Cicatrices

(Médecine). La cicatrisation des plaies, lorsqu’elles ne sont pas compliquées de diverses affections maladives et que le sujet est doué d’un tempérament sain, s’obtient le plus souvent sans l’intervention de l’homme de l’art ; elle s’opère en un temps plus ou moins long, selon le degré de vitalité plus ou moins énergique des chairs autour de la plaie. S ’il y a brûlure, ou si la plaie s’est envenimée, la cicatrisation n’a lieu qu’après la chute de l’escarre qui se forme sur la plaie. On hâte la formation de la cicatrice par l’emploi continu des liquides rafraîchissants et antiseptiques dont le meilleur est l’eau de fontaine avec addition, par litre, de 20 gouttes d’acétate de plomb liquide (extrait de Saturne), et de 20 gouttes de baume du Commandeur, ou teinture de benjoin composée. Il arrive quelquefois que la cicatrice d’une plaie d’arme blanche produit un bourrelet et une déformation des plus gênantes, surtout quand la cicatrice est placée à la figure. Le chirurgien peut y remédier en scarifiant en travers, quelque temps après la guérison complète, la partie sur laquelle la plaie a existé ; malgré la douleur assez vive que peut causer cette opération, on ne doit pas hésiter à s’y soumettre plutôt que de rester toute sa vie avec la bouche de travers et la parole embarrassée, inconvénients qui résultent souvent des cicatrices qui succèdent aux blessures reçues au visage.

Les cicatrices anciennes doivent être tenues dans un état de propreté rigoureux ; il faut les mettre à l’abri du frottement des vêtements de laine ou de drap, et en général de tout contact un peu rude ; au besoin, on les recouvre d’un bandage ou d’une plaque en cuir ou en métal. — Si elles menacent de s’ouvrir, il faut les laver fréquemment avec de l’eau fraîche additionnée d’un peu d’acétate de plomb ; s’il se produit un suintement et qu’il se forme des croûtes, il faudra bien se garder d’enlever ces croûtes ; on continuera les lotions en y joignant tous les jours des onctions légères avec un corps gras.

Laisser un commentaire