Course

(Gymnastique). Comme exercice, le pas de la course peut d’abord être exécuté sur place. Les mains étant fermées et les poignets un peu portés en avant, on lève le pied gauche, de manière que la cuisse soit inclinée en avant et la jambe inclinée en arrière ; puis, en ne restant dans cette position que le temps nécessaire pour y arriver, on replace tout de suite le pied sur le sol sans frapper, et l’on repart aussitôt du pied droit, pour continuer à sautiller ainsi en place, sur la pointe des pieds, en accélérant les mouvements qui seront d’environ 200 par minute, le corps maintenu droit sur les hanches, la poitrine ouverte sans roideur. — La course en avançant, ou la course proprement dite, s’exécute d’après les mêmes principes. Elle est moins fatigante que la course sur place, du moins tant qu’elle est modérée. Le corps doit être un peu penché en avant, la tête restant bien droite. Les avant-bras, et plus encore les poignets, se portent légèrement et alternativement en avant, de manière que le bras gauche accomplisse son mouvement avec le pied droit, et le bras droit avec le pied gauche. Le talon ne doit pas, ou doit à peine, toucher le sol, afin que le pas ait la légèreté et l’élasticité nécessaires. Enfin, les rapports les plus parfaits doivent exister entre les mouvements des extrémités supérieures et ceux des extrémités inférieures.

La course est un des exercices les plus difficiles à soutenir lorsqu’il s’agit de franchir rapidement une assez grande distance. Ce qui fatigue le plus, ce n’est pas précisément le mouvement des jambes : une fois qu’on est lancé, le corps se trouvant porté en avant en vertu de la force acquise, les jambes n’ont autre chose à faire qu’à maintenir l’équilibre du corps de manière à prévenir les chutes, qui sont toujours d’autant plus graves que la course est plus rapide. Le difficile, c’est d’habituer la poitrine à supporter l’exercice violent auquel elle est soumise. Quand on court, un air toujours nouveau afflue dans les poumons, le sang circule plus vite, la respiration devient plus fréquente, la chaleur augmente rapidement, la sueur ne tarde pas à couvrir le corps et annonce la fatigue et l’épuisement. Sans doute, en s’exerçant par degrés, on finit par s’accoutumer à cette surabondance d’air, et, au bout de peu de temps, les serrements de poitrine et d’estomac disparaissent presque toujours. Mais il n’est pas moins vrai qu’on ne saurait prendre trop de précautions pour cet exercice, parce qu’il a une très grande action sur les poumons et sur le cœur : il ne faut jamais se fier aux enfants pour savoir combien de temps et jusqu’à quel point ils peuvent supporter la fatigue : c’est aux parents et aux maîtres à modérer et à faire cesser leurs efforts quand ils le jugent convenable. De plus, on peut dire que l’exercice qui aurait pour objet d’habituer les enfants et surtout les jeunes filles à résister à de longues courses serait presque toujours plus nuisible qu’utile à leur santé. Aussi les longues courses et les courses dites de vélocité, dans lesquelles il s’agit de parcourir avec la vitesse la plus accélérée une distance déterminée, doivent être laissées aux jeunes gens qui jouissent de la plénitude de leurs forces. Encore ce genre d’exercice exige-t-il qu’on y procède d’une manière prudente et progressive, tant pour la durée que pour la vitesse. Les maîtres les plus expérimentés recommandent de ne jamais entreprendre ces longues courses, si l’on ne doit pas, immédiatement après, rentrer dans une chambre ou un appartement bien fermé, à l’abri des courants d’air. Il faut pouvoir changer de chemise et remplacer, au besoin, tous ses vêtements, pour peu qu’ils soient mouillés de sueur. De plus, on doit être légèrement vêtu, et avoir une chaussure qui ne puisse gêner les pieds en aucune façon ; il est utile aussi d’être muni d’une ceinture qui soutienne les reins et le bas-ventre, sans toutefois être trop serrée. Enfin, les longues courses ne devront avoir lieu que trois heures au moins après le repas et par une température ni trop chaude ni trop froide.

