Cameline

(Agriculture). La Cameline, vulgairement Camomille de Picardie et Sésame d’Allemagne, est cultivée pour ses graines dont on retire une assez bonne huile à brûler. C’est la plus rustique des plantes oléagineuses : bien qu’elle préfère les bonnes terres à blé, elle s’accommode des sols légers, sablonneux, et même médiocres ; elle ne craint ni les attaques de l’altise, ni celles du puceron ; elle exige peu d’engrais, peu de soins, et végète si rapidement qu’elle n’occupe le terrain que pendant 3 mois. Enfin elle réussit après toute espèce de plante. On sème ordinairement au printemps, d’avril à mai, à raison de 7 à 8 litres de graines par hectare, en choisissant un temps humide et couvert, et, afin d’obtenir une dissémination uniforme, on mélange la semence avec du sable. On sarcle au moins une fois, et si le plant est trop épais, on l’éclaircit de manière qu’il soit espacé à 8 ou 10 centimèt. en tous sens. Le semis peut être retardé jusqu’en juin, ce qui rend cette plante précieuse pour remplacer les cultures printanières ou hivernales qui ont manqué, telles que colzas, lins, pavots, froments, etc. Ce n’est que dans ces circonstances exceptionnelles qu’elle occupe des terres riches. La Cameline est bonne à récolter quand les capsules commencent à jaunir, ce qui a lieu vers le milieu ou la fin d’août ; on n’attend pas que la maturité soit complètement achevée. Le plus souvent on arrache la plante au lieu de la couper à la faucille ou à la faux, comme les autres plantes oléagineuses. Il faut la battre avec précaution pour ne pas endommager les tiges qui servent à faire des balais très durables ; ces tiges, fines et souples, peuvent aussi être employées comme litières. Les tourteaux de Cametine possèdent, soit pour la nourriture du bétail, soit pour l’engrais des terres, la même valeur que ceux de navette et de colza.

En associant la culture de la Cameline avec celle de la Moutarde blanche, on obtient un produit plus considérable que lorsque chacune des deux plantes est cultivée séparément.