Comédien

(Profession). — Pour réussir dans cette profession difficile, il ne suffit point d’avoir le goût du théâtre et des dispositions naturelles ; il faut de longues études préliminaires et la direction de maîtres habiles. Le jeune homme, ou la jeune personne, qui se destine au théâtre, devra donc se fixer à Paris pour y suivre les cours du Conservatoire (Voy. ce mot), prendre en même temps des leçons particulières auprès d’un artiste de premier ordre, et voir jouer souvent les meilleurs acteurs. Les lauréats du Conservatoire trouvent facilement à s’engager sur les premiers théâtres de la province ; mais il est rare que leur talent se perfectionne sur des scènes où ils ne peuvent avoir ni émulation réelle, ni traditions certaines. Mieux vaut rester à Paris et obtenir la permission de débuter au Théâtre-Français. Si les débuts sont heureux, le jeune artiste pourra être admis d’abord comme pensionnaire, et plus tard comme sociétaire (Voy. Théâtre-Français), et désormais son avenir sera assuré. Dans les autres théâtres de Paris, à côté de quelques artistes dont les appointements sont considérables et souvent exagérés, il y en a beaucoup d’autres dont le traitement est plus que modeste. C’est pis encore dans les départements, où les directeurs peuvent à peine donner à leurs comédiens de quoi suffire aux frais de nourriture, d’entretien, de logement et de voyage, sans compter les costumes, qui sont presque toujours à la charge des artistes. En résumé, à l’exception de quelques artistes éminents qui trouvent à la fois la gloire et la fortune dans la carrière du théâtre, la profession de comédien exige des études si longues, si laborieuses, et présente des chances d’avenir si peu certaines, qu’il est prudent de ne s’y engager qu’autant qu’on se sent une véritable vocation et le courage d’en supporter toutes les misères.

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