Chemises

(Hygiène, Écon. dom.). On emploie pour les confectionner, soit des toiles de coton, telles que le madapolam ou la percale (Voy. Coton), soit des toiles de fil, et de préférence la toile d’Irlande ou de Bretagne (Voy. Toiles). Pour les personnes dont la peau est délicate et irritable, les chemises en toile peuvent la préserver du frottement des vêtements de dessus ; mais elles ont l’inconvénient de se refroidir assez vite quand elles ont été mouillées par la sueur. Quand on n’a pas l’habitude de porter des gilets de flanelle, les chemises en coton sont préférables aux chemises de toile ; elles préservent mieux du froid, des brusques changements de température, et pendant les chaleurs elles absorbent facilement les produits de la transpiration. Quel que soit le tissu qu’on adopte, il convient de changer de chemise deux ou trois fois la semaine, pour le moins, et de ne pas conserver pendant la nuit celle dont on fait usage pendant le jour : ce sont là des soins vulgaires de propreté.

Il faut pour une chemise d’homme, en toile ou en coton, de 2m,50 à 3m d’étoffe ayant 0m,90 ou 1 mèt. de largeur. La façon de ces chemises étant toujours d’un prix assez élevé, il convient de n’acheter que des étoffes de bonne qualité et d’un bon usage, sauf à les payer un peu plus cher. Les chemises d’homme varient souvent dans leurs formes, et surtout dans la manière dont sont disposés les devants, les cols et les poignets. Il serait donc difficile de donner à cet égard des indications précises. Toutefois la forme le plus généralement adoptée est celle des cols et des poignets brisés, et des manches sans goussets, avec une pièce sur les épaules, les emmanchures étant évidées en rond : celles-ci doivent être renforcées d’une double étoffe, parce que c’est la partie la plus sujette à s’user par le frottement des bretelles. On peut rapporter aux chemises d’homme des devants, des cols et des poignets d’une étoffe plus fine que celle du corps de la chemise. Dans ce cas, on utilise les morceaux qu’on a retirés du devant de la chemise pour faire les pièces des épaulettes et la ceinture. À Paris et dans les grandes villes, il y a des magasins qui s’occupent spécialement de la confection des chemises d’homme. On peut s’y procurer, ainsi que dans la plupart des magasins de lingerie, des chemises toutes faites, à des prix modérés. On peut aussi les faire faire sur mesure d’après un modèle qu’on aura choisi.

Une chemise de femme exige 3 mèt. d’étoffe, et 2m,50 pour une chemise à manches longues. Il y a plusieurs manières de tailler les chemises de femme. Si l’on veut les tailler à l’anglaise, il faut, après avoir coupé un morceau d’étoffe d’une longueur double de celle que doit avoir la chemise, replier ce morceau sur lui-même de manière que les lisières soient bien assemblées ; puis on lève d’un côté, et de haut en bas, deux pointes qu’on reporte de l’autre côté, en mettant la partie étroite à la hauteur de l’emmanchure. Les pointes dépassent donc, dans leur partie large, le bas de la chemise de toute la grandeur de l’emmanchure. On enlève cette partie double des pointes, qui sert à faire une manche, étant réunie par un surjet. Les pointes sont coupées droites jusqu’à la longueur que doit avoir l’emmanchure, puis on les arrondit de manière que celle-ci soit ronde ; on plie ensuite en biais jusqu’en bas, en laissant à la pointe assez de largeur pour que, lorsqu’elle est reportée de l’autre côté, elle donne au bas de l’emmanchure la même largeur que la partie ronde. On arrondit le bout de ces pointes lorsqu’elles sont cousues, afin de donner la même forme aux deux emmanchures. On évide ensuite la chemise en carré un peu plus devant que derrière ; cette évidure sert à faire la seconde manche et un gousset de manche. Quant à la coulisse, elle consiste simplement en un ourlet tracé et piqué à l’endroit. L’ourlet des manches doit être aussi plié à l’endroit et piqué ; le gousset des manches s’arrondit en bas, de façon qu’il s’adapte dans le rond que forme le bas de l’emmanchure ; le second gousset des manches se prend à la pièce. On doit arrondir un peu le bas de la chemise au bout des coutures de biais que forment les pointes. On peut monter l’évidure de la chemise sur un poignet qu’on proportionne à la largeur de la poitrine de la personne, et on fend la chemise sur le devant. On la tient fermée au moyen de boutons. On fronce un peu les manches à l’emmanchure et on y rapporte un poignet piqué. Ces poignets peuvent être ornés de broderies ou de dentelles. — On peut encore tailler ces chemises en levant de chaque côté, jusqu’à moitié de la longueur, quatre petites pointes qu’on reporte en bas. On trouve une manche dans l’évidure ; on prend l’autre à la pièce. On peut aussi tailler les emmanchures de forme un peu ovale, comme celles des chemises d’homme, et ne pas mettre de goussets aux manches. Une manière plus élégante de faire les chemises est de les évider en ovale, comme on éviderait une robe décolletée, un peu plus en avant qu’en arrière ; on festonne le bord, on peut aussi l’orner d’une broderie, qu’on place plus bas que le feston ; en dessous, on fait une coulisse de ruban de coton croisé, posée à plat ; on la pique des deux côtés en dessus. Le bas des manches se festonne comme l’évidure ; cette forme est très gracieuse et sert de chemisette ; la coulisse, ainsi disposée, s’use beaucoup moins que lorsqu’elle est placée au bord de l’évidure.

Chemise de brassière. Cette chemise se fait en toile fine ou en calicot peu épais. Elle doit être taillée de la même façon que la brassière (Voy. ce mot) ; il n’est pas nécessaire d’ajuster des cordons dans le dos, puisqu’elle est maintenue par la brassière ; elle aura seulement à l’évidure une coulisse, dans laquelle on passe un lacet de coton. L’évidure peut être garnie d’une dentelle ou d’une broderie. Le bas des manches peut aussi être orné s’il n’y a pas de poignets.

On doit avoir des chemises de brassière de trois grandeurs, et en assez grand nombre, pour tenir l’enfant toujours propre. La couture qui lie la manche à l’emmanchure doit être rabattue, pour ne pas blesser l’aisselle de l’enfant.

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