Age

Âge critique

(Médecine.) L’époque à laquelle cesse pour la femme la possibilité d’être mère a reçu le nom d’âge critique ou retour d’âge. Cette période de l’existence chez la femme est avancée ou retardée selon le tempérament, la manière de vivre, et les conditions hygiéniques ; elle se produit rarement avant l’âge de 40 à 45 ans et plus rarement encore après 50 ans accomplis. Un bon régime alimentaire et, par-dessus tout, le repos du corps et de l’esprit, suffisent le plus souvent pour prévenir les complications dangereuses, et la crise du tempérament s’effectue en un temps plus ou moins prolongé, sans être accompagnée de maladie caractérisée. Tant que dure cette crise, il faut autant que possible conserver la manière de vivre habituellement suivie jusqu’alors, éviter les voyages, les simples déplacements à moins que ce ne soit pour quitter une habitation insalubre et en occuper une plus saine et mieux aérée. S’il y a débilitation momentanée, malaise général, sans état de maladie réelle, il convient de faire usage des toniques, particulièrement du vin de quinquina, à la dose de 30 gr. (un verre à liqueur de grandeur ordinaire), immédiatement avant le principal repas, et d’extrait de genièvre à la dose de 5 décigr. le matin à jeun. Les eaux minérales de Seltz, de Vichy, de Spa et de Marienbad sont encore d’un excellent usage. S’il survient des complications, c’est au médecin qu’il faut avoir recours. Dans les classes moyennes de la société, les conseils concernant les dérangements de santé qui accompagnent l’âge critique sont le plus souvent demandés à la sage-femme ; mais celle-ci peut très bien être fort habile dans sa spécialité et fort inhabile en dehors de cette même spécialité ; il est toujours plus prudent d’avoir recours aux conseils d’un homme de l’art.

Âge légal

(Législation). Dans toutes les circonstances où il est nécessaire ou important de justifier de l’âge légal, on le prouve par la production d’un extrait des registres de l’état civil, ou par les moyens que la loi autorise dans les cas où ces registres font défaut. Voy. Actes de naissance, et registres de l’État civil.

Pour supputer l’âge d’une personne, on compte le jour de sa naissance tout entier, qu’elle ait eu lieu à la première ou à la dernière heure de ce jour : il en est de même pour le jour du décès.

Le mineur ne peut être émancipé par ses parents qu’à 15 ans révolus, et, s’il n’a ni père ni mère, qu’à 19 ans révolus. Quand à la majorité, elle est fixée à 21 ans accomplis (Voy. émancipation, droits politiques). — L’homme à 18 ans révolus, la femme à 15 ans révolus, peuvent contracter mariage (Voy. Mariage). — Pour adopter, il faut être âgé de 50 ans et en avoir 15 au moins de plus que la personne qu’on se propose d’adopter (Voy. Adoption). — Le tuteur officieux doit avoir 50 ans, l’enfant moins de 15. L’homme âgé de 65 ans peut refuser une tutelle ; celui qui en a accepté une peut, à 70 ans, s’en faire décharger. (Voy. Tutelle, Tuteur). Le service militaire est dû à 20 ans révolus, et il peut être exigé jusqu’à l’âge de 40 ans. — Les témoins doivent, en général, être majeurs ; les enfants au-dessous de 15 ans ne sont entendus que par forme de déclaration, sans serment. (Voy. Témoin). — Pour être député au Corps législatif, il faut être âgé de 25 ans ; on n’est juré qu’à 30 ans (Voy. Député, Juré). — L’âge requis pour exercer les fonctions administratives est fixé à 25 ans pour les fonctions judiciaires et autres fonctions publiques, il varie en général de 25 à 30 ans. — En matière de crime et de délit la pénalité est adoucie pour l’enfant au-dessous de 16 ans et pour le vieillard au-dessus de 60 ans. — Voy. aussi dispense d’âge.

Dans le cas où plusieurs personnes âgées de moins de 15 ans périssent ensemble, la plus âgée est présumée avoir survécu ; si elles ont plus de 60 ans, la présomption est pour la moins âgée. Dans tous les autres cas, la présomption de survie suit l’ordre de la nature. Si ceux qui périssent sont de sexe différents, l’homme est censé avoir survécu à égalité d’âge, ou si la différence n’excède pas une année.

