Fièvre

(Médecine). Le plus souvent, la fièvre n’est qu’un symptôme de maladie et ne constitue pas toujours une maladie par elle-même : dans ce cas, ce n’est pas la fièvre qu’il faut s’appliquer à guérir, mais la maladie qui donne la fièvre. — La plus commune des fièvres proprement dites est la fièvre intermittente, bien caractérisée par les intervalles qui séparent les accès et le retour régulier de ceux-ci, ce qui rend la fièvre quotidienne, tierce ou quarte, selon qu’elle revient à des heures fixes, tous les jours, tous les deux jours, ou tous les trois jours. La présence de la fièvre est annoncée par l’accélération du pouls, le mal de tête, des nausées et une chaleur brûlante ; elle est souvent précédée d’un frisson. La fièvre intermittente simple, quand elle ne provient que d’excès de fatigue ou de l’habitation dans un lieu humide et malsain pendant les chaleurs de la fin de l’été, n’exige pas toujours, pour sa guérison, l’intervention du médecin. L’heure de l’accès étant connue, on s’abstient de prendre des aliments deux heures au moins avant qu’il commence, et pendant toute sa durée. Quand le frisson survient, on prend quelques tasses d’une légère infusion de bourrache, de sauge ou de menthe poivrée ; s’il survient des vomissements naturels, on les facilite en avalant quelques gorgées d’eau tiède. Après l’accès, et dans les intervalles d’un accès à l’autre, on fait usage d’aliments légers, de facile digestion, et de tisane tonique amère de petite centaurée, de polygala ou de racine de gentiane. Après quelques accès, si l’estomac est embarrassé, on prend un purgatif doux, puis, pendant 2 ou 3 jours, à l’heure de la fièvre, une tasse de décoction de 15 gr. de quinquina gris ou rouge concassé, dans un verre d’eau. On peut aussi prendre le quinquina en poudre, à la dose de 1 gr., soit seul, soit mêlé par parties égales au carbonate de magnésie. Dans les cantons éloignés des villes, où manquent à la fois les secours de l’art médical et les médicaments, on peut remplacer le quinquina par l’écorce de saule, en décoction, à dose double de celle du quinquina. Il ne faut pas vouloir, selon l’expression reçue, couper trop tôt la fièvre intermittente, c.-à-d. essayer de la faire passer avant le troisième ou le quatrième accès, sous peine de la voir revenir plus tenace qu’à la première invasion. Dans tous les cas, c’est agir prudemment que d’avoir recours aux conseils d’un médecin toutes les fois que c’est possible ; et son intervention devient indispensable quand la fièvre prend un caractère grave ou qu’elle se complique d’une autre affection.

Fièvre de lait. La fièvre de lait survient ordinairement 36 ou 40 heures après l’accouchement. Si la mère ne doit pas allaiter son enfant, elle aura soin, tout en gardant le lit, de se couvrir les seins de flanelle ou de ouate enveloppée d’une grosse mousseline claire, et d’y appliquer des cataplasmes. Si les seins sont très douloureux, elle observera la diète et se contentera de boire de la tisane d’orge et de chiendent, ou de l’eau de poulet, jusqu’à ce que les seins diminuent de volume et que la fièvre cesse ; alors elle pourra prendre un peu de nourriture. — Lorsque la mère nourrit, s’il y a engorgement de lait, il faut chercher à le faire couler au moyen de serviettes chaudes ou de cataplasmes et ne pas cesser de donner à téter ; il faut aussi prendre les plus grandes précautions pour ne pas ressentir de froid, ni s’exposer aux coups d’air. Si les seins sont très engorges, on doit se tenir à la diète, prendre un peu de bouillon seulement et de la tisane. Cette fièvre dure de 15 à 24 heures.

Fièvre (Art vétér.). Chez les animaux, les signes de la fièvre varient suivant la maladie. Cependant , on la reconnaît, en général, aux caractères suivants : il y a diminution ou absence totale d’appétit et de rumination chez les bêtes à cornes ; abattement plus ou moins prononcé, tristesse ; l’animal a la tête pesante, les paupières enflées, les yeux quelquefois larmoyants ; son haleine est brûlante et parfois fétide ; les oreilles, les cornes, et souvent tout le corps sont très chauds ; il bat des flancs, frissonne ou tremble par moments ; le pouls est plus ou moins accéléré. Lorsque ces symptômes généraux se produisent et que la cause du mal n’a pu encore être reconnue, il faut soumettre l’animal à la diète et ne lui donner à boire que de l’eau légèrement acidulée avec du vinaigre ; on peut aussi lui administrer des lavements émollients et de très légers purgatifs. On surveille en même temps les progrès du mal pour appeler promptement le vétérinaire, si sa présence devient nécessaire.

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