Diarrhée

(Médecine domestique). La diarrhée, lorsqu’elle n’est qu’un simple dévoiement, sans coliques violentes et sans autre dérangement de la santé, est une indisposition légère que la diète et le repos suffisent pour faire disparaître. Si les selles, sans être sanguinolentes, sont fréquentes et accompagnées de tranchées douloureuses, on donne des demi-lavements préparés avec une décoction de tête de pavot et de l’amidon. Le malade prend en même temps intérieurement une décoction de racines de grande consoude, ou bien une forte eau de riz gommée, à raison de 3 ou 4 verres par jour. Quand la diarrhée ne cède pas à l’emploi de ces moyens, c’est qu’elle tient à des causes que le médecin seul peut apprécier ; dans ce cas, le malade doit être soumis à un traitement régulier pour empêcher la diarrhée de dégénérer en dysenterie (Voy. Dysenterie). Les causes qui produisent le plus souvent la diarrhée chez les enfants sont l’usage immodéré des fruits, surtout des prunes, poires et pommes imparfaitement mûres, et le refroidissement subit par l’exposition prolongée à la pluie ou à l’humidité : ces causes sont faciles à écarter. Quand chez les jeunes enfants la diarrhée est produite par le travail de la dentition, il ne faut pas chercher à l’arrêter. On doit seulement faire prendre à la nourrice, pour réagir sur son lait, du vin vieux et d’autres toniques.

(Art vétérinaire). Chez les animaux, la diarrhée (flux de ventre ou dévoiement simple), est également une indisposition légère qui cède promptement devant la diète, le repos et l’emploi des astringents. Le bœuf ou le cheval malade sera gardé à l’étable ou à l’écurie : on ne lui donnera pour toute nourriture que de la paille ou du son sec de froment, et pour boisson de l’eau un peu tiède et blanchie avec du petit lait et de la farine d’orge ; on lui administrera en même temps des lavements de mauve et de pas d’âne. Le lendemain on lui fera avaler de la thériaque délayée dans une décoction de baies de genièvre (30 gr. pour un litre) ; on réitérera, s’il le faut, pendant 3 jours, et, si l’animal est trop affaibli, on lui fera boire un peu de vin chaud étendu d’eau. Il est rare que le dévoiement persiste plus longtemps. Dans le cas contraire, on aurait recours aux astringents, mais seulement sur l’avis du vétérinaire. Il faudrait même appeler celui-ci beaucoup plus tôt, si la diarrhée était accompagnée de frissons, de chaleurs et de coliques suivies de déjections sanguinolentes : car ce serait l’indice d’un flux sanglant ou dysenterie (Voy. ce dernier mot). — La diarrhée des moutons, quand elle se prolonge, se traite avec de l’eau de riz, ou, si l’on veut y couper court, avec 4 gr. de thériaque dans un verre de bon vin.

Les oiseaux élevés en cage sont quelquefois attaqués de la diarrhée. Dans ce cas il faut leur donner du jaune d’œuf dur, et, si l’on voit qu’ils remuent la queue à cause de la douleur que leur fait éprouver l’âcreté de leurs déjections, on met dans leur eau des graines de melon, et on leur frotte le fondement avec un peu d’huile d’amandes douces : en même temps on leur arrache avec précaution les plumes avoisinantes qui sont une cause d’irritation. — La diarrhée, si souvent funeste aux jeunes poulets, est presque toujours due au défaut de soin de la part de ceux qui les élèvent : il est facile de l’éviter et même de la guérir promptement, en ayant l’attention de préserver les cuvées des atteintes du froid et de l’humidité.

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