Composts

(Agriculture, Horticulture). Dans la grande culture on emploie divers composts suivant la nature des terres ou des récoltes. Ainsi, lorsqu’on a de la tourbe à proximité, on peut, en la combinant avec la chaux, la marne, des matières fécales provenant des fosses d’aisance, du purin, préparer un compost susceptible de faire produire du froment à des terres sablo-argileuses naturellement impropres à la culture de cette céréale (Voy. Tourbe). En réunissant les balayures des granges, greniers et cours, les pailles au vent, les pailles et les fourrages avariés, les poussières de la route que relèvent les cantonniers, les curures de fossés ou de mares, les mauvaises herbes recueillies le long des murs et des chemins, ou provenant des cultures sarclées, etc., et en les disposant lit par lit avec un peu de marne, de chaux, ou de vieux plâtras, on forme des couches d’une longueur indéterminée sur une largeur et une hauteur de 1m,50 à 2m ; on arrose ces couches avec les urines qui s’écoulent des étables et des toits à porcs, ou avec les eaux des mares qui avoisinent les exploitations rurales, et on obtient ainsi des centaines de mètres cubes de composts aussi riches que les meilleurs fumiers. Lorsque les couches sont en pleine fermentation, on les couvre d’un lit épais de terre, de gazons, ou de marne, après les avoir arrosées abondamment une dernière fois ; quand elles sont affaissées, on les retaille pour mêler intimement toutes ces substances, et on en forme de nouveaux tas. On peut, au moment des semailles, transporter ces composts dans les champs, où leur état pulvérulent permet de les enterrer avec la semence ; on peut encore les conduire sur les prés, trèfles et luzernes où, même à petite dose, ils produisent d’excellents effets. — Pour les vignes et les arbres fruitiers, on fait un compost bien préférable au fumier en unissant à la marne la chaux, ou les plâtras de démolition, des marcs de vendange, tous les sarments provenant de l’ébourgeonnage de la vigne et les jeunes rameaux retranchés à la taille d’été des arbres fruitiers, de la suie, des cendres vives ou lessivées, des curures, de la fiente de pigeons ou de poules dans la proportion d’un vingtième au plus, des mauvaises herbes à l’état vert, le tout arrosé d’eau de lessive ou d’urine, étendues de 3 ou 4 fois leur volume d’eau, ou d’eau de mare. Pendant une année qu’on laisse mûrir ce compost, on le retaille à plusieurs reprises et on l’emploie en le déposant au pied des ceps dans de petites fosses que l’on fait en découvrant légèrement les premières racines, et que l’on referme après. Ce compost, auquel il est avantageux d’ajouter un dixième de poussière d’os, n’altère pas la qualité du raisin et donne à la vigne, aussi bien qu’aux arbres fruitiers, la même vigueur que les fumiers les plus énergiques sans en avoir les inconvénients.

Les composts à l’usage de l’horticulture sont en nombre assez limité. Un mélange de terre franche (Voy. ce mot) et de terreau équivaut aux composts les plus compliqués. Le compost de terre de jardin stratifiée par couches minces avec des lits alternatifs de mauvaises herbes provenant du potager, convient particulièrement aux plantes de la famille des crucifères, surtout aux choux de toute espèce (Voy. Choux). On peut ajouter à ce compost une petite quantité de chaux, quand la terre du jardin où il doit être employé ne contient pas par elle-même de la chaux en excès.

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