Cuivre

(Hygiène). La plupart de nos ustensiles de cuisine sont en cuivre rouge ou étamé. Malheureusement la facilité avec laquelle ce métal s’oxyde et se recouvre de vert-de-gris fait qu’on est exposé à de fréquents accidents si ces ustensiles ne sont pas tenus avec beaucoup de propreté. Du poisson ou de la viande qu’on a laissé refroidir dans une marmite de cuivre, ou dans une casserole dont l’étamage est usé, peut déterminer un empoisonnement souvent mortel (Voy. Vert-de-Gris), ou tout au moins occasionner de vives douleurs intestinales. Sous ce rapport les ustensiles en fonte étamée peuvent remplacer avec avantage les ustensiles de cuivre. Il ne faut point se servir d’un robinet de cuivre pour tirer d’un tonneau du vin ou du vinaigre au fur et à mesure des besoins : ce robinet ne tarderait point à se saturer de vert-de-gris. Il faut employer pour cet usage un robinet en buis. Pour la cuisson des confitures et des fruits acides, il ne faut pas se servir de vases étamés ou en fer-blanc : la liqueur deviendrait violette ; il faut employer dans ce cas une marmite ou un chaudron et une écumoire ou cuiller en cuivre rouge.

Nettoyage des cuivres. Pour les objets qui peuvent être facilement maniés, on les laisse plongés pendant un quart d’heure dans un chaudron contenant un mélange d’eau bouillante et de crème de tartre. On les retire de cette lessive pour les passer à l’eau froide dans un baquet, les égoutter et les essuyer avec soin. Pour les objets qui par leur volume ou leur forme ne peuvent pas être soumis à ce procédé, on emploie le tripoli délayé en bouillie épaisse avec une certaine quantité d’essence de térébenthine. Après avoir appliqué une légère couche de cette bouillie sur l’objet ou la portion de l’objet qu’on veut nettoyer, on le frotte au moyen d’un tampon de linge, jusqu’à ce qu’il ait repris son éclat ; on frotte de nouveau, soit avec un linge sec, soit avec un morceau de flanelle ou de drap, et on fait usage d’une petite brosse pour enlever la poudre qui serait restée dans les rainures ou dessins creux de l’objet.

La composition suivante, qui ne contient ni acides ni mordants, est encore excellente pour le nettoyage des objets de cuivre. Après avoir délayé dans un vase quelconque 30 gr. de savon noir avec 250 gr. d’eau, on ajoute 50 gr. de terre pourrie porphyrisée, 30 gr. d’esprit-de-vin, 50 gr. d’essence de térébenthine et 15 gr. d’huile blanche. Quand le mélange de toutes ces substances est bien opéré, on verse la composition dans une bouteille qui doit être tenue parfaitement bouchée. Toutes les fois qu’on veut s’en servir, on agite la bouteille, et l’on verse une petite quantité de la composition sur un morceau de drap ou de flanelle avec lequel on frotte soigneusement l’objet qui doit être ensuite essuyé avec un linge sec.

Le cuivre recouvert d’un vernis se nettoie facilement avec de l’eau tiède légèrement vinaigrée.

Les cuivres dorés se nettoient par un autre procédé. On les plonge dans une eau de savon presque bouillante, et on les frotte dans cette eau avec une brosse douce. On les en retire pour les passer à l’eau chaude ordinaire et les brosser encore de manière à enlever tout le savon dont ils sont imprégnés ainsi que les petites taches qui n’auraient pas disparu. Ensuite on les expose à l’air sans les essuyer. Quand ils sont bien secs, on les frotte avec un linge fin à demi usé ou, ce qui vaut mieux, avec une peau de daim ou de gant, mais seulement dans les parties brunies qui reprennent ainsi tout leur éclat. Il ne faut point toucher aux parties mates. — Pour les cuivres dorés qui ne peuvent pas être déplacés, on réussit à les bien nettoyer par le procédé suivant. On mélange ensemble 125 gr. d’eau, 50 gr. d’alcool, 7 gr. de carbonate de soude et 15 gr. de blanc d’Espagne finement pulvérisé. On applique, au moyen d’un tampon de linge, une légère couche de ce mélange sur l’objet qu’on veut nettoyer, et, quand elle est sèche, on frotte l’objet avec un chiffon bien sec sur les parties unies, et avec une brosse douce sur les parties creuses.

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