Alucite

(Insectes nuisibles). L’espèce d’alucite la plus redoutable est l’Alucite céréalelle ou Teigne des blés. Son papillon est de couleur café au lait. Il est très difficile d’arrêter les ravages de cet insecte, parce que la femelle dépose ses œufs dans la substance des grains de froment avant la maturité de l’épi. L’œuf, dont rien ne trahit la présence, devient une chenille logée dans le grain lui-même, d’où elle sort sous forme de papillon. L’alucite, pouvant donner successivement plusieurs générations, cause des dégâts considérables dans les blés rentrés en grange ou conservés en meule. Le seul moyen d’y remédier, c’est de battre les gerbes aussitôt après la récolte. Néanmoins , cette précaution n’empêche pas toujours que l’alucite ne puisse encore se montrer dans le grenier. On reconnaît qu’un tas de blé est envahi par l’insecte à l’odeur particulière qui s’en exhale. En outre, le grain est beaucoup plus léger ; si l’on en prend une poignée et qu’on la laisse retomber sur le tas, on voit les papillons sortir de leur retraite et s’envoler. — On a proposé de détruire l’alucite par la chaleur. Il suffit, en effet, d’exposer à une température de 50 à 55° les grains qui renferment des larves, pour faire périr les insectes. Cette opération peut être pratiquée dans les grandes exploitations, au moyen d’étuves et de cylindres ; mais il n’est pas toujours facile de se procurer des appareils appropriés à cette destination, et un four ne peut guère les remplacer avec avantage. D’ailleurs, si la température dépasse de quelques degrés seulement la chaleur indispensable à la destruction des insectes, la farine est torréfiée et le grain altéré. Aussi doit-on préférer l’emploi des tarares, qui, secouant le grain et le projetant avec force contre des corps durs, tuent infailliblement tous les insectes. Parmi ces appareils, on distingue surtout le tue-teignes de M. Doyère. Voy. Tue-teignes.