Chou marin ou Crambé

(Horticulture). Cet excellent légume, dont la saveur participe à la fois de celles de l’asperge et du brocoli, est une plante voisine des choux ; sa racine vivace reproduit chaque année des pousses nouvelles, que l’on fait blanchir dès la fin de l’hiver et que l’on peut récolter en mars et avril, avant les asperges et aussitôt que le brocoli. Il demande une terre saine et profonde, et, comme il croît naturellement dans les sables maritimes, il s’accommode parfaitement des engrais salins. Dans un terrain qui lui convient, le chou marin vit et produit pendant de longues années, mais en général un plant peut durer 5 ou 6 ans. On le multiplie de semences ou de boutures de racines.

Les semis se font au printemps, en place, et mieux en pépinière, sur couche tiède ou en pleine terre. Pour cela, on ouvre des rigoles espacées de 0m,30, et, après avoir répandu la graine un peu dru, on les recouvre de terreau ; on arrose ensuite jusqu’à la levée et pendant la jeunesse du plant ; si celui-ci a levé trop épais, on l’éclaircit de façon qu’il reste espacé de 0m,15 ; pendant l’été, on donne les sarclages et les binages nécessaires. En novembre, on ôte les feuilles mortes et l’on recouvre les rigoles d’une couche de terreau. En février ou mars suivant, on relève le plant, et on le met en place dans des planches bien labourées et bien fumées à 0m,50 de distance, par rangées espacées de 0m,60 à 0m,65 ; pendant l’été et l’automne, on traite le plant comme l’année précédente, et à la pousse suivante, c.-à-d. deux ans après le semis, il est généralement bon à faire blanchir. Dès les premiers jours de mars, on place sur chaque plante un pot de jardin renversé exactement bouché, ou mieux une boîte en bois pourvue d’un couvercle mobile, et on l’enfonce assez dans la terre pour que ni l’air ni la lumière n’y puissent pénétrer. Quand la pousse a atteint de 0m,10 à 0m,15, on la coupe à quelques centimètres au-dessous du collet pour en faire usage. Comme à la suite de cette opération il se développe en couronne sur le collet un assez grand nombre de bourgeons, on a soin de ne conserver que les trois ou quatre plus forts. — Si l’on ne veut pas faire blanchir la plante dès la seconde année, il faut couper la racine au-dessous du bourgeon terminal : ce procédé empêche les racines de s’allonger hors du sol, et surtout met obstacle à la production des bourgeons à fleurs qui épuisent la plante sans aucun avantage.

Les boutures se font avec des tronçons de racines de 0m,06 à 0m,08 : plantés en février ou en mars, ils peuvent produire dès l’année suivante. On réunit ces boutures deux par deux à chaque place, afin de former une touffe plus forte : la coupe supérieure de la racine doit être droite pour que les jets s’y implantent perpendiculairement, la coupe inférieure doit être oblique ; on ne laisse que deux ou trois yeux à chaque racine.

Au moyen de la culture forcée, on peut se procurer le chou marin au milieu de l’hiver. Pour cela, on place les pots sur les plantes, en novembre, décembre ou janvier, et on recouvre entièrement la plante de 0m,40 à 0m,50 de fumier long : en quelques semaines, les pousses sont suffisamment développées et blanchies. On peut aussi forcer sous châssis, comme l’asperge.

(Cuisine). Le chou marin s’emploie bouilli, puis assaisonné au beurre ou à la sauce blanche, comme le chou-fleur ou l’asperge. Fraîchement coupé, il cuit en quelques minutes dans l’eau bouillante. S’il a un léger goût d’amertume, ce qui arrive quand on le coupe un peu trop développé, on le lui enlève facilement en le faisant blanchir un instant dans une première eau.

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