Coulure

(Horticulture). Lorsqu’il ne succède pas de fruits aux fleurs des arbres et arbustes fruitiers, on dit vulgairement que ces fleurs ont coulé. La coulure est surtout fréquente pour la vigne et le groseillier. Elle a pour cause le froid, la pluie et les vents glacés qui règnent fréquemment au printemps sous le climat de Paris, et qui reviennent même en plein été, quand la vigne est en fleurs. Le mauvais temps s’oppose à l’acte de la fécondation en contrariant les fonctions des organes reproducteurs. Il n’y a dans ce cas qu’un petit nombre de fleurs dans lesquelles la fécondation s’opère complètement, et qui donnent un fruit bien formé. Quand la coulure de la vigne est accidentelle et qu’elle tient à l’inconstance du climat, il ne se trouve que quelques bons grains de raisin sur chaque grappe ; les autres avortent ou bien ils restent au quart de leur volume normal, et ne renferment pas de pépins. Mais, c’est un mal passager, qui ne se reproduit pas l’année suivante, si la température est moins défavorable. Il en est autrement quand la coulure a pour cause un excès de vigueur de végétation qui fait produire à la vigne des sarments d’une longueur démesurée. Dans ce cas, c’est la partie supérieure du sarment sur lequel sont nées les grappes, qui aspire la sève destinée à les nourrir, et les fait couler. Cette cause de coulure agit souvent même avant l’entier développement de la grappe ; celle-ci n’a pas le temps de fleurir ; elle se convertit en vrilles, de sorte que la récolte est nulle ; c’est ce qui a lieu pour les vignes cultivées dans des terres fraîches, profondes et très fertiles, sous un climat chaud. Le pincement et l’ébourgeonnement préviennent jusqu’à un certain point la coulure par excès de vigueur de la végétation de la vigne. Quand ces moyens ne réussissent pas, on peut recourir à la greffe en fente, en substituant aux variétés les plus sujettes à la coulure d’autres cépages d’un tempérament moins disposé à s’emporter en un luxe de bois inutile ; la coulure se reproduit rarement sur la vigne régénérée par la greffe. Voy. aussi Fécondation artificielle.

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