Corset

(Hygiène). Il doit être confectionné de manière qu’il ne comprime aucune partie du corps et surtout qu’il n’affecte aucun des principaux organes de la vie. Un corset possède les qualités requises, s’il est convenablement lacé, si la pression, partout modérée, est principalement affaiblie du côté des organes les plus sensibles ou les moins résistants ; s’il est assez flexible, assez souple pour ne mettre obstacle ni au mouvement des côtes et de l’abdomen dans la respiration, ni à l’ampliation de l’estomac et de l’intestin dans la digestion ; s’il est assez évasé du haut pour soutenir les seins sans les comprimer ; si les épaulettes en sont assez lâches et d’une substance douce et élastique, ou si même on les supprime entièrement, ce qui est bien préférable ; si les entournures sont assez largement échancrées ; si les baleines ou les ressorts d’acier fixés entre les doubles de l’étoffe et destinés à en maintenir la forme, à l’empêcher de remonter et de se plisser, sont assez nombreux, assez minces, assez flexibles, assez bien placés pour ne faire sentir leur pression nulle part et pour ne point entraver les mouvements ; si le busc est souple, léger, d’une courbure convenable, et mieux encore, s’il est remplacé par deux baleines étroites que sépare un tissu élastique ; enfin si le corset tout entier, embrassant la circonférence du bassin, trouve autour des hanches un point d’appui solide, suit la concavité naturelle des flancs sans être trop pincé à leur niveau, et marque la taille sans la contrefaire. — L’usage habituel du corset, quand il est toujours intelligent et bien dirigé, n’a pas de fâcheux résultats pour les femmes d’une constitution faite et d’une santé rarement troublée. Mais il n’en est pas de même chez les femmes qui ont la funeste habitude de porter des corsets trop serrés. Les organes de la poitrine, c.-à-d. le cœur et les poumons, se trouvant comprimés, la respiration est notablement gênée, et la circulation du sang troublée par la gêne de la respiration : de là des palpitations, des syncopes, des crachements de sang, l’aggravation des moindres affections pulmonaires. Comme le sang est alors retenu en trop grande quantité dans les vaisseaux de la poitrine et de la tête, il y a une disposition aux étourdissements, aux congestions cérébrales. En outre, le foie, l’estomac et les intestins étant refoulés les uns contre les autres, il en résulte les plus graves désordres dans les fonctions de la digestion. Mais c’est surtout chez les jeunes filles que l’emploi du corset, quel qu’il soit, offre les plus fâcheux inconvénients. Il déforme la taille sous prétexte de l’embellir, et il est souvent la cause la plus active de ces déviations fréquentes qui surviennent pendant la croissance qu’il compromet ou qu’il entrave. Il déforme également les seins, quelquefois même il efface les mamelons. Il gêne le développement de la poitrine, et peut donner naissance aux affections les plus graves, notamment à la phtisie. Les mères de famille agiraient donc sagement, en interdisant à leurs jeunes filles l’usage du corset. Il y a cependant certaines circonstances dans lesquelles l’emploi du corset peut devenir utile ou nécessaire. Ainsi, lorsqu’une jeune personne, parvenue à l’âge où sa constitution est entièrement formée, prend un embonpoint qui demande à être contenu, l’usage du corset est utile, mais du corset sans lame d’acier, sans baleines dures, sans busc : une simple brassière, en étoffe, tout à la fois souple et résistante, doit suffire. Quand une jeune fille est menacée ou affectée d’une déviation de la taille, l’emploi du corset peut encore être avantageux ; mais alors, il faut un corset tout spécial confectionné d’après les indications du médecin.

Les femmes pendant la grossesse, et aussi lorsqu’elles sont nourrices, doivent abandonner l’usage du corset : il peut être remplacé, pendant la grossesse, par une large ceinture disposée de façon qu’elle soutienne le ventre au lieu de le refouler vers le bas comme fait le corset ordinaire. Quant aux femmes qui nourrissent leurs enfants, et chez lesquelles l’usage habituel du corset est devenu un besoin, elles doivent adopter un corset ayant la forme et toute la souplesse d’une brassière, et dont les goussets sont lacés.

Les corsets ordinaires les plus commodes pour les femmes qui en font habituellement usage, sont ceux qui sont ouverts par-devant et lacés par-derrière. Ce lacet, une fois qu’il a été placé au point convenable pour donner au corset toute l’extension nécessaire, reste à demeure fixe. Le busc est en deux parties qui, attachées aux deux côtés du corset, se rejoignent par-devant et s’unissent au moyen de quelques agrafes convenablement disposées. Il suffit donc, pour mettre ce corset le matin, d’attacher les agrafes, et, pour le quitter le soir, de les détacher. On n’a jamais besoin de l’aide d’une femme de chambre.

Quand on achète un corset, il faut s’assurer que l’étoffe dont il est confectionné est en bon fil sans aucun mélange de coton. Du reste, il vaut toujours mieux le faire confectionner sur mesure, par une habile ouvrière, que de l’acheter tout fait. Les corsets les plus élégants sont piqués en cordonnet de soie, mais la soie se détériore au premier blanchissage, et le cordonnet de fil est toujours préférable. Lorsque les corsets ont besoin d’être blanchis, ce n’est pas à une blanchisseuse ordinaire qu’il convient de les confier, mais à la marchande qui les confectionne, et qui, tout en les blanchissant beaucoup mieux, remarque et exécute les réparations devenues nécessaires.

Laisser un commentaire