Fourbure ou Fourbature

(Art vétérin.) — Cette maladie, qui consiste dans l’inflammation des parties charnues du pied chez les animaux à sabots ou à onglons, se fait remarquer le plus souvent chez le cheval, le mulet et l’âne ; elle attaque aussi, mais plus rarement, le bœuf, le mouton et le porc. Les causes qui peuvent la déterminer sont une marche longue et rapide sur une route pavée ; le repos sur un terrain humide après de violentes fatigues ; une ferrure trop serrée, l’amincissement trop considérable de la sole, ou la brûlure de cette partie du pied avec un fer incandescent. L’animal éprouve aux pieds de vives douleurs, qui l’empêchent de marcher ; les sabots ou les onglons sont brûlants ; la fièvre se déclare, la respiration est accélérée, l’appétit cesse et une soif continuelle tourmente le malade. Quand un cheval est atteint de fourbure, le premier soin à prendre c’est de lui enlever la ferrure et de lui faire une abondante litière. Il faut ensuite pratiquer des saignées plus ou moins copieuses, suivant l’état de l’inflammation et la force de l’animal ; appliquer des cataplasmes émollients sur les pieds malades. On se trouve toujours très bien d’employer les saignées en pince pour dégorger le pied. Si le temps le permet, on devra faire prendre au cheval de longs bains de pieds dans une rivière ou un étang. Il est utile d’alterner les cataplasmes avec ces bains qu’on prolongera chaque fois pendant une heure au moins. Lorsque les symptômes inflammatoires ont cédé à ces moyens, secondés par la diète, par les lavements émollients, par l’eau blanchie avec la farine d’orge, on applique des cataplasmes astringents composés avec de la terre glaise, du vinaigre, de la suie de cheminée et du sulfate de fer. Ces cataplasmes doivent être humectés avec du vinaigre froid au fur et à mesure qu’ils perdent de leur humidité. Il est utile, à cette période décroissante de la maladie, de recourir aux purgatifs avec l’aloès. Tout ce traitement, du reste, ne peut être bien appliqué que par un vétérinaire.

Une méthode très simple, que l’on peut employer avec succès dans le traitement de la fourbure, consiste à dépaver l’écurie ou à étendre sur le sol une couche de terre glaise qui forme ainsi au cheval fourbu un cataplasme permanent jusqu’à l’époque de sa guérison. Il est inutile d’ajouter que, pendant toute la durée de la maladie, l’animal doit rester en repos, être soumis à une alimentation très légère et peu réparatrice.

Quand la fourbure, mal soignée ou négligée, passe de l’état aigu à l’état chronique, on peut encore chercher à la combattre par l’emploi des sétons et des frictions irritantes ; mais le plus souvent la fourbure devenue chronique est incurable. Voy. Boiterie.

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