Couches

Couches (Femme en) (Médecine domestique)

Les jours qui suivent la naissance d’un enfant, même quand l’accouchement s’est effectué le mieux possible, sont toujours pour la mère une époque plus ou moins critique, pendant laquelle elle a besoin de soins particuliers. Le retour à l’état normal n’est ordinairement complet qu’au bout de 10 à 15 jours, et tant que dure le travail réparateur, les imprudences peuvent tout compromettre. Le renouvellement fréquent du linge, qui ne doit être donné que parfaitement sec et chaud, pour peu que la température soit fraîche, est de première nécessité ; il importe que le buste soit bien couvert ainsi que les bras, afin de rendre possible une position habituellement assise plutôt que couchée. Quand une femme en couches reste pendant 9 ou 10 jours étendue horizontalement, il en résulte un excès de transpiration, souvent suivi d’une éruption locale ou générale. On regarde généralement la sueur abondante et même l’éruption passagère qui l’accompagne, comme favorables à la santé de la mère qui ne nourrit pas : c’est une erreur. Il vaut mieux recourir aux moyens indiqués par la médecine pour faire passer le lait ; l’excès de transpiration ne peut que produire un affaiblissement qu’il faut toujours éviter. L’appétit est souvent très impérieux, dès les premiers jours qui suivent l’accouchement ; il serait très dangereux de suivre cette indication ; une indigestion en ce cas peut être mortelle. Il faut donner très peu d’aliments avant la fièvre de lait, et ne permettre que quelques tasses de bouillon coupé tant que dure cette fièvre. Plus tard, vers le huitième ou neuvième jour, l’appétit se perd ; on croit assez généralement qu’une purgation est utile pour le relever : c’est encore une erreur ; on doit laisser l’appétit revenir de lui-même en diminuant la dose des aliments, et s’en tenir là. — Tout le monde sait qu’il faut épargner avec le plus grand soin toutes les émotions vives aux femmes en couches, y compris celles de la surprise même agréable ; on ne sait pas aussi généralement qu’il ne faut pas souffrir auprès d’elles trop de personnes réunies, ce qui leur cause de l’agitation, les provoque à parler et leur nuit sous tous les rapports. Le repos et le sommeil leur sont absolument nécessaires ; si l’insomnie fatigue une femme en couches, il faut lui donner, non des préparations opiacées, mais une légère infusion de laitue, et, au besoin, une cuillerée à café de sirop de thridace. Voy. Accouchement, Allaitement, Nouveau-né.

Couches (pour les enfants)

On est généralement dans l’usage d’utiliser les vieux draps de lit pour confectionner les couches des enfants : c’est une mauvaise économie, et il convient mieux d’employer ce linge à tout autre usage. La toile des vieux draps n’est plus blanche ; il est impossible de lui rendre son premier éclat ; elle est toujours fort serrée et trop ferme ; elle se lave difficilement. La toile de Bretagne, de 0m,80 de largeur, est celle qu’on doit préférer : elle est d’une blancheur éclatante qu’elle conserve jusqu’à la fin ; elle est d’un prix très modéré, c’est la toile des enfants. 0m,90 de cette toile suffisent pour une couche presque carrée et parfaitement convenable sous tous les rapports.

Pour éviter l’emploi des épingles lorsqu’on fait porter les couches en culotte aux enfants en robe, on place deux petits cordons à 0m,25 ou 0m,30 de distance au milieu de la couche pliée en biais.

Couches anglaises. Elles ont 1m,20 de long sur 0m,60 de large : elles se ploient en double, puis en biais, ce qui fait qu’elles sont en quatre. On attache deux cordons à 0m,03 au-dessous du biais et à 0m,30 l’un de l’autre. La couche se place sur les hanches de l’enfant à nu, on relève les coins en les passant entre ses jambes ; sur le coin qui se trouve en dessus, on place un petit bout de ruban de 0m,08 de longueur à plat, et solidement arrêté des deux bouts sur la couche ; ce qui forme une espèce de boucle dans laquelle on passe un des cordons qui se trouvent à la ceinture de l’enfant, et ce qui suffit pour y fixer la couche. Ainsi nouée, la couche forme une espèce de culotte qui descend jusqu’aux genoux. On peut ajouter à cette couche un petit triangle de flanelle, placé de la même manière que la couche.

Couches (Horticulture)

Le fumier, les feuilles, la mousse, et en général toutes les matières végétales qui peuvent donner lieu par leur fermentation à une production de chaleur soutenue, sont propres à la construction des couches. Parmi les fumiers on préfère avec raison le fumier de cheval : c’est celui qui fermente le plus facilement à volonté ; c’est aussi celui dont la fermentation est la moins inégale, la moins sujette aux coups de feu, qui brûlent les plantes cultivées sur couche, et sont suivis de refroidissement. Quand on doit construire une couche avec plusieurs espèces de fumier, ou bien encore, avec un mélange de fumier, de feuilles, de mousse, ou d’autres débris végétaux, il est très important que le tout soit mélangé au moyen de la fourche, le plus exactement possible. Si l’on néglige ce soin, la couche fermente inégalement, s’échauffe plus ou moins d’un côté que de l’autre, et ne remplit qu’imparfaitement sa destination. — Il y a deux manières de former les couches ; la première consiste à étendre sur toute la place que doit couvrir la couche des lits successifs de fumier qu’on foule par le piétinement, et qu’on mouille plus ou moins, selon le besoin. La seconde consiste à entasser à l’une des extrémités les matériaux de la couche à toute la hauteur qu’elle doit avoir, et à continuer à la construire en reculant ; c’est là ce qu’on appelle monter une couche. Le corps de la couche n’est jamais destiné qu’à communiquer un certain degré de chaleur aux plantes cultivées à sa surface, et qui jamais ne doivent vivre aux dépens de la couche elle-même. Lorsqu’elle est montée à la hauteur voulue, puis arrosée et piétinée convenablement, on en recouvre la surface de 0m,18 à 0m,20 de bon terreau. Les plantes cultivées sur la couche vivent dans ce terreau, sinon elles sont cultivées dans des pots enterrés dans la couche et remplis d’une terre appropriée aux besoins de chaque genre de plantes. — Les couches, selon le degré de chaleur artificielle qu’elles doivent communiquer aux plantes, sont chaudes, tièdes ou sourdes. La couche chaude se construit avec du fumier de cheval, sans mélange d’autres matériaux ; on la fait toujours moins large que le châssis dans lequel elle doit être renfermée, afin de pouvoir insérer tout autour, quand sa chaleur commence à baisser, du fumier neuf en pleine fermentation. C’est ce qu’on nomme des réchaufs ou réchauds. Dans la grande culture maraîchère, on entasse les réchauds en les piétinant fortement dans les sentiers de service qui séparent les rangées de couches ; la chaleur se maintient ainsi dans les couches chaudes aussi longtemps que l’exige la croissance des plantes qui doivent en profiter. L’emploi des couches chaudes exige une énorme quantité de fumier ; on peut lui substituer avec avantage l’emploi du thermosiphon (Voy. ce mot). Un de ces appareils étant placé à l’une des extrémités d’une rangée de châssis dont l’intérieur contient seulement le terreau ou les divers mélanges dans lesquels doivent croître les plantes, on fait passer sous terre, à l’intérieur de tous les châssis, un tuyau qui revient sur lui-même, et rentre dans la chaudière du thermosiphon. La chaleur produite ainsi est bien plus égale que celle du fumier ; il est facile de la prolonger aussi longtemps que chaque culture l’exige. — Les couches tièdes, dans la construction desquelles les feuilles entrent toujours pour une bonne part en mélange avec le fumier, ne se réchauffent pas habituellement. Mais lorsqu’elles ont servi à une culture et qu’il n’y a plus de plantes à leur surface, on enlève le terreau ; la couche est démontée, remaniée avec addition de fumier neuf, et regarnie de terreau pour servir à une nouvelle culture. Les couches tièdes sont souvent bordées. Pour border une couche, il faut la monter par lits successifs, et laisser chaque fois prendre tout autour les parties les plus longues du fumier. Avant de placer un second lit, le fumier long pendant est retroussé et replié sur lui même en dedans de la couche qui, lorsqu’elle est terminée, se trouve présenter extérieurement des lignes régulières de bourrelets. — Les couches sourdes se construisent toujours dans un fossé qu’on recouvre d’un châssis au niveau du sol ; comme on n’en attend pas une chaleur très intense, on les construit rarement avec du fumier frais ou neuf ; elles sont presque toujours faites de fumier à moitié passé, ayant déjà servi, et mêlé avec de la mousse, des feuilles, du genêt ou de la bruyère hachée, substances qui donnent en fermentant très peu de chaleur, mais qui en donnent un peu pendant fort longtemps. Quand on n’attend pas pour démolir ou rompre les couches, que leurs matériaux aient subi toute leur fermentation. On peut encore s’en servir comme engrais pour diverses cultures jardinières ; plus tard, on ne peut plus en faire usage que comme terreau. Voy. Terreau.

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