Campagnol

(Animaux nuisibles). À la suite des hivers doux, sans pluies et sans neiges abondantes, le Campagnol multiplie au point de devenir pour les campagnes un fléau désastreux. Loin d’avoir les habitudes sédentaires du Mulot, avec lequel il est souvent confondu, il creuse sans cesse dans le sol de nouvelles galeries, et bouleverse si bien les champs récemment ensemencés qu’il faut souvent renouveler les semailles. Aux approches de la moisson, le Campagnol coupe la paille à sa base pour manger l’épi tombé à terre. La rapide multiplication de ce rongeur a fait croire que sa femelle donnait jusqu’à 6 portées par an ; elle n’en donne que 2, dont chacune peut être de 5 à 12 petits qui sont au bout de très peu de temps en état de se reproduire. Ces petits animaux anéantiraient bientôt les produits de l’agriculture, si la guerre que leur font les petits oiseaux de proie de jour et de nuit (tiercelets, hobereaux, émerillons, hiboux, chouettes), et celle qu’ils se font entre eux pour s’entre-dévorer quand les aliments leur manquent, n’en réduisaient fréquemment le nombre ; on les voit disparaître du jour au lendemain, et ils ne se montrent en nombre dangereux qu’après d’assez longs intervalles. On les détruit ordinairement en semant avec les céréales de l’arsenic en poudre, à raison de 2 kilogr. par hectolitre de grains de semence ; mais ce moyen peut donner lieu à des accidents graves. Le procédé le plus simple et le plus efficace, c’est de labourer les champs infestés, et de faire suivre la charrue par des enfants armés de bâtons, qui tuent les Campagnols à mesure que le labour les force à sortir de leurs galeries et les ramène à la surface du sol.

Laisser un commentaire