Colin-maillard

(Jeux d’enfants). C’est un jeu fort simple, auquel peuvent prendre part un assez grand nombre de joueurs, et qui convient aussi bien aux jeunes filles qu’aux jeunes garçons. L’un des joueurs désigné par le sort a les yeux bandés au moyen d’un mouchoir, et doit, ainsi rendu aveuglé, poursuivre les autres joueurs qui courent çà et là autour de lui, ou viennent le provoquer doucement de la main, ou de la voix. Si le patient parvient à saisir au passage quelqu’un des joueurs, il est remplacé par le captif qui devient patient et aveuglé à son tour. Dans le cas contraire, il continue à marcher au hasard, averti par les mots casse-cou, toutes les fois qu’il s’approche d’un objet contre lequel il pourrait se heurter, et se faire du mal. Quelquefois on convient que le patient, pour être relevé de sa faction, devra non seulement saisir l’un des joueurs, mais encore deviner quel est ce joueur. À cet effet, il lui est permis de palper tout à son aise les habits, les cheveux, les traits du captif et de se donner ainsi quelque chance de le reconnaître sans le voir. Ceci, on le comprend, ne peut se faire que quand tous les joueurs se connaissent bien les uns les autres.

Le colin-maillard peut se jouer d’une autre manière dite Colin-maillard à la baguette. Ici les joueurs, au lieu de voltiger isolément autour du patient, se tiennent tous par la main. Au milieu du cercle est le patient, les yeux bandés, une baguette légère à la main. Les joueurs marchent, ou courent en rond, sans se désunir, en chantant une ronde, si cela leur convient (Voy. Rondes). Le patient, marchant pas à pas, se rapproche insensiblement des joueurs, et finit par toucher l’un d’eux avec sa baguette. Aussitôt la course doit s’arrêter, les chants cessent, les joueurs restent immobiles. Celui qui a été touché, doit saisir le bout de la baguette, et dans cette position répéter 3 fois distinctement et assez haut un mot prononcé par le patient, le mot bonjour, p. ex., ou tout autre. Si l’aveugle reconnaît et nomme le joueur, malgré les efforts que celui-ci a pu faire pour déguiser sa voix, il cède le rôle de patient au joueur ainsi reconnu. S’il se trompe, le joueur lâche la baguette, et la course reprend son train.

Il y a encore le Colin-maillard à la silhouette, qui ne peut se jouer que dans l’appartement et aux lumières. L’un des joueurs, désigné par le sort, va se placer dans l’embrasure d’une croisée, derrière un rideau blanc qu’on tire devant lui et qui doit être parfaitement tendu. À quelque distance et en face du rideau, il y a une table sur laquelle on pose une lampe sans abat-jour ou bien 2 ou 3 bougies. Alors tous les autres joueurs viennent à tour de rôle passer entre le rideau et la table, après s’être affublés de quelques vêtements d’emprunt, et en prenant des attitudes diverses, comme p. ex., en marchant courbés et appuyés sur une canne, de manière à donner le change sur leur personne. Si le patient qui est derrière le rideau reconnaît et nomme un des passants, il cède son poste et son rôle à ce passant.

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