez bas suivant que cela est dans sa nature ; cela n’est d’aucune importance. Si le chien s’emporte sur la piste du gibier, rappelez-le en disant : bellement, tout beau. S’il persévère, mettez-lui le collier de force en y attachant un cordeau de 7 à 8 mèt. de long. Si le chien s’élance pour courir, donnez une forte saccade, il fera probablement la culbute sur lui-même et sera pour quelque temps dégoûté de s’élancer ainsi. Tâchez surtout de faire tomber la pièce que vous tirez ; le chien comprendra que son seul rôle est de vous faire voir le gibier. Quand tous ces moyens n’auront pas réussi et que le chien persistera à s’emporter, on pourra, à très longue distance, pour ne pas le blesser, à 60 ou 80 mèt. par exemple, lui envoyer dans les fesses une demi-charge de cendrée ; cette correction, qui à cette distance le pince comme un violent coup de fouet, le fera revenir la queue entre les jambes ; répétée quelquefois, elle le corrigera, mais il faut avoir bien soin de ne jamais tirer quand le chien présente le flanc, de peur que quelque grain n’arrive à l’œil ou ne se loge dans quelque articulation ; il ne faut tirer qu’en arrière, avec de très petit plomb, et n’employer cette correction qu’en cas d’absolue nécessité.

2° Chien courant. L’éducation du chien courant n’est pas à beaucoup près aussi compliquée que celle du chien d’arrêt. C’est vers le 8e mois que commence à se développer chez le jeune chien courant l’instinct de la chasse ; il se met à courir sur les voies qu’il rencontre, mais il ne faut pas le laisser aller : trop faible encore pour atteindre le gibier, il s’arrêterait après un instant de poursuite pour chercher une nouvelle voie, puis une autre, et contracterait ainsi l’habitude de prendre le change. S’il persistait à chasser le même animal ; comme il est trop faible pour l’atteindre, il s’épuiserait dans cette lutte inégale, et comme on dit, il s’effilerait et resterait pour toujours sans fond et sans vigueur. Il ne faut point faire chasser le jeune chien courant avant son 10e ou même son 14e mois. On peut cependant en excepter de cette règle le basset qui n’allant jamais vite est moins sujet à s’effiler et dont on tire de bons services dès le 8e mois pour la chasse du lapin. — La première chose à faire, c’est d’apprendre au chien courant à marcher en laisse, ensuite à marcher accouplé avec un autre chien. Il ne faut point d’abord accoupler un jeune chien avec un individu de son âge ; ils pourraient jouer, puis se blesser, il ne faut pas non plus, le coupler avec un chien hargneux, qui pourrait le bourrer et le rebuter. Il faut lui donner pour compagnon un chien sage qui lui aura bientôt montré comment il doit se conduire. Ce premier pas fait, on apprendra aux chiens à marcher plusieurs couples réunis afin de former une harde ; puis on les habitue à marcher derrière le piqueur ; il faut pour cela être deux ; l’un qui va devant, le fouet à la main empêche que les chiens ne le dépassent ; l’autre les suit, s’oppose à ce qu’ils restent en arrière, ou bien à ce qu’ils s’écartent de côté ; ils ne tarderont pas à reconnaître la voix ou la trompe de celui qui les guide et viendront à son appel. Quand ils sont capables de s’arrêter et de retourner sur leurs pas au commandement, il n’y a plus qu’à les faire chasser. Il ne faut pas faire chasser de jeunes élèves seuls ; il faut qu’ils aient avec eux quelques vieux chiens qui leur en apprendront plus que ne pourrait le faire le meilleur piqueur ; ils les mettront dans la voie et les empêcheront de se rebuter. On doit éviter de les faire chasser lorsque la terre est encore humide de rosée : en ce moment les voies des animaux qui reviennent du gagnage sont toutes fraîches, mais elles se dessécheront à mesure que le soleil montera sur l’horizon, et les chiens qui auraient goûté de ces pistes faciles, ne voudraient plus chasser quand la chaleur du jour arriverait. Si cela est possible, on doit commencer par les conduire en plaine, où ils sont forcés de tenir le nez collé à la voie pour avoir sentiment de l’animal. En chassant au bois, ils sentiraient les émanations que le contact du gibier a laissées sur les branches ; ils ne flaireraient qu’à la branche ; et cette habitude une fois prise, ils seraient impuissants à retrouver la voie lorsqu’elle suivrait un chemin nu ou un terrain dépouillé. Dès qu’un animal est perdu et qu’on ne peut le retrouver, il faut coupler les chiens et les ramener au chenil ; si on leur faisait commencer une nouvelle chasse, sachant qu’après avoir perdu la bête de meute, ils peuvent en retrouver une autre, ils ne s’obstineraient plus à la poursuivre, ils contracteraient l’habitude du change. Il faut donc les recoupler immédiatement ; c’est une punition, qui les empêchera une autre fois de tomber en défaut. Il y a des maîtres d’équipage qui après avoir pris une première pièce pensent mieux exercer leur meute en attaquant une autre pièce, c’est une erreur ; des chiens bien dressés ne doivent accueillir que la voie d’un seul animal par jour de chasse ; de cette manière, on forme des chiens qui ne prennent jamais le change. Il faut enfin que la prise soit toujours suivie de la curée. Le chien courant chasse pour lui-même et il faut qu’il trouve sa récompense.

Chien anglais. Les chiens anglais forment une variété des chiens blancs ; d’après leur conformation on pourrait les croire issus d’un Chien courant et d’un Lévrier. Ils ont les côtes et surtout les fausses côtes très saillantes. Ils sont très harpés, leurs membres sont bien attachés, secs et nerveux. Loin d’être aussi bien coiffés que les chiens français, ils ont de petites oreilles rappelant celles du lévrier ; leur voix est grêle, ils crient rarement ; leur principal mérite consiste dans la vélocité.

Chien d’Artois. Les chiens d’Artois ne sont pas considérés comme chiens de haute vénerie ; on les emploie seulement pour la chasse du Lièvre.

Chien bâtard anglo-normand. C’est une variété du Chien blanc, issue du croisement du Chien anglais avec le Chien normand ; on a ainsi obtenu une race nouvelle qui conserve en partie la vitesse du Chien anglais tout en y joignant la gorge et la finesse d’odorat du Chien de Normandie. Cette race de chiens courants est très estimée.

Chien blanc, Chien greffier ou grand Chien blanc du roi. Les chiens de cette race, moins fous que les Chiens gris, sont bien collés à la voie et riches de gueule.

Chien bleu. Voy. Épagneul.

Chien de Saint-Hubert. Les Chiens de Saint-Hubert, dont la race se conserve encore dans les Ardennes, sont des chiens courants de moyenne stature, avec de belles oreilles, ordinairement noirs, quelquefois blancs, marqués de noir et de feu. Ils chassent bien ; seulement on leur reproche d’être un peu lents.

Chien fauve. Les Chiens fauves semblent n’être qu’une variété des Chiens gris, dont ils ont les qualités et les défauts.

Chien gris. Les Chiens gris, hauts sur jambes, et de couleur de poil de lièvre, quand ils sont de vraie race, sont très rapides, mais par cela même ils outrepassent souvent la voie et il est difficile de les rappeler.

Chien normand. C’est une variété du Chien blanc, très estimée pour ses qualités physiques et une remarquable intelligence ; mais cette race a presque entièrement disparu par suite de croisements avec la race anglaise.

Chien orangé. Voy. Épagneul.

Chien poitevin et saintongeois, variété de l’espèce des Chiens blancs. Ils sont grands et beaux, ils rapprochent bien, se tiennent collés à la voie : seulement on leur reproche de manquer du coup de collier, de cet élan suprême qui dans le dernier moment détermine la défaite de l’ennemi.

Chien terrier. On prend, pour suivre quelques animaux dans leur terrier, des Bassets ou de très petits Griffons ; ceux dont la race provient d’Écosse sont surtout estimés.

Chien vendéen. C’est une variété de l’espèce des Chiens blancs ; moins riche de gueule que le saintongeois, il est un peu plus rapide et chasse de meute à mort.

4° Chien de garde ou de basse-cour

Il convient de choisir pour cet usage les petits d’une chienne forte et vigoureuse de l’espèce du matin ou de celle du dogue. Le Mâtin ordinaire, grand, à queue relevée, de couleur jaunâtre, quelquefois blanc et noir, au nez court et toujours noir, est robuste, courageux et excellent pour la garde des fermes. Le Grand Danois, plus lourd et plus grand que le précédent, à lèvres pendantes, d’un fauve noirâtre, rayé transversalement de bandes noires, est aussi très bon pour la garde et cependant d’un caractère tout à fait inoffensif. Le Dogue (Mastiff des Anglais), à lèvres grandes et pendantes, au corps robuste et allongé, est courageux, fort et propre au combat quand il y a été dressé, car naturellement il est d’humeur assez pacifique. Le Bouledogue (Bulldog), à tête ronde, au nez court et relevé, est sans contredit le plus propre aux fonctions de garde-porte, à cause de sa force, de sa hardiesse et de sa vigilance ; mais il a peu d’attachement pour son maître et encore moins d’intelligence. Le Chien de Terre-Neuve est très vigilant pour la garde : mais il aboie rarement. — Quelle que soit l’espèce dont on aura fait choix, il est important que la mère soit d’une bonne race, bien nourrie, et qu’elle n’ait que peu de nourrissons. Dès que les petits commencent à courir, on les dresse en mettant devant eux le soir des objets étrangers, et en les agaçant dessus, en criant : kse ! kse ! S’ils reculent et s’enfuient, il faut les gronder et les enchaîner, mais ne les laisser à la chaîne que le temps nécessaire pour que le châtiment produise son effet. Si on les y tenait à demeure, ils se dresseraient beaucoup plus difficilement, ne pouvant plus distinguer ce qui est correction et ce qui ne l’est pas. Une fois dressés, les chiens ne doivent plus être enchaînés, parce qu’un chien dort mal à la chaîne, et quand on le déchaîne la nuit, il s’endort aussitôt. Si l’on craint que, pendant le jour, il ne se jette sur les personnes qui entrent dans la maison, on le tient renfermé dans sa loge. — Il faut ensuite lui apprendre à ne pas avaler les boulettes, de là dépendent et sa vie et la sûreté de la maison ; pour cela, on lui jette des boulettes de terre glaise, dans lesquelles on met une petite éponge imbibée d’eau d’aloès, ou de toute substance amère ; cette boulette est enfermée dans un morceau de viande ou de graisse ficelée ; le chien la mâche, découvre l’odeur répugnante, et rejette la boulette ; en répétant plusieurs fois ce manège, on lui jetterait ensuite un morceau de viande pure, en forme de boulette, qu’il n’y toucherait pas. En général, les chiens bien nourris acceptent difficilement ce qu’on leur offre hors de leurs repas. — Il faut aussi l’habituer aux coups de feu, en tirant à côté de lui des coups de pistolets chargés à poudre. Il est encore bon de lui apprendre à mordre le bâton ; pour cela il faut, quand il est jeune, jouer avec lui un bâton à la main ; il le mord, il s’efforce de l’arracher des mains ; on peut le taquiner jusqu’à le mettre en colère, il s’en souvient au besoin, et toute personne armée d’un bâton fera bien de ne pas le lui montrer ; enfin il faut l’exciter contre les gros chiens, de manière qu’il leur livre combat, ou qu’il fasse fuir tous ceux qui se présentent. Une fois que sa réputation est faite, on n’a plus à craindre ni maraudeurs, ni voleurs. — Dans une ferme, ou une maison de campagne, il faut toujours avoir deux chiens de garde, mâle et femelle, d’abord parce qu’ils s’excitent mutuellement, ensuite parce qu’il est bien plus difficile d’en tuer ou d’en empoisonner deux qu’un seul, et enfin parce que cette paire de chiens en donnera une ou deux autres paires chaque année, et que le prix qu’on peut en retirer couvrira les dépenses faites pour les père et mère. — Enfin il n’est pas inutile de faire remarquer que dans beaucoup de circonstances, et surtout dans les maisons de ville, la garde de l’habitation est souvent confiée avec plus d’avantage et plus d’économie à un chien de petite taille, hargneux et fidèle, qu’à un grand chien, gros mangeur et souvent gênant à cause de sa grandeur. Le Roquet, qui aboie au moindre bruit, est excellent sous ce rapport.

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