Fer

(Connaissances pratiques). Il est quelquefois utile de pouvoir distinguer avec certitude les objets fabriqués avec de l’acier des mêmes objets fabriqués simplement avec du fer poli. Il suffit à cet effet de prendre au bout d’une allumette dont on a enlevé la partie soufrée, une petite goutte d’acide azotique (eau-forte), qu’on pose sur l’objet à examiner. Au bout de quelques secondes, l’acide, enlevé par un lavage à grande eau, ne laisse après lui qu’une tache claire ou légèrement blanchâtre quand il a mordu sur du fer ; si c’est sur de l’acier, la tache est sensiblement noire.

Pour préserver le fer de la rouille, ou du moins pour diminuer sa disposition à s’oxyder au contact de l’air et de l’humidité, on le chauffe fortement, sans toutefois le faire rougir, puis on le plonge à plusieurs reprises dans un bain de suif. Lorsqu’il est refroidi, on le graisse légèrement avec de l’huile de lin rendue siccative par la litharge, telle qu’on l’emploie pour délayer les couleurs à l’usage de la peinture. Les objets de fer qui ont subi cette préparation peuvent ensuite être essuyés avec assez de soin pour qu’il n’y reste pas de trace apparente du corps gras, et qu’on puisse y toucher sans se graisser ; il y reste toujours un enduit insensible, qui en rend l’oxydation difficile et les maintient longtemps exempts de rouille. On peut encore employer le procédé suivant : on fait dissoudre à une douce chaleur, et mieux au bain-marie, 60 gr. de sandaraque et 2 gr. de camphre dans un demi-litre d’esprit-de-vin avec un demi-verre de térébenthine. On délaye une certaine quantité de noir de fumée dans une partie de ce vernis, et l’on se sert de ce mélange pour donner deux couches aux objets de fer ; quand ceux-ci, exposés à une douce chaleur, sont parfaitement secs, on y passe une troisième couche avec le vernis seul. — On traite de même les objets d’ornement en acier poli ; ils perdent un peu de leur éclat ; mais ils ne risquent plus de se rouiller. Lorsqu’on désire donner une belle couleur bleue aux objets d’acier poli, on pose quelques mottes à brûler sur une plaque de tôle, et on y met le feu en les couvrant de charbons allumés. Quand elles sont bien allumées, et qu’elles produisent une chaleur continue, égale, pas trop forte, on expose les objets à cette chaleur jusqu’à ce que leur surface ait pris la coloration désirée, puis on les laisse refroidir très lentement ; l’acier bleui de cette manière tient très bien sa couleur.

Si pour poser une grille ou consolider les gonds d’une porte, on doit sceller du fer dans de la pierre, on creuse un trou de grandeur convenable, et après avoir mis l’objet de fer en place, on remplit le trou en y versant avec une cuiller à gouttière du soufre fondu, et l’on jette aussitôt sur cette soudure une poignée de sable pour la refroidir. Le fer ainsi scellé tient avec tant de force que, si on veut le desceller, il faut briser la pierre dans laquelle il est incrusté ; il est impossible de l’en détacher.

Fer à repasser. Voy. Repassage.

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