Échelle

(Horticulture. On emploie dans les jardins plusieurs genres d’échelles pour diverses destinations ; les plus usitées sont : 1° l’échelle simple ; celle dont on se sert pour le service des espaliers doit être munie à sa partie supérieure, soit d’un rebord en planche qui lui donne de la fixité et permet au jardinier d’opérer avec plus d’aisance, sans redouter les chutes, soit de deux chevilles de 0m,15 à 0m,20, formant angle droit avec les traverses, afin que l’échelle ne porte par sur les arbres ; 2° l’échelle double à agrafe de fer, qui permet de donner à ses deux parties plus ou moins d’écartement, et d’en modifier ainsi la hauteur selon les besoins du service ; 3° la grande échelle double à roulettes, usitée dans les grands jardins pour l’élagage des arbres des bosquets, la taille des grands orangers et la récolte de leurs fleurs. On emploie aussi dans les jardins l’échelle en marchepied, semblable à celle dont se servent les tapissiers ; ce genre d’échelle permet aux dames de cueillir elles-mêmes les fruits de leur jardin sur les arbres en espalier ou en pyramide d’une hauteur modérée.

Échelle brouette (Horticulture). Cette petite machine est d’un emploi commode pour la taille des arbres et la cueillette des fruits. Elle se compose de deux parties : la première, qui forme le corps de la brouette, consiste en deux pièces de bois ou brancards de 2 mètres à 2m,50 de long, réunis par quatre traverses en échelons ; une roue est fixée à l’une des extrémités et l’autre sert de poignée ; la seconde partie semblable à la première, mais sans roue et sans poignées, a cinq traverses : la cinquième sert à fixer cette partie à la première, sur laquelle elle se replie à volonté. Quand on veut en faire une échelle double, il suffit de la ployer et de la dresser sur le sol. Quand on veut en faire une échelle simple, on la déploie tout entière, et l’on a une échelle de 4 à 5 mètres . Dans la construction de cette échelle, il faut avoir soin de faire dépasser quelque peu les bouts de l’extrémité qui porte la roue, afin que celle-ci ne porte point sur le sol, ce qui ôterait toute stabilité à l’échelle ; il faut aussi que le quatrième échelon supérieur dépasse les côtés de l’échelle, afin qu’en s’appliquant sur l’extrémité des manches de la brouette, employée comme échelle simple, il l’empêche de fléchir.

Échelle (Législation). Ceux qui placent des échelles sur la voie publique, pour exécuter des travaux, doivent les garder par le pied, sous peine d’une amende de 1 à 5 fr., appliquée par le tribunal de simple police. — Le fait de laisser pendant la nuit une échelle dans une rue, chemin, place, lieu public, ou dans les champs, entraîne la même punition, et ne peut être excusé sous aucun prétexte (C. pén., art. 471).

Tour d’échelle. Voy. Échelage.

Échelles (Gymnastique)

Les exercices gymnastiques qu’on exécute au moyen des échelles de bois ont une influence très directe sur les muscles de la poitrine et des bras, ainsi que sur les reins et les jambes ; seulement il faut y procéder avec une sage progression. Les échelles, auxquelles on donne une faible inclinaison, doivent être solidement fixées par le haut et bien assises sur les pieds. Les premiers exercices n’offrent pas de difficultés sérieuses et consistent à monter et à descendre à l’aide des pieds et des mains, en faisant face à l’échelle ; à monter et à descendre à l’aide des pieds et des mains, en tournant le dos à l’échelle ; ou bien, en variant ces exercices, à monter en faisant face à l’échelle et à descendre en lui tournant le dos ; à monter en tournant le dos à l’échelle et à descendre en lui faisant face. Dans ces divers exercices, soit qu’on monte, soit qu’on descende, on fait agir simultanément un pied et une main de côtés opposés, c.-à-d. que le pied gauche et la main droite agissent ensemble, et le pied droit et la main gauche aussi ensemble. Ensuite on exécute des exercices un peu plus difficiles. Il s’agit, p. ex., de monter par devant à l’aide des pieds seulement, et de descendre en se laissant glisser le long des montants. Pour exécuter cet exercice, il faut, après s’être placé devant l’échelle en y faisant face, poser le pied gauche sur le premier échelon, sans mettre les mains à l’échelle ; pencher un peu le haut du corps en avant, et élever les bras en les pliant, pour protéger l’équilibre du corps. Cette position une fois prise, on élève le corps en redressant la jambe gauche ; on porte vivement le pied droit sur l’échelon supérieur, et l’on continue ainsi jusqu’au haut de l’échelle. Une fois qu’on est arrivé là, il faut saisir fortement les montants avec les mains, en pliant un peu les bras, et porter la face intérieure du pied droit en dehors et contre le montant droit, et celle du pied gauche de la même manière contre le montant gauche. Dès que les pieds sont ainsi placés, on les laisse glisser le long des montants, en résistant de la main et du bras gauches. On descend en même temps la main droite d’une distance moyenne, et on la fixe aussitôt au montant pour qu’elle résiste à son tour, pendant que la gauche descend et va se fixer un peu plus bas. On continue ainsi jusqu’au bas de l’échelle, en laissant continuellement glisser les pieds le long des montants, et en serrant l’échelle entre les pieds le plus qu’on peut, afin de soulager les bras.

Les meilleurs exercices qui peuvent encore être exécutés sont les suivants : Monter et descendre par devant, en plaçant les mains l’une après l’autre sur le même échelon, sans se servir des pieds ; monter et descendre par devant, en plaçant les mains l’une après l’autre sur un échelon différent, sans se servir des pieds ; exécuter les mêmes exercices en montant et descendant par derrière ; ensuite, monter et descendre par les échelons, par saccades, en saisissant successivement chaque échelon avec les deux mains ; monter et descendre par les montants par saccades, en ne se servant que des mains ; enfin passer du devant de l’échelle par derrière, et réciproquement.

L’échelle orthopédique, disposée dans un plan beaucoup plus incliné que l’échelle ordinaire, est un des instruments les plus simples et les meilleurs de la gymnastique. Les exercices qu’on y exécute et qui conviennent particulièrement aux jeunes demoiselles, fortifient beaucoup les diverses parties du corps, et ils peuvent, quand ils sont continués avec persévérance, prévenir ou corriger de légères déviations de la taille et redresser un enfant dont les épaules commenceraient à se voûter. L’exercice suivant suffira pour donner une idée des autres. L’échelle étant inclinée convenablement, on place les mains renversées derrière soi sur les montants pour se retenir, et on pose alternativement les pieds sur les deux premiers échelons du bas de l’échelle ; puis on se couche de tout son long sur l’échelle, en redressant les jambes et en portant aussitôt les bras en l’air au-dessus de la tête, pour fixer les mains sur deux petits échelons de la même hauteur, sans trop allonger les bras, les pouces en dessous, les autres doigts en dessus. On laisse le corps complètement suspendu par les bras, en plaçant les pieds ensemble sur le milieu de l’échelle, les bras bien allongés. Dès que cette position est marquée, il faut, en pliant les jambes, élever ensemble les pieds, les poser simultanément sur les deux échelons supérieurs, et faire ainsi monter le corps qui glissera sur la planche jusqu’à ce que les jambes soient tout à fait allongées ; les bras se raccourcissent à leur tour. Alors on porte tout de suite les mains ensemble sur les deux échelons supérieurs, on lâche de nouveau les pieds pour les placer ensemble sur le milieu de la planche, tout le corps étant bien allongé, et l’on continue de monter ainsi jusqu’au haut de l’échelle. Ensuite on descend d’après les mêmes principes, en commençant à baisser les mains sur l’échelon inférieur, puis les pieds. Dans cet exercice, comme dans tous les autres, on doit procéder avec mesure, et ne pas faire dès le principe de trop grands efforts pour allonger les bras : il faut que les muscles s’habituent peu à peu à la distension qui leur est imprimée par les divers mouvements du corps.

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