Comices agricoles

(Agriculture). Partout où cette institution est bien comprise, elle est le lien commun qui rattache les uns aux autres les efforts de tous les amis du progrès en agriculture. Beaucoup de comices font les frais d’une publication mensuelle envoyée à tous leurs membres moyennant une légère cotisation. Ceux qui comptent dans leur sein assez de propriétaires riches et dévoués, ont dans le midi des magnaneries modèles, dans le centre et le nord, des fermes modèles. La plupart de ces fermes atteignent à très peu de frais leur but d’utilité publique. Le comice fait choix du cultivateur le plus éclairé du canton ou de l’arrondissement, en lui allouant une modique rétribution. Ce fermier s’engage, d’une part, à cultiver selon les principes les plus avancés applicables au pays ; de l’autre, à permettre à tous les cultivateurs des environs de suivre ses opérations et à leur donner au besoin les instructions verbales qu’ils pourront avoir à lui demander. Une commission, prise dans le sein du comice, surveille la direction des travaux dans l’exploitation ainsi placée sous son influence immédiate, et le fermier qui accepte ces conditions, tout en profitant des lumières de la commission, dote sa localité d’une véritable ferme modèle. La propagation des meilleurs reproducteurs de chaque race perfectionnée de bestiaux, la vulgarisation des meilleurs instruments aratoires, des espèces et variétés de plantes utiles les mieux appropriées aux conditions économiques locales, sont encore au premier rang des attributions des comices agricoles. Habituellement, chaque comice, une ou deux fois par an, célèbre une fête accompagnée d’une exposition de bestiaux et des produits du sol et terminée par un concours de charrues (Voy. Concours). Dans ces fêtes, d’un effet très puissant sur le moral des populations rurales, des médailles sont distribuées aux chefs des exploitations les mieux tenues, aux éleveurs des plus beaux bestiaux et aux ouvriers et serviteurs à gages qui se sont fait remarquer par leur zèle et leur habileté, et qui sont restés le plus longtemps au service des mêmes fermes. Grâce à l’institution des comices, il est à peu près impossible qu’un simple paysan qui se distingue dans une branche quelconque de l’industrie rurale, ne soit pas connu, apprécié, encouragé ; cela seul fait naître et entretient une féconde émulation. Les cultivateurs de chaque région agricole peuvent toujours s’adresser au secrétariat du comice pour être éclairés sur le plus ou moins de valeur d’une race de bestiaux, d’une variété de plante utile ou d’un instrument qui leur est inconnu. — La loi n’impose à l’établissement de ces associations d’autres conditions que celle de faire approuver leurs statuts par l’autorité préfectorale. La circonscription d’un comice peut n’embrasser qu’un seul canton ou s’étendre à un département tout entier. Les comices ont pour ressources les cotisations de leurs membres, une subvention départementale, et presque tous, une allocation de l’État.

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