Crevasses

(Médec. domestiq.). — 1° Crevasses aux pieds et aux mains. Elles ont pour cause principale les alternatives de chaud et de froid, de sécheresse et d’humidité. Les blanchisseuses, les tailleurs de cristaux, les ouvriers briquetiers et les potiers de terre ont presque toujours des crevasses aux mains. On leur oppose habituellement le cérat, les frictions avec l’huile d’olives, ou avec un onguent, dont voici la composition : moelle de bœuf crue, 30 gr. ; graisse de rognon de veau, 60 gr. ; huile d’olives, 15 gr. ; miel blanc, 15 gr. ; camphre, 1 gr. 1/2. La moelle de bœuf, la graisse de veau et l’huile sont fondues ensemble sur un feu doux, et passées à travers un linge clair ; on ajoute le miel quand le mélange est à moitié refroidi, et le camphre en poudre, lorsqu’il est tout à fait froid.

2° Crevasses au sein. Il survient souvent des crevasses très sensibles, quoique sans danger, sur le sein des nourrices, au voisinage du mamelon. Dans ce cas, on se sert de la pommade ci-dessus indiquée ; et, si le sein est très douloureux, on a recours à un bout de sein artificiel. La plus minutieuse propreté de la nourrice et de l’enfant, sont les moyens préventifs par excellence contre les crevasses du sein. S’il en survient néanmoins, il faut saigner le bout du sein. Ce moyen, fort simple, suffit quelquefois pour amener la guérison. Si le mal continue et augmente, on enduit d’un peu de cérat la partie malade avant de remettre le bout artificiel. Si le mamelon est très rouge, s’il est irrité, il faut le faire tremper pendant 10 ou 15 minutes dans de l’eau tiède avant de donner à téter : un verre à liqueur ou un coquetier peuvent servir parfaitement à cet usage. Il convient aussi de laver le bout du sein avec de l’eau tiède après que l’enfant a cessé de téter, avant d’y mettre le cérat et le bout artificiel. Si la rougeur s’étendait au-delà du mamelon, il faudrait placer sur le sein un cataplasme de farine de graines de lin beaucoup plus étendu que la partie enflammée ; on couvrirait le sein avec quelque chose de doux et de chaud pendant la succion, en ne laissant à découvert que le mamelon. Un nouveau cataplasme doit être mis aussitôt que l’enfant cesse de téter et que le sein a été lavé. Si l’enfant reste longtemps sans téter, 4 ou 5 heures, p. ex., il faut renouveler le cataplasme. On peut aussi mettre le cérat et même le bout artificiel sous le cataplasme. — Quelquefois les crevasses sont occasionnées par un relâchement de la peau ; alors le sein, au lieu d’être rouge, est blafard. Dans ce cas, au lieu d’employer les émollients, on fait tremper pendant 5 ou 6 minutes le mamelon dans un peu de vin rouge sucré, avant d’y placer le cérat et le bout artificiel, chaque fois que l’enfant a tété. On peut aussi employer l’eau de guimauve animée de quelques gouttes d’eau-de-vie. Enfin, si, dans l’un ou l’autre cas, le mal s’aggrave, il faut avoir recours aux pis de vache, préparés à cet effet et montés sur un rebord en buis. Pour s’en servir, on les fait tremper dans de l’eau légèrement tiède jusqu’à ce qu’ils soient devenus mous et souples comme de la chair vivante. On les essuie, puis l’on pose un de ces bouts sur le mamelon, de manière que celui-ci entre dans sa cavité. On place le troisième doigt et l’index sur le rebord de buis et on appuie pour qu’il porte bien exactement sur le sein. On présente ce mamelon artificiel à l’enfant, qui tette ainsi sans endommager le sein de sa mère. Il faut veiller, pendant la succion, à ce que l’air ne s’introduise pas sous le rebord ; car l’enfant ferait des efforts inutiles pour aspirer le lait ; il avalerait de l’air et se rebuterait bientôt. — Voy. Gerçures.

Crevasses (Art vétérinaire)

Les vaches, les chèvres, etc., ont souvent des crevasses aux mamelles ainsi qu’aux tétins ou trayons. Dès qu’on s’en aperçoit, on peut se contenter d’abord de les bassiner à plusieurs reprises avec de l’urine. Si au bout de 4 ou 5 jours, elles ne sont pas guéries, on fait fondre de la cire vierge avec de l’huile d’olives et l’on se sert de ce cérat pour graisser deux fois par jour les parties malades.

Crevasses, ou Mules traversines ou traversières. Ce sont des fissures qui surviennent à la peau du paturon et au boulet chez les chevaux, les ânes et les mulets, et qui laissent suinter une sérosité fétide. Cette maladie doit être combattue par des lotions émollientes et des cataplasmes de même nature. Si elle persiste, on emploie des lotions préparées avec le sulfate de cuivre dissous dans du vinaigre. Si les bords des crevasses sont durs ou calleux et s’opposent à la guérison, il faut les toucher légèrement avec un fer rouge et panser la plaie nouvelle avec un mélange de partie égales d’eau de chaux et d’huile de lin.

Crevasses aux pieds. Voy. Aggravée.

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