Anémone

(Horticulture). L’Anémone des jardins ou Anémone étoilée et l’Anémone des fleuristes sont remarquables par la beauté de leurs fleurs assez durables et par la variété de leurs couleurs, dont les plus estimées sont le bleu céleste, le bleu foncé et le nacarat. Ces deux espèces sont faciles à cultiver en planches, dans le parterre, à l’air libre ; elles sont de pleine terre sous le climat de Paris. Les tubercules digités que les jardiniers nomment pattes, se plantent au mois de mars, dans une position à demi ombragée ; toute bonne terre de jardin, plutôt légère que forte, convient à l’anémone ; cependant la terre la plus convenable se compose de moitié de terre franche grasse, d’un quart de terreau de fumier de cheval, d’un demi-quart de terreau de bouse de vache et d’un demi-quart de terre de bruyère. Ce mélange étant bien manié et passé à la claie, on en forme une planche de 0m,16 de profondeur, sur laquelle on établit les pattes au cordeau à la distance de 0m,20 les unes des autres, et on ne les recouvre de terre qu’autant qu’il en faut pour surpasser à peine l’œil de la plante. Il n’est pas inutile de semer de la suie en poudre sur la plate-bande afin d’écarter les limaces. Pour jouir plus longtemps de la beauté des fleurs, on les met à l’abri du soleil et de la pluie au moyen d’une bâche ou grosse toile, tendue à la hauteur de 1 mèt. Après la floraison, les feuilles se dessèchent peu à peu. Quand elles sont entièrement fanées, ce qui a lieu vers le milieu de juin, on retire les pattes de terre ; on les lave et on les nettoie des vieilles feuilles et de la terre ; ensuite, on les étend à l’ombre à un grand courant d’air pour les sécher. Dès qu’elles sont bien desséchées, on les met dans des sacs de papier et on les conserve dans un lieu sec, à l’abri des gelées, pour les remettre en place au printemps de l’année suivante. La plantation des pattes peut être différée jusqu’en juillet ; en les arrosant largement, elles fleurissent en octobre ; mais la plupart des pattes périssent après la floraison d’automne, tandis qu’en leur laissant suivre le cours naturel de leur végétation, on en obtient une très belle floraison au printemps pendant une longue suite d’années. — Le plant obtenu de semis ne fleurit que la seconde année : ces graines doivent être semées en mars ou en avril, sur une terre très légère et un peu amendée de bon terreau ; on les recouvre d’une petite couche de terre de bruyère et on les abrite avec de la mousse pour maintenir l’humidité de l’arrosement qui sera rare et peu considérable. Au bout de 2 mois, on verra lever les jeunes plantes, il faudra les tenir bien propres, sarcler et biner fréquemment. Au bout d’un an, on déplante les jeunes anémones après la floraison, et on ne conserve que les belles variétés.

Une belle anémone doit former au centre un bouton demi-sphérique régulier ; sa couronne doit avoir de 6 à 8 centimèt. de diamètre. Toutes les anémones de collection sont à fleur double ou semi-double, et ne portent pas de graines ; on les multiplie par la séparation des pattes. On cultive toujours à part un certain nombre d’anémones à fleurs simples dont les graines donnent par le semis des sous-variétés à fleurs doubles ou semi-doubles.

Le genre anémone fournit, en dehors des collections, plusieurs charmantes espèces à nos parterres ; les plus recherchées sont : 1° l’Anémone hépatique, dont on a deux variétés également jolies, l’une à fleurs roses, l’autre à fleurs bleues ; chacune a produit par la culture une sous-variété double : 2° l’Anémone pulsatile, vulg. Coquelourde, Herbe du vent, à fleurs d’un bleu sombre ; 3° l’Anémone du Japon, grande et belle plante au feuillage élégant, à fleurs roses très abondantes ; 4° l’Anémone œil de paon, parée des nuances rouges et vertes les plus vives ; toutes ces anémones sont de pleine terre sous le climat de Paris. L’Anémone en arbre, du cap de Bonne-Espérance, à tige ligneuse de 0m,16 à 0m,25 de haut, à fleurs rougeâtres en dehors, blanches à l’intérieur, est une plante d’orangerie ; elle fleurit en mars et en avril.

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