Course volante. Cet exercice s’exécute au moyen d’une machine appelée vindas ou pas de géant ; c’est un mât au sommet duquel est adaptée une tête qui se meut dans une direction horizontale. Deux longues cordes partent de la tête ou de l’axe, et à leur extrémité inférieure est fixée une poignée de fer. Deux enfants prennent chacun de la main droite une de ces poignées, et s’éloignent vers leur gauche jusqu’à ce que les coudes soient tout à fait tendus ainsi que les bras, le corps restant bien droit, la jambe droite en avant et la gauche en arrière ainsi que le bras gauche. Les enfants étant diamétralement opposés l’un à l’autre, ils se concertent pour partir ensemble du pied gauche, et ils commencent à se lancer en augmentant progressivement la vitesse de leur course. Ils doivent chercher à conserver toujours entre eux la même distance, en tirant fortement sur le bras droit et en posant bien les pieds à terre successivement l’un après l’autre, sans frapper le sol. On peut encore exécuter la course volante vers la gauche, en tenant la poignée dans la main droite et la corde dans la main gauche assez près de la poignée ; ou vers la droite, en tenant la poignée dans la main gauche et la corde dans la main droite, les bras étant raccourcis dans les deux cas : on fait les plus grandes enjambées possibles en maintenant le pas régulier, en n’appuyant sur le sol que la plante des pieds, et en courant toujours dans le même cercle de manière que le corps ne tire pas plus sur les bras dans un moment que dans l’autre. Enfin on peut encore courir vers la droite ou vers la gauche, en tenant la poignée d’une main, la corde de l’autre, et en faisant autant de tours qu’on le peut sans toucher la terre avec les pieds. Un enfant peut s’exercer seul à la course volante ; mais l’exercice est plus amusant quand on est deux, parce qu’il s’établit entre les deux concurrents une lutte d’adresse et d’agilité. Cet exercice développe la poitrine et donne de la force aux bras ; seulement, comme l’action qu’il exerce sur les poumons est assez violente, il ne faut point laisser les enfants s’y livrer avec leur ardeur naturelle.

Courses de chevaux

1° La France ne comptait en 1860 que 63 hippodromes où des courses fussent instituées pour l’amélioration de la race chevaline. Dès l’année 1862 on en comptait déjà 80 ; en 1863, il y en avait plus de 90 ; en 1865, 110 ; aujourd’hui leur nombre dépasse 120.

Les uns sont sous le patronage spécial du gouvernement qui en fait les, frais, soit seul soit de concert avec des associations hippiques départementales ou privées. Les principaux hippodromes de ce genre sont situés à Paris (Longchamp, La Marche et Vincennes), Versailles, Fontainebleau, Bordeaux, Limoges, Pau, Saint-Brieuc, Toulouse, Caen, Angers, Nantes, Rennes, Boulogne-sur-mer, Le Pin, Tarbes, Moulins, Tours, Autun, Pompadour, etc.