Âge des animaux

L’âge du cheval se reconnaît aux dents, ainsi que celui de la plupart des animaux domestiques. Dans les 4 premiers jours de la naissance du poulain, on lui voit paraître quatre dents incisives, deux en bas et deux en haut ; elles s’appellent pinces. Quelque temps après, il en paraît quatre autres, deux à chaque côté de celles qui sont venues les premières : ce sont les mitoyennes. Enfin, il en pousse encore quatre autres, dans le même ordre : ce sont les coins. À 2 ans et demi ou 3 ans, les pinces de lait se déchaussent et sont remplacées par quatre pinces d’adulte, deux à chaque mâchoire. Un an après, les mitoyennes succèdent dans le même ordre, et de 4 ans et demi à 5 ans viennent les coins ; alors le cheval a tout mis. Les crochets paraissent aussi à cette époque : le plus communément ils se montrent d’abord à la mâchoire inférieure. Plus tard, le cheval rase, c.-à-d. que la fève marquée dans les dents s’efface ; à 6 ans, les pinces de la mâchoire inférieure sont rasées, les mitoyennes à 7, et les coins à 8. Les pinces de la mâchoire supérieure rasent à 9 ans, les mitoyennes à 10 ans, et les coins de 11 à 12 ans. À cette époque, le cheval ne marque plus ; mais la longueur des dents, leur défaut d’aplomb, les unes sur les autres, sont des marques d’une plus grande vieillesse. — Il arrive cependant que, dans les vieux chevaux entiers ou les juments, les dents sont courtes, et tellement usées qu’elles n’ont qu’un centimètre de longueur ; alors elles sont jaunes et présentent un petit rond blanc dans le milieu. Souvent les maquignons liment les dents trop longues, et y creusent la cavité qu’elles ont naturellement ; mais l’état des gencives et le collet de la dent décèlent leur mauvaise foi. Quelques chevaux marquent toujours : on les appelle bégus.

L’âge des bœufs, taureaux et vaches se connaît aux dents et aux cornes. Les dents mâchelières sont au nombre de vingt-quatre, six de chaque côté, à chaque mâchoire. Les incisives sont au nombre de huit, toutes implantées sur le bord intérieur de la mâchoire supérieure. Les dents incisives intermédiaires tombent à 6 mois, et sont remplacées par deux autres plus larges et moins blanches ; à 18 mois, les deux plus voisines de celles-ci sont également remplacées ; et, à 3 ans, il n’y a plus de dents de lait ; alors les cornes poussent. À la fin de la 4e année, il se forme une espèce de bourrelet à la base des cornes ; l’année suivante, ce bourrelet s’éloigne du crâne, poussé par un autre qui se forme, et ainsi de suite chaque année. Ainsi, en ajoutant 3 ans au nombre de bourrelets, on est à peu près certain d’avoir l’âge de l’animal.

L’âge des bêtes à laine se reconnaît aux dents ; à un an, les deux pinces tombent et sont remplacées par deux autres ; alors l’animal s’appelle antenois. L’année suivante les deux incisives sont également remplacées, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ait tout mis. Alors il est au rond. Plus tard, les dents s’écaillent, s’allongent et finissent par tomber.

Quant aux animaux sauvages considérés comme gibier, les cornes et les pieds fournissent aux veneurs des données à peu près sûres pour déterminer leur âge. Voy. Cerf, Daim, Chevreuil, etc.

Âge des vers à soie. Voy. Vers à soie.

Âge des arbres

Un arbre emploie, en général, le premier tiers de sa vie à son accroissement ; pendant le second tiers, il ne croît ni ne décroît, il demeure en état ; pendant le dernier tiers, il décroît graduellement jusqu’au dépérissement complet. On assigne une durée de trois ou quatre siècles aux essences les plus répandues dans nos forêts, le chêne, le hêtre, le charme, le châtaignier, le frêne, etc. Quelques individus offrent l’exemple d’une longévité plus considérable ; mais ce sont des exceptions. — Dans la pratique forestière, on désigne sous le nom de taille les arbres de 5 à 15 ans ; de taillis, ceux de 15 à 30 ; de gaulis, ceux de 30 à 60 ; de futaies, ceux de 60 à 100 ans et au-dessus.

Tant qu’un arbre est à l’état de croissance, il est facile de reconnaître son âge en comptant les couches concentriques de la tige, en ayant soin toutefois de faire l’expérience sur la partie du tronc qui est le plus près de la souche. Pour les arbres séculaires, tout ce qu’on peut dire, c’est qu’ils n’ont pas moins d’années que l’on ne compte de couches concentriques dans la tige coupée transversalement.

Pour les arbres fruitiers que l’on taille chaque année, les bourrelets produits par chacune des tailles peuvent servir à constater leur âge.

 

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