Chêne

(Sylviculture). Le Chêne se plaît généralement sur les revers des plaines et des montagnes. Situé trop haut, il souffre du froid et des coups de vent, et trop bas, de l’humidité. — Les variétés les plus estimées et les plus répandues sont le Chêne rouvre, vulgairement Chêne rouge, et le Chêne à gland pédonculé, dit aussi Chêne blanc. Le premier, dont le stère pèse 1 000 kilogr., vient dans les sols argileux et argilo-sableux, dans les argiles mêlées de sable et de calcaire, et dans les argiles ferrugineuses ; il atteint, selon le terrain, de 20 à 30 mèt. de haut. Le second est d’un accroissement plus rapide, mais le stère de son bois ne pèse que 750 kilogr. Il se plaît dans les mêmes natures de terrain que le Chêne rouvre, mais il exige encore plus de profondeur du sol. Ces deux variétés fournissent les plus belles charpentes employées dans les constructions. On en tire, en outre, des bois de charronnage, de menuiserie, de feu, de charbon, des cercles et du merrain pour la tonnellerie, de la fente pour la boissellerie, des échalas, des lattes, etc. Le Chêne rouvre est celui qui fournit le meilleur tan et la glandée la plus abondante, celle qui est le plus recherchée par les porcs et les sangliers (Voy. Glands). — Le Chêne vert ou Yeuse est l’espèce qui s’accommode le mieux des terres sèches et sablonneuses : elle ne supporte pas les hivers du climat de Paris. Sa hauteur ne dépasse guère 10 mèt. ; son bois, qui croît lentement, sert à faire des essieux, des poulies et des ouvrages de tour de grandes dimensions. La pesanteur de l’Yeuse égale celle du Rouvre. — Le Chêne liège ou Surier se plaît, comme l’Yeuse, dans les terres douces ; il appartient aux zones méridionales. Son écorce peut être enlevée tous les 8 à 10 ans ; on commence à l’exploiter utilement à l’âge de 20 à 30 ans. Un arbre bien aménagé donne de bons produits jusqu’à 130 ou 150 ans (Voy. Liège). Le stère de ce bois pèse plus de 1 200 kilogr. — Le Chêne balotte se plaît également dans les régions méridionales ; il donne des glands doux qui se mangent crus ou grillés comme les châtaignes. — Le Chêne Tauzin ou Chêne noir a des glands petits et pointus attachés immédiatement aux branches : son bois, très dur, mais généralement tordu, est peu propre aux constructions, mais il est excellent pour le chauffage.

À l’exception du Tauzin, dont les racines sont traçantes, toutes les espèces de Chêne se multiplient par semis, soit en pépinière, soit mieux à demeure. On choisit les glands les plus gros, les plus pesants et les plus colorés, et on les sème à l’automne, dès qu’ils sont mûrs, ou après les fortes gelées. Les semailles d’automne n’exigent aucun soin particulier pour la conservation des fruits ; mais, en revanche, les animaux et les gelées y font souvent beaucoup de dégâts. Pour les semailles de printemps, on stratifie le gland pendant l’hiver, et l’on a soin de l’entretenir de telle sorte qu’il commence à germer au moment où on le met en terre ; s’il germe de bonne heure, il faut le semer sans attendre plus longtemps ; s’il est en retard et qu’au lieu de germer il tende à se dessécher, on l’arrose légèrement. Après avoir défoncé le sol à la bêche, à 0m,25 de profondeur, l’avoir débarrassé de toutes mauvaises herbes et suffisamment ameubli, on sème les glands à la main dans des sillons qui se touchent. Si l’on sème en pépinière, il faut ménager entre les glands un espace de 0m,35 pour pouvoir laisser le jeune plant 3 ou 4 ans en place sans le déranger. — Dans un taillis, il est avantageux de mêler d’autres essences à celle du chêne. Quand il compose seul la masse, il croit moins vite et dépérit plus promptement. On peut associer au Chêne le hêtre, le charme et encore mieux les bois blancs. — Lorsqu’on élague les Chênes, il faut avoir soin de ne pas couper les branches au ras du tronc : c’est le moyen de conserver bien sain le bois de la tige ; on pourrait le faire tout au plus pour les petites branches dont la plaie est recouverte dans l’année.

Toutes les espèces étrangères peuvent se greffer en fente sur le Chêne rouvre.

(Hygiène). L’Écorce de chêne est douée de propriétés astringentes très énergiques, et peut être utilement employée en gargarismes, en lotions et en fomentations. Pour les gargarismes, on fait bouillir de 8 à 16 gr. d’écorce dans un litre d’eau, et pour les lotions ou fomentations, de 20 à 30 gr. dans la même quantité d’eau.

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