Les autres sont établies par des associations hippiques ou agricoles dont la principale est la société instituée à Paris sous le nom de Société d’encouragement pour les courses, et plus communément appelée Jockey-club : les courses de cette société ont lieu à Paris (Longchamp) et à Chantilly au printemps et à l’automne. Les steeple chase (course au clocher) de la Marche, près Paris, sont également très suivis. De même que les départements et les villes participent aux frais des courses du gouvernement, de même aussi le gouvernement ou les départements fournissent en partie les frais des courses particulières. Des souscriptions, des cotisations et les droits d’entrée complètent le reste des dépenses. Les prix institués par le gouvernement sont dits classés et non classés. Les prix classés ne peuvent être disputés que dans des courses au galop par des chevaux entiers et des juments pur sang et français, âgés de trois ans au moins, dont la généalogie est établie sur un registre appelé stud book, et tenu sous la surveillance du gouvernement. Ils sont répartis en quatre classes : 1° le grand prix national de 14 000 fr., pour les chevaux de quatre ans et au-dessus qui n’ont jamais gagné ce prix ; 2° les prix nationaux de 4 000 fr. (6 000 à Paris), pour chevaux n’ayant pas gagné de prix de 1re classe ; 3° les prix principaux de 2 à 3 000 fr., pour chevaux n’ayant pas gagné de prix de 1re et 2e classe et ayant résidé un an dans la division où ils courent (sous le rapport des courses la France est partagée en deux divisions, celle du Nord et celle du Midi, à peu près séparées par le cours de la Loire et de la Saône) ; 4° les prix spéciaux de 1 000 à 2 000 fr., pour les chevaux n’ayant pas gagné de prix dans les autres classes. Les chevaux peuvent être admis à courir dans la classe où ils ont déjà gagné des prix, mais à condition de porter une surcharge plus ou moins considérable. — Les prix non classés peuvent ordinairement être disputés par des chevaux de toute espèce (courses omnium) ; quelquefois ils sont accordés avec des conditions particulières, comme dans les courses où l’on n’admet que des chevaux demi-sang, ou de telle race, ou celles dont sont exclus les chevaux de sang et les chevaux entraînés (courses de hacks, courses agricoles, etc.). — Les plus grands prix en dehors de ceux-ci sont : le prix de Paris (100,000 fr.), le prix du Jockey-club de 10 à 15 000 fr., le prix de Diane, la Poule des produits, le grand prix de Saint-Léger de Moulins de 6 000 fr., le Derby du Midi, celui de l’Ouest, les prix de la Marche, etc.

2° Tout individu qui veut faire courir un cheval doit, avant tout, justifier du lieu de naissance de ce cheval et des localités qu’il a habitées, par des certificats tant du propriétaire que de ceux chez qui il a résidé : ces certificats doivent être contrôles par le directeur du dépôt d’étalons (Voy. Haras) dans la circonscription duquel sont situés les lieux de naissance et de résidence. S’il est pur sang, sa généalogie sera établie, comme il a été dit ci-dessus, au moyen du stud book. Toutes les autres obligations résultant de l’âge, du sexe, des antécédents du cheval, de la durée ou de la nature des épreuves seront indiquées aux engageurs par le programme ou par les commissaires des courses. — Les engagements se font au plus tard l’avant-veille de chaque journée de courses avant six heures du soir, entre les mains des commissaires, et au domicile indiqué par le programme. Toute personne qui engage un cheval est généralement tenue de payer comme entrée une somme qui varie de 25 à 200 francs et plus, laquelle est acquise à la course lors même que le cheval ne court pas, à moins que l’engagement ne soit retiré dans un délai fixé : dans ce cas même l’engageur doit une certaine somme, nommée forfait, déterminée d’avance. — Dans les courses à réclamer, le cheval gagnant peut être réclamé pour une somme indiquée soit par le propriétaire, soit par le programme de la course. Dans le quart d’heure qui suit la course, quiconque veut user de ce droit remet aux commissaires une lettre cachetée contenant l’offre d’un prix qui ne peut être inférieur au prix fixé. Le quart d’heure expiré, les lettres sont ouvertes et le cheval est adjugé au plus offrant. Toutefois le propriétaire n’a droit qu’à la somme primitivement fixée ; l’excédant reste au fonds de course. — Quant aux paris les conditions en sont trop variées et d’ailleurs trop familières à ceux qui s’y livrent pour qu’il en soit parlé ici.

Voir pour plus de détails le règlement officiel des courses, arrêté le 17 février 1853 par le ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics (avec les modifications qui y ont été ajoutées en 1855 et en 1857), et l’Annuaire publié tous les ans par le Jockey-club.

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