Châtaignier

(Sylviculture). Le Châtaignier commun se recommande par la qualité de son bois et l’importance économique de ses fruits (Voy. Châtaignes). Le mètre cube du bois de châtaignier sec ne pèse que 600 kilogr., tandis que le chêne couvre en pèse 1 000 et plus. Néanmoins les usages de cet arbre précieux, qui atteint jusqu’à 30 mèt. de hauteur, sont multipliés. La durée des charpentes faites avec le bois de châtaignier est de plusieurs siècles. Légères en même temps que solides, elles sont préférables au chêne pour la toiture des grands édifices. On fait avec le châtaignier des ouvrages de menuiserie aussi beaux que durables. Cet arbre vient dans les terres les plus légères où l’on peut l’aménager en taillis de 8 à 10 ans, aussi bien que dans les terres franches où il forme des futaies séculaires ; on en fait du merrain, des échalas qui durent le double de ceux de chêne, des cerceaux de toutes dimensions ; enfin on en construit des conduits d’eau souterrains et tous les ouvrages en bois destinés à séjourner au milieu d’une humidité permanente. Le bois de châtaignier n’est pas un bon bois de chauffage : il noircit, pétille et se consume sans flamme et sans donner beaucoup de chaleur. On fait des fagots de son branchage, mais ils sont de peu de valeur. — Comme arbre d’agrément, le châtaignier est quelquefois préférable au chêne : ses feuilles sont rarement attaquées par les insectes et persistent jusqu’à la fin de l’automne. Quand il a atteint un âge avancé, son aspect est noble et plein de majesté ; malheureusement il est trop sensible aux gelées et résiste mal aux hivers rigoureux.

Culture. Le Châtaignier se multiplie de semences par ses fruits stratifiés, plantés soit en pépinière, soit à demeure, et par drageons enracinés. On multiplie par la greffe les bonnes espèces à fruits comestibles. Il se plaît sur les coteaux, à la base des montagnes, et vient bien dans les terres sablonneuses. Il croit aussi dans les plaines, mais ne réussit pas dans les lieux aquatiques. Dans les premières années, il demande des soins continuels : il faut chaque année nettoyer le sol de la châtaigneraie des ronces, bruyères et autres plantes nuisibles ; remplacer les sujets morts, fossoyer le pied des arbres et ménager au tour un petit creux pour recevoir les eaux pluviales, élaguer les pousses qui sortent des tiges, les entourer de paille ou d’épines pour les