Frêne

(Sylviculture, Horticulture). Nos forêts en offrent un grand nombre de variétés : l’une d’elles, le Frêne élevé, ne le cède guère au chêne, ni pour la hauteur, ni pour le port, ni pour la densité. Les terres légères et un peu fraîches conviennent à cet arbre. Ses feuilles ont l’inconvénient d’attirer les mouches cantharides (Voy. Cantharides) ; mais ce n’en est un que pour les avenues d’agrément, qui peuvent ainsi se trouver dépouillées de leurs feuilles dès le mois de juin. Le tronc, chargé de nœuds, est très recherché pour l’ébénisterie ; les grosses branches servent à la fabrication des instruments aratoires, des brancards de cabriolets, etc. Comme bois de feu, le frêne a la propriété de mieux brûler, fraîchement coupé, que les autres bois durs, et de donner beaucoup plus de chaleur. Ses feuilles fournissent aux bestiaux un excellent fourrage d’hiver. Cet arbre se trouve communément dans les haies qui bordent les champs et les enclos ; cependant son voisinage est nuisible aux autres plantes à cause du nombre infini de ses petites racines chevelues qui épuisent le sol. — Le frêne ne reprend, ni de boutures, ni de marcottes. Il faut le multiplier par semis de sa graine, en pépinière ou en place : la graine ne lève que la seconde année. En Allemagne, on crée dans les terrains humides ou marécageux de belles forêts de frênes, par semis en place. Le plant de frêne ne réussit pas seul ; on répand la graine dans de jeunes bois taillis formés d’autres essences qu’on supprime par degrés, à mesure que le plant de frêne grandit assez pour occuper seul le terrain.

Comme arbre d’ornement, le Frêne ordinaire ne convient qu’aux grands parcs, où il peut former des futaies très élevées. Dans les jardins paysagers, on cultive de préférence le Frêne jaspé, le Frêne doré, à cause de la beauté de leur écorce ; le Frêne argenté, à feuilles panachées presque blanches ; le Frêne pleureur, dont les rameaux peuvent descendre jusqu’à terre : si ce dernier est greffé en tête sur une tige élevée, et qu’on place deux greffes opposées, afin que tout le tour de l’arbre soit garni de branches, on pourra, à l’aide de cerceaux convenablement disposés, diriger les branches de manière à former un cabinet de verdure fort agréable. Toutes ces variétés indigènes se greffent sur le frêne commun : il en est de même des variétés étrangères, dont les plus répandues sont : le Fr. blanc d’Amérique, qui, sur le bord des rivières, s’élève jusqu’à 25m ; le Frêne quadrangulaire, le Frêne vert, à feuilles de noyer, le Frêne noir, le Frêneà feuilles de lentisque. etc. Voy. aussi Orne.

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