Charpie

(Hygiène, Médecine). La charpie se fait en effilant à la longueur de 8 à 10 centimèt., du vieux linge, c.-à-d., de la toile à demi usée de lin ou de chanvre. La toile de coton peut aussi servir à faire de la charpie ; mais il faut veiller avec grand soin à ce qu’il ne se glisse parmi les morceaux de linge dont on fait usage aucune pièce qui conserve des traces de teinture. Le linge à charpie doit être passé à la lessive et proprement rincé à l’eau froide, mais non mis à l’emplois et au bleu ; ces deux préparations lui communiqueraient des propriétés nuisibles. La charpie peut être, sur les indications du médecin, imprégnée de vapeurs aromatiques, dans le but de hâter la cicatrisation des ulcères. — Pour s’en servir, on l’arrange de diverses manières ; on la roule dans le creux de la main pour en former des boulettes et des bourdonnets ; on l’étend par couches plus ou moins épaisses, dites gâteaux ; on réunit parallèlement plusieurs brins de manière à former une couche régulière de forme rectangulaire, dite plumasseau ; ou bien, on serre ces brins réunis et on les lie par le milieu afin de former une mèche plus ou moins longue. Quand elle est trop dure, on la bat avec un marteau, ou on la râpe avec une lame de couteau ; on obtient ainsi la charpie râpée qu’il ne faut pas confondre avec la charpie cardée ; celle-ci est de la charpie lessivée, séchée sur des claies, puis cardée comme de la laine à matelas. — La charpie doit être conservée dans un lieu sec, à l’abri de toute émanation malsaine ; des accidents graves sont survenus dans les hôpitaux par l’emploi de charpie imprégnée de miasmes émanés des salles où se trouvaient des malades atteints d’affections contagieuses.

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