Amadou

(Écon. domestique, Médecine). Pour préparer l’amadou, on dépouille d’abord de son écorce dure et noirâtre l’Amadouvier ou Agaric de chêne, espèce de champignon sauvage du genre Bolet ; puis on le trempe dans l’eau froide et on le bat fortement tandis qu’il est humide, soit avec un maillet, soit avec un morceau de bois pesant. On le laisse sécher et l’on recommence à le battre jusqu’à ce qu’il soit devenu mou et souple comme un morceau d’étoffe à demi-usée. En cet état, c’est l’amadou tel que l’emploient les chirurgiens pour arrêter le sang (Voy. Hémorragie) : l’amadou ne possède pas par lui-même des propriétés astringentes, mais il absorbe rapidement la partie séreuse du sang et favorise ainsi la formation d’un caillot, sous lequel s’opère un commencement de cicatrisation. Dans la médecine domestique, l’amadou peut s’appliquer, soit sur une coupure récente, soit sur les piqûres des sangsues, lorsque l’écoulement du sang doit être arrêté. — Quand l’amadou est destiné à procurer du feu, après l’avoir assoupli de la manière ci-dessus indiquée, on le rend plus facilement inflammable en le faisant bouillir quelques minutes dans une solution faible de sel de nitre, de chlorate de potasse ou d’azotate de plomb ; après quoi on le fait sécher, et comme les particules salines dont il est alors imprégné lui ont fait perdre de sa souplesse, on recommence à le battre pour la lui rendre.

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