Cire

(Apiculture). Lorsqu’il a pris dans les ruches les rayons qu’il croit pouvoir s’approprier, l’éleveur commence par en séparer le miel (Voy. Miel). Quant à la cire, il doit la placer, en attendant le moment de la purifier par la fonte, dans une caisse ou un tonneau, qu’on met dans un coin de l’étable ou de l’écurie. L’odeur du bétail et du fumier écarte de la cire l’insecte nommé gallérie, qui partout ailleurs trouverait moyen de s’y introduire, d’y multiplier, et de lui faire perdre la plus grande partie de sa valeur.

Le meilleur procédé pour fondre la cire et lui donner la forme de pains circulaires, consiste à lui faire subir deux fontes successives. On a deux chaudières de fer ou de cuivre étamé, de grandes dimensions, établies à l’air libre sur de solides trépieds de fer sous lesquels on allume un feu clair. La fonte de la cire exige beaucoup d’attention ; elle peut donner lieu à de graves accidents, toujours plus faciles à prévenir en plein air que dans un lieu fermé. On met dans la première chaudière environ 2 litres d’eau pour chaque kilogramme de rayons ; le feu doit être modéré de manière à ce que l’eau se maintienne, sans bouillir, à un état voisin de l’ébullition. La cire, à mesure qu’elle fond, monte à la surface de l’eau et il suffit de quelques degrés de chaleur de trop, pour qu’elle se boursoufle et s’enlève comme du lait sur le feu ; dans ce cas, on l’apaise en y versant de l’eau froide. La seconde chaudière contient de l’eau maintenue en ébullition, et qui sert à remplir d’eau bouillante un seau de bois dans lequel on coule la cire fondue en la passant à travers un linge. Le refroidissement doit s’opérer lentement en 12 heures environ dans un local convenablement chauffé. La cire refroidie, on la fond une seconde fois, de la même manière et avec les mêmes précautions. La cire en rayons perd par ces deux opérations plus de la moitié de son poids. Par une sorte de compensation, les rayons dont on a extrait le meilleur miel donnent la cire de seconde qualité ; et ceux qui ont fourni les miels de qualité inférieure donnent la meilleure cire. Le marc contenant les impuretés séparées de la cire, est acheté à très bas prix par les fabricants de toiles communes ; il sert à donner l’apprêt à ces toiles. — Pour obtenir la cire fine la plus pure possible, au lieu de jeter les gâteaux dans l’eau bouillante, on les enferme dans des sacs de forte toile qu’on plonge dans les chaudières pleines d’eau en ébullition. La cire passe à travers la toile et vient à la surface du liquide ; tous les corps étrangers qu’elle pouvait contenir, restent dans les sacs. La cire ainsi traitée n’a besoin que d’une seule fonte pour être suffisamment propre ; néanmoins, le premier procédé est le plus généralement en usage.

La cire brute ainsi obtenue est plus ou moins jaune, selon les contrées où elle est récoltée et le soin plus ou moins grand qu’on a mis à la fondre ; c’est la cire jaune dont on se sert pour frotter les appartements (Voy. ci-après) et pour les besoins divers de l’industrie. — Pour la blanchir on la fait fondre avec de la crème de tartre en poudre et on l’expose ensuite plus ou moins longtemps à la lumière du soleil : on obtient ainsi la cire vierge. On la blanchit plus rapidement en y versant du chlorure de chaux et en agitant fortement le mélange avec une spatule ou une cuiller de bois.

Une médaille de 500 fr. est proposée par la Société d’acclimatation (Voy. ce mot) pour l’acclimatation en Europe, ou en Algérie, d’un insecte producteur de cire autre que l’abeille.

Cire végétale. Voy. Cirier.

Taches de cire. On les enlève facilement au moyen d’alcool rectifié ou, faute de mieux, d’eau de Cologne, dont on imbibe la partie tachée de l’étoffe qu’on frotte ensuite vivement entre les doigts. — On peut encore employer une composition préparée avec un mélange de 32 gr. de savon blanc, 6 gr. de potasse pure et 3 gr. d’huile essentielle de genièvre. Cette composition est également bonne pour enlever les taches de goudron et de couleurs à l’huile. Voy. aussi Boules à détacher.

Cire pour meubles et marbres. On fait fondre ensemble sur un feu doux 60 gr. de cire jaune et 15 gr. d’orcanette en poudre ; après avoir passé ce mélange à travers une grosse toile claire, on y ajoute 60 gr. de térébenthine, en le remuant toujours jusqu’à ce qu’il soit froid. Pour en faire usage, on en prend une petite quantité sur un chiffon de laine, et on l’étend également sur le bois ou le marbre qu’on veut nettoyer : avec un autre morceau de laine on frotte jusqu’à ce qu’on ait obtenu un poli brillant et que la cire ne s’attache plus aux doigts. — On peut encore préparer, pour le même usage, la composition suivante, sans mélange de térébenthine qui porte toujours avec elle une odeur assez désagréable. On fait fondre de la cire jaune de première qualité avec de la cendre de bois ou de la potasse dissoute dans l’eau ; on ajoute à ce mélange une infusion de graines d’Avignon ou de bois de campêche et une petite dose d’alcool pur ou aromatisé. On emploie cette composition de la même manière que la précédente.

Cire pour parquets. On l’achète sous forme de pains carrés chez les épiciers et les marchands de couleurs, et on l’emploie pour les parquets et les carreaux toutes les fois qu’on les frotte. Il faut les balayer avec soin avant de passer la cire, et l’on n’applique celle-ci que successivement sur les diverses parties du parquet ou du carreau qu’on frotte à mesure au moyen de la brosse.

Cire à cacheter. On peut la fabriquer chez soi très facilement, et à peu de frais. Pour cela, on prend un poids égal de gomme laque, de térébenthine pure et de vermillon, ou, ce qui est plus économique encore, du cinabre ; on fait fondre le tout sur un feu doux, en remuant le mélange avec précaution ; puis quand la masse est refroidie jusqu’à consistance de pâte, on la roule en bâtons sur une plaque de marbre ou de cuivre bien polie et légèrement chauffée. Pour la cire noire, on remplace le vermillon ou le cinabre par du noir d’imprimeur. — La cire à sceller se prépare de la même manière : seulement on remplace la gomme laque par de la cire blanche.

Cire à cacheter les bouteilles. On peut l’acheter toute faite en pains d’un demi-kilogramme. Chaque pain fournit de quoi goudronner 100 bouteilles ; il faut avoir soin d’y ajouter un peu de suif quand on la fait fondre. Si l’on préfère la fabriquer soi-même, voici divers mélanges qu’on peut indifféremment employer. — 1° Pour 300 bouteilles, on prendra 1 kilogr. de poix résine, un 1/2 kilogr. de poix de Bourgogne, 250 gr. de cire jaune et 125 gr. de mastic rouge, qu’on fera fondre dans un vase de terre, ou de préférence dans une marmite de fonte. On a soin de retirer le goudron du feu lorsqu’il monte, et de le remuer avec une spatule ; ensuite on le remet sur le feu jusqu’à ce que le tout soit bien fondu. À défaut de cire jaune on emploiera un peu de suif : 90 gr. suffisent pour la quantité ci-dessus indiquée. — 2° 1 kilogr. de galipot, 500 gr. de résine et 125 gr. de cire jaune ; ou bien encore, 2 kilogr. de poix de Bourgogne, 1 kilogr. de poix résine et un peu de suif, fondus ensemble forment un fort bon goudron qui coiffe très bien les bouteilles. — On colore ces divers mélanges : en rouge, avec du minium ou de l’ocre rouge ; en noir, avec du noir d’ivoire ; en jaune, avec de l’orpin ; en bleu, avec du bleu de Prusse ; en vert, avec de l’orpin et du bleu réunis.

Lorsque le goudron a été préparé comme nous venons de le dire et qu’il est bien fondu, on essuie bien le goulot de la bouteille pour qu’il n’y reste ni sable ni eau et on le trempe d’environ 0m,02, puis on le retire presque aussitôt et on laisse un peu refroidir le goudron avant de placer la bouteille debout. Voy. Bouteilles.

Cire à greffer. Pour composer ce mastic, on prendra sur 100 parties en poids : poix noire, 28 p. ; poix de Bourgogne, 28 ; cire jaune, 16 ; suif, 14 ; cendres tamisées ou ocre, 14. Ce mélange doit être employé assez chaud pour être liquide, mais pas assez pour altérer les tissus de l’arbre. Quand il est assez refroidi pour qu’on puisse en supporter la chaleur avec la main, on l’étend sur les plaies de la greffe à l’aide d’une petite brosse, qu’il ne faut pas laisser séjourner dans le vase lorsqu’on le chauffe de nouveau (Voy. Greffe). — On peut aussi faire une excellente cire à greffer avec le mélange suivant : poix noire, 30 p. ; résine, 30 ; cire jaune, 28 ; suif, 12 ; cendres ou briques pulvérisées, 8. On fait fondre ensemble toutes ces matières et on les emploie comme ci-dessus.

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