Coliques

(Médecine). La colique étant, non pas une maladie par elle-même, mais le symptôme qui accompagne diverses maladies, on comprend qu’elle doit revêtir autant de formes différentes qu’il y a d’affections capables de la déterminer. Cependant , au point de vue de la médecine domestique, les soins à donner aux personnes atteintes de la colique sont à peu près les mêmes dans tous les cas. La colique la plus fréquente a son siège dans l’appareil digestif ; les expressions vulgaires, colique de ventre et colique d’estomac, sont parfaitement justes. Si la colique est accompagnée de selles fréquentes avec diarrhée, des lavements avec la graine de lin et la décoction de tête de pavot, et l’application sur le ventre de cataplasmes émollients, procurent un soulagement immédiat. On peut aussi faire chauffer du son dans une casserole, l’enfermer dans un linge épais et l’appliquer sur le siège du mal, aussi chaud que le malade peut l’endurer. Pour les coliques d’estomac, on prend une forte infusion de menthe poivrée ou de camomille, qu’on boit très chaude, et par petites gorgées. Les pilules d’éther sont également bonnes pour apaiser les coliques d’estomac. — D’autres coliques, heureusement beaucoup plus rares, proviennent des reins (Colique néphrétique ou de Miserere) et sont accompagnées de douleurs intolérables ; en ce cas, les secours de la médecine sont nécessaires au malade dont on peut seulement, en attendant, diminuer ses souffrances en lui appliquant sur la partie douloureuse des cataplasmes émollients et en lui faisant boire de l’eau sucrée avec quelques gouttes d’éther, alternativement avec une légère décoction de queues de cerises. Si on le peut, on fera bien de placer le malade dans un bain tiède et de l’y maintenir le plus longtemps possible.

De quelque nature que soient les coliques, dès qu’elles persistent malgré les soins qui viennent d’être indiqués, et qu’elles sont accompagnées d’un état de malaise permanent, le médecin doit être appelé sans retard.

Coliques (Art vétérinaire)

Les douleurs de ventre chez les animaux peuvent résulter d’une foule de maladies différentes. Ainsi la rétention d’urine, la présence d’un calcul dans la vessie ou dans l’intestin, le séjour d’excréments durcis dans le tube digestif, une constipation opiniâtre, des vers intestinaux, l’inflammation de l’estomac ou des intestins, l’ingestion d’un poison minéral, ou des plantes vénéneuses développent les mêmes symptômes généraux. L’animal se couche, se roule par terre, se lève et se recouche sans cesse, une sueur abondante découle de ses flancs ; à ces signes généraux d’une douleur aiguë, se joignent des symptômes particuliers qui indiquent l’organe souffrant : p. ex., si la colique provient d’une rétention d’urine, l’animal se campe souvent pour essayer d’uriner ; il regarde son flanc ; mêmes indices et mêmes efforts d’expulsion, pour la colique causée par la présence d’un calcul dans la vessie. L ’intermittence des douleurs et la réapparition des coliques, à des intervalles rapprochés, accusent communément le séjour d’un calcul dans l’intestin. L’animal gratte du pied la terre, se couche quelquefois sur le dos, s’appuie sur les genoux en élevant le train de derrière ; enfin il cherche, par de fréquents changements de position, à déplacer le corps étranger, dont la présence le fait souffrir. L’absence d’évacuations alvines et la violence des efforts que fait l’animal pour expulser les excréments indiquent la colique résultant du séjour de matières stercorales durcies. Souvent les bestiaux éprouvent de violentes tranchées, après avoir bu une grande quantité d’eau froide, surtout s’ils étaient en sueur, ou par suite d’indigestion. On fera bien d’avoir recours à la science du vétérinaire, pour appliquer un traitement convenable à ces diverses affections. Voici cependant quelques moyens qu’on peut employer avec succès, lorsqu’il n’y a point de symptômes alarmants. On donnera des lavements émollients en y ajoutant 125 gr. d’huile. On réitérera les mêmes lavements au fur et à mesure de leur expulsion ; on fera des frictions sur tout le corps, au moyen de l’étrille et du bouchon ; on donnera des boissons émollientes. On peut encore administrer de légers purgatifs, préparés avec le sulfate de soude (300 gr.) et l’eau de son ( 1 litre ), ou avec l’huile de ricin (300 gr.) et l’eau tiède (un demi-litre). Pour le bœuf, il convient de lui faire prendre dans un breuvage tiède 125 gr. d’huile de lin, en même temps on emploiera 250 gr., de l’huile en lavement, en y ajoutant 50 gr. de sel de cuisine, préalablement dissous dans un peu de vinaigre. — On s’abstiendra surtout de donner aux animaux atteints de coliques du vin chaud, de l’éther et autres stimulants dont le moindre inconvénient est d’augmenter le mal. Il importe encore de ne pas faire courir ou travailler les animaux atteints de coliques. Cet abus si fréquent dans les campagnes est une cruauté qui compromet toujours l’existence des sujets souffrants. Les animaux atteints de coliques au contraire ont besoin de repos, et d’une épaisse litière pour amortir les dangereux effets des secousses qu’ils éprouvent en se laissant tomber par terre. Voy. Tranchées.

Coliques rouges. C’est le résultat d’une congestion, dans laquelle l’afflux du sang se porte vers l’intestin. Voy. Apoplexie.

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