Camélia

(Horticulture). La culture du camélia est des plus attrayantes pour les amateurs d’horticulture. Quoique cette plante puisse être propagée de boutures et de marcottes, c’est par la greffe seulement qu’on obtient des arbustes vigoureux et suffisamment florifères. Le camélia offre cette particularité précieuse, qu’il peut être greffé, pour ainsi dire, à tout âge. Habituellement on emploie, pour sujets, des camélias à fleurs simples, multipliés soit de graine, soit de bouture ; mais si on a des variétés passées de mode, on peut, quel que soit l’âge des arbustes, s’en servir comme de sujets pour recevoir la greffe des variétés qu’on préfère ; ces greffes réussiront mieux encore que sur de jeunes sujets. Ceux-ci peuvent être greffés, aussi bien lorsqu’ils n’ont encore que le diamètre d’un tuyau de plume, que quand ils sont devenus beaucoup plus gros. Les greffes, en placage, en fente sous cloche à l’étouffée, la greffe en herbe et la greffe Faucheux avec un seul œil (Voy. Greffe), sont les plus usitées pour la propagation des belles variétés. Les semis de graines ont principalement pour objet l’acquisition de variétés nouvelles supérieures aux anciennes ; toutefois, il y a des variétés qui ne vieillissent pas, tels sont les camélias blancs à fleurs doubles, blancs à frange, roses imbriqués, et plusieurs autres.

Le camélia est de pleine terre dans le midi de la France ; il est de serre froide sous le climat de Paris. Toutes les variétés ne fleurissant pas en même temps, on a des fleurs de novembre en avril. Le camélia, cultivé en pleine terre de bruyère, dans une serre froide où l’espace ne lui manque pas, peut prendre avec le temps des dimensions considérables et fleurir avec une abondance extraordinaire ; on en voit qui deviennent aussi grands que les plus grands pêchers en espalier. La terre de bruyère soit seule, soit mêlée à de la terre légère de jardin, et divers composts, dans lesquels entrent les engrais les plus énergiques, conviennent aux camélias ; les plus beaux et les plus florifères ne s’obtiennent que par l’emploi à forte dose des engrais les plus azotés mêlés à la terre dans laquelle vivent leurs racines. Cette terre doit être assez souvent renouvelée. La meilleure époque pour le rempotage des camélias est vers la fin de juin ; lorsqu’on les rempote en hiver, on risque de nuire sensiblement à la beauté et à l’abondance de leur floraison. Le camélia veut être au grand air aussi souvent que la température extérieure le permet ; il ne faut lui donner en hiver que peu de chaleur artificielle, et seulement pendant les plus mauvais jours. S’il manque d’air ou s’il n’est pas suffisamment arrosé pendant les sécheresses, ses pousses n’ont pas de vigueur, et ses boutons à fleur se dessèchent et tombent longtemps avant l’époque à laquelle ils doivent s’épanouir. Quand les boutons naissent 3 ou 4 ensemble, il ne faut pas hésiter à en sacrifier au moins la moitié, sans quoi, l’arbuste n’ayant pas la force de les nourrir tous, n’en nourrit aucun, et la floraison de l’année est complètement perdue. La meilleure manière de supprimer les boutons superflus, c’est de les couper perpendiculairement à leur axe, avec une lame très affilée. La moitié inférieure du bouton restée sur la branche, ne tarde pas à se dessécher et à tomber. Les boutons voisins n’éprouvent ainsi aucune secousse et ne tombent pas à la suite des boutons superflus, ce qui leur arrive assez souvent, quand, pour supprimer ceux qui sont de trop, on les arrache de leur pédoncule. Le tempérament du camélia lui permet de fleurir parfaitement en hiver dans un appartement habité ; ses fleurs inodores le rendent particulièrement propre à égayer la chambre d’une personne sédentaire. Le seul soin qu’il réclame dans ce cas, c’est qu’on nettoie fréquemment avec un linge fin ou une éponge légèrement humide, la surface lustrée de son beau feuillage, pour empêcher la poussière d’entraver sa transpiration végétale. La durée du camélia et sa croissance régulière en font un des arbustes d’ornement les plus agréables à multiplier ; celui qui a greffé et élevé un jeune camélia est assuré d’avance qu’il ne le verra pas mourir de vieillesse. La fleur du camélia simple primitif renferme un si grand nombre d’étamines que, dans les fleurs semi-doubles et même doubles, il en reste toujours assez pour qu’on puisse pratiquer avec succès des croisements hybrides. Voy. Hybridation.

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