Alcool

(Commerce, Hygiène, etc.). 1° L’alcool qu’on trouve dans le commerce est rarement de l’alcool absolu ; il est étendu d’une plus ou moins grande quantité d’eau, et sous cette forme il porte les noms d’esprit ou d’eau-de-vie (Voy. ces mots). L’alcool pur est un liquide incolore, très fluide, très volatil, d’une odeur faible mais agréable, d’une saveur âcre et brûlante : il marque 44° à l’aréomètre de Cartier. Les esprits varient entre 37° et 29°, les eaux-de-vie entre 22° et 16°. L’alcool qui, agité dans un flacon, forme une série de gouttelettes, et fait, comme on dit, la perle, est le type auquel on rapporte les alcools commerciaux : ce caractère appartient à l’eau-de-vie dite preuve de Hollande ou eau-de-vie ordinaire, qui marque 19°. L’aréomètre légal, qui sert à déterminer la quantité d’alcool absolu que contiennent les liqueurs spiritueuses, est l’alcoomètre centésimal de Gay-Lussac (Voy. Pèse-Liqueurs) : il marque 100° pour l’alcool absolu, 85°1 pour l’esprit 3/6 et 50°1 pour l’eau-de-vie ordinaire. — Les alcools de vin sont bien supérieurs en qualité aux alcools de grains, de fécules, de marcs, de betteraves, etc., et sont toujours d’un prix plus élevé. Il est facile de distinguer les uns des autres, et l’on emploie à cet effet les mêmes moyens que pour les eaux-de-vie. Voy. Eau-de-vie.

Pour purifier l’alcool infect et coloré, celui, par exemple, qui a servi à conserver des objets d’histoire naturelle, il suffit d’y verser, par litre d’alcool, 1 ou 2 gr. de chlorure de chaux et 8 gr. de charbon animal : on laisse reposer pendant 24 h. et ensuite on décante le liquide.

2° L’alcool enlève l’eau même aux parties vivantes, qu’il racornit, ce qui le rend très propre à la conservation des préparations anatomiques ; c’est encore pour la même raison qu’il détermine la mort quand on l’injecte dans les veines. Il dissout fort bien les résines, les essences, les matières grasses : c’est, après l’eau, le dissolvant le plus général. Les chimistes l’emploient fréquemment dans leurs travaux d’analyse ; les pharmaciens le font servir à la préparation des teintures et des alcoolats. On l’utilise, dans les arts, à la préparation des vernis siccatifs ; les parfumeurs en consomment aussi beaucoup pour composer ces liqueurs aromatiques qu’ils désignent sous les noms d’esprits d’odeurs, d’extraits d’odeurs, d’eaux de senteur, etc.

Étendu d’eau et pris en petite quantité, l’alcool excite momentanément les forces, tandis qu’à plus forte dose il produit une ivresse redoutable. Son usage habituel serait la source d’irritations chroniques de l’estomac et de lésions organiques des plus graves.

Quelques gouttes d’alcool versées dans le creux de la main, et présentées devant les yeux, produisent une vapeur, qui a, dit-on, la propriété de fortifier la vue. — Employé en friction, il calme les douleurs et redonne de l’énergie aux fonctions vitales ; appliqué sur les tempes qu’on frictionne à plusieurs reprises, avec la main sur laquelle on verse de l’alcool, il active l’action du cerveau. On l’emploie aussi comme astringent pour diminuer la transpiration des aisselles et celle des pieds.

Alcool camphré. Voy. Eau-de-vie camphrée.

Laisser un commentaire