Bergerie

(Économie rurale). Dans une bergerie bien tenue, il faut établir des séparations pour mettre à part les béliers, les mères avec leurs agneaux et les brebis malades. Si l’espace manque, il vaut mieux construire une bergerie supplémentaire : on peut la faire en appentis contre un des murs de la bergerie principale. — Souvent on pratique au niveau du sol un certain nombre d’ouvertures destinées à établir un courant d’air pour expulser l’acide carbonique qui réside toujours dans les parties basses d’une bergerie. Comme une trop grande abondance d’air refroidirait les moutons, il faut que le berger, selon le temps, bouche quelques-uns de ces trous. S’il fait trop chaud dans la bergerie, il condamnera ceux du midi avec un bouchon de paille ; s’il fait trop froid, il condamnera ceux du nord. — Les portes d’une bergerie doivent être coupées dans le milieu et larges (1m,60), s’ouvrir en dehors pour la sortie du troupeau, et en dedans pour sa rentrée ; on évite ainsi les accidents que peut déterminer le foulement des mères pleines, et les toisons ne sont pas déchirées. On peut aussi établir un seuil de 0m,40 à 0m,50 de hauteur, lequel ne peut être franchi qu’au moyen d’un petit pont sans rampes ne livrant passage qu’à deux brebis de front. Le troupeau comprend bientôt qu’il serait inutile de s’y précipiter en plus grand nombre, et chaque animal attend son tour de sortie, plus lent, il est vrai, mais exempt d’accidents. La santé des moutons étant fort délicate, la propreté leur est encore plus nécessaire qu’aux autres animaux. En outre, l’urine et les excréments peuvent altérer les toisons, les pourrir et en diminuer considérablement la valeur. Il faut donc que le fumier de la bergerie soit enlevé tous les huit jours en été, et tous les quinze jours en hiver, et remplacé chaque fois par de la paille ou litière fraîche ; que les auges, les râteliers et les fenêtres soient lavés souvent ; que les murs soient blanchis à la chaux, etc. — Pour plus de détails, Voy. Parcage et le Dictionn. des Sciences de M. Bouillet.

Bergeries nationales

En 1870, il y avait 3 Bergeries impériales situées à Rambouillet (S.-et-O.), au Ht-Tingry (Pas-de-Calais), près de Boulogne-s.-mer et au Chambois (Hte-Saône), par Champlitte, arr. de Gray. Auj. on ne compte plus que 2 Bergeries nationales, ressortissant toutes deux au Ministère de l’agriculture et du commerce, celle du Ht-Tingry, indiquée ci-dessus et placée sous la direction de M. Guédon, et celle de Rambouillet, sous celle de M. Bernardin. Ces bergeries renferment des troupeaux de bêtes ovines appartenant aux meilleures races anglaises, celles de dishley, newkent et southdown, ainsi que des mérinos de race pure et des mérinos à laine longue et soyeuse de la race de M. Graux de Mauchamp. — On peut ajouter à ces bergeries le troupeau entretenu à l’École vétérinaire d’Alfort, près de Paris.

Ces établissements, entretenus aux frais de l’État pour le perfectionnement de l’espèce ovine, fournissent aux cultivateurs des reproducteurs de premier choix. Chaque année, un certain nombre d’animaux provenant de ces bergeries sont vendus aux enchères. Des programmes spéciaux, publiés dans les journaux, indiquent au public l’époque de chacune de ces ventes, ainsi que le nombre et la race des animaux qui la composent. On peut aussi, en s’adressant aux directeurs de ces bergeries, conclure des marchés à l’amiable.

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