Dentition

(Hygiène). — Première dentition. Chez le plus grand nombre des enfants elle commence au plus tôt à l’âge de 6 mois et se termine à 2 ans et demi ou 3 ans. Les premières dents ou dents de lait sont au nombre de 20 : 8 incisives, 4 canines, et 8 petites molaires. C’est ordinairement du 7e au 8e mois qu’on voit sortir les 2 incisives placées au milieu de la mâchoire inférieure : bientôt, à 15 jours ou 3 semaines d’intervalle, elles sont suivies par les incisives correspondantes de la mâchoire supérieure. Après un temps variable de repos, apparaissent les incisives latérales, inférieures et supérieures. Ce n’est que vers le 15e mois, et même vers le 17e ou le 18e que les 4 premières petites molaires succèdent aux incisives, laissant entre elles un espace que rempliront plus tard les canines : l’éruption de celle-ci n’a généralement lieu qu’à l’âge de 2 ans. Enfin vers le 30e mois se montrent les dernières petites molaires. Il arrive quelquefois que les canines se font jour avant les petites molaires, et celles-ci avant les incisives latérales. — Le travail de la première dentition, chez les enfants bien constitués et soumis à un bon régime, s’opère assez souvent sans dommage et pour ainsi dire sans qu’ils s’en aperçoivent : dans tous les cas cette période est moins critique pour eux que pour les enfants délicats ou élevés d’une manière peu rationnelle. Les rougeurs à la face, dites feux de dents, les aphtes ou petites ulcérations de la bouche, la toux, le flux de ventre, la fièvre, l’insomnie, les convulsions, sont les accidents qui se manifestent le plus ordinairement, surtout quand les canines doivent percer. Les moyens curatifs se bornent le plus souvent à des palliatifs, tels que boissons adoucissantes, dérivatifs sur les membres inférieurs, laxatifs légers. Toutefois ce sont des moyens qu’il ne faut pas négliger, et les divers symptômes qui se manifestent doivent tenir en éveil la sollicitude des parents.

Si les gencives sont très gonflées et très rouges, si l’enfant crie et pleure à chaque instant, s’il reste la bouche béante, portant souvent la main sur ses gencives, il faut chercher à remédier à cet excès d’irritation. On lavera les gencives avec une décoction de racine de guimauve, on les touchera avec un pinceau imbibé d’eau d’orge miellée, on donnera à mordre à l’enfant un morceau de réglisse ou de guimauve ratissée qu’on lui pend au cou à l’aide d’un cordon : cette précaution est du reste toujours bonne à prendre dès que la chaleur et le gonflement des gencives, ainsi que la salivation, indiquent la prochaine sortie des dents. On peut encore donner à l’enfant une petite croûte de pain sec ou enduite de miel. Les hochets d’agate, de corail, d’ivoire, ou d’autres corps durs, sont moins propres à soulager l’enfant que la réglisse, la guimauve ou le pain qui s’amollissent au contact de la salive. Il faut éviter que la tête de l’enfant ne soit trop couverte, et faire en sorte qu’aucun lien ne gêne la libre circulation du sang. On combat la constipation au moyen de petits lavements d’eau de guimauve ; on donne, 2 ou 3 fois par semaine, des bains d’eau tiède, et de préférence d’eau de son, dans lesquels on laisse l’enfant de 10 à 15 minutes, suivant l’âge. Enfin, dans quelques cas, on a recours aux bains de pieds, pour empêcher le sang de se porter vers la tête. Lorsque la douleur et la rougeur locales sont fortes et accompagnées d’un trouble général très notable, il peut être utile de pratiquer de petites incisions aux gencives ; mais cette opération délicate ne doit être faite que par le médecin.

Pendant la période de la dentition, l’enfant doit, autant que possible, vivre à l’air libre, et sortir tous les jours, excepté par les temps trop froids ou trop humides. Le régime alimentaire mérite aussi une sérieuse attention. Les enfants qui n’ont jamais pris d’autre nourriture que le lait de leur nourrice sont moins exposés que les autres aux accidents de la dentition. Le lait de la nourrice et une légère émulsion d’amandes douces sont les aliments qui conviennent le mieux pendant cette période. Il faut supprimer les aliments solides, ou du moins les choisir d’une digestion facile et nullement excitants. La nourrice doit elle-même surveiller attentivement son régime et éviter tout ce qui pourrait altérer les qualités de son lait.

Seconde dentition. À partir de 7 ans, les dents de lait tombent et sont remplacées successivement par les dents définitives. Cette éruption est loin d’être aussi grave que la première ; cependant quelques enfants éprouvent à cette époque divers malaises qui se rattachent au travail de la dentition et qu’on peut presque toujours facilement combattre par une hygiène bien entendue. Le soin que doivent alors avoir les parents, c’est de faire examiner de temps à autre la bouche de l’enfant par un dentiste, parce qu’il est quelquefois nécessaire d’enlever une dent mal placée ou de faire quelque autre opération. Il ne faut pas chercher à enlever chez les enfants de 9 à 15 ans les taches noires ou jaunes qui se trouvent sur les dents ; on risque trop alors d’en altérer l’émail. Les petites molaires apparaissent vers la 10e année : quant aux grosses dents, dites dents de sagesse, dont l’éruption est quelquefois accompagnée de douleurs très vives, elles ne sortent guère qu’à l’âge de 20 ans et même plus tard. C’est pendant cette période que les dents réclament les soins les plus attentifs. Sans parler de l’agrément du visage, auquel on doit tenir cependant, surtout pour les jeunes filles, il faut soigner les dents d’abord pour qu’elles puissent bien triturer les aliments et pour éviter ainsi les maux d’estomac et les maladies qui en sont la suite, puis afin de pouvoir articuler nettement les paroles. Voy. Dents.

Laisser un commentaire