Cors aux pieds

(Hygiène). Ils sont dus le plus souvent à l’usage habituel de chaussures trop étroites, exerçant sur le pied des pressions plus ou moins prolongées. Les chaussures très larges, mais dont le cuir est épais et dur, peuvent aussi donner naissance à des cors. Le meilleur moyen d’empêcher ces excroissances douloureuses de se produire est donc de ne faire usage que de chaussures bien adaptées à la forme du pied et qui le maintiennent sans le presser. Lorsque les cors sont formés et qu’ils causent des douleurs plus ou moins vives, on peut employer divers modes de traitement. Ordinairement, on se contente de couper de temps en temps, au moyen d’un canif ou d’un coupe-cors, les couches superficielles de l’excroissance, lesquelles sont aussi les plus dures. Il faut, en maniant l’instrument, procéder avec prudence et savoir s’arrêter à temps pour ne pas attaquer la chair vive et faire saigner la plaie. Un second moyen consiste à extirper le cor en totalité, et si le cor est récent, on y parvient sans trop de difficulté, en le grattant et l’enlevant peu à peu avec l’ongle. Mais si le cor est de formation déjà ancienne, s’il a une racine profonde, il exige une opération plus difficile pratiquée au moyen d’une aiguille plate, à pointe mousse, montée sur un manche, et avec laquelle on détache entièrement le cor, en insinuant l’instrument entre l’excroissance et les parties molles. Cette opération, qui demande à être faite par une main adroite et très exercée, ne doit être confiée qu’à un chirurgien ou à un habile pédicure ; il serait imprudent de vouloir l’accomplir ou même la tenter soi-même. On doit bien se garder, pour extirper les cors, d’employer des substances corrosives, telles que l’eau forte, l’huile de vitriol ; c’est un moyen toujours dangereux, parce qu’on n’est pas maître d’arrêter et de limiter l’action de ces substances. — Enfin un dernier mode de traitement consiste à soustraire le cor à toute espèce de compression et le meilleur moyen, pour y parvenir, c’est d’appliquer d’abord un emplâtre de diachylon gommé, étendu sur une peau simple, mais épaisse, et percée à son centre d’une ouverture suffisante pour laisser à nu toute la superficie du cor ; puis sur ce premier emplâtre on applique un autre emplâtre de diachylon, qui le recouvre ainsi que le cor. Si l’on veut obtenir une guérison complète, il faut continuer ce traitement pendant 3 ou 4 mois et même quelquefois plus longtemps. — Il y a une foule de remèdes dont on vante l’efficacité pour la guérison des cors et qui sont à peu près sans effet : tels sont les emplâtres de savon, de gomme ammoniaque, de galbanum, l’ail pilé, les feuilles de joubarbe, de lierre, de vigne, sans compter encore tous les secrets offerts par le charlatanisme à la crédulité du public.

Les durillons diffèrent des cours en ce qu’ils ont plus de superficie que de profondeur : ce sont des callosités qui se forment non seulement aux pieds mais aussi aux mains, et qui presque toujours sont produites par des compressions réitérées : quelquefois cependant elles surviennent sans cause connue. Tout ce qu’on peut faire pour modifier cet état de la peau, c’est d’amollir les callosités au moyen de cataplasmes, et de les abaisser, de les user en les frottant avec une pierre ponce ou avec une lime douce.

Les excroissances, désignées sous le nom d’œils de perdrix, et qui sont toujours placées entre les doigts des pieds, sont peut-être plus douloureuses que les cors proprement dits. Voici un des meilleurs moyens de calmer la souffrance qu’elles causent et même de les guérir complètement si l’on a la patience de continuer le traitement aussi longtemps qu’il est nécessaire. On met un linge fin double ou un petit tampon de ouate entre les doigts du pied juste à l’endroit ou se trouve logée l’excroissance. Le soir, en se couchant, on enlève le linge ou la ouate qu’on remplace par une couche de suif à demi fondu pour l’y laisser pendant toute la nuit. Le lendemain matin, après avoir trempé le pied dans de l’eau tiède, on enlève le suif et toutes les petites peaux qui se détachent, en se servant d’un canif peu tranchant. Quand le pied est bien essuyé, on renouvelle le pansement de la veille, c.-à-d. qu’on met entre les doigts un linge fin ou de la ouate. Il faut continuer ce traitement pendant un mois ou deux pour le moins.

Les vétérinaires appellent cors les tumeurs accompagnées de chaleur et de douleur, qui surviennent sur le dos et les côtes des chevaux, par suite de la compression des harnais. Voy. Cheval.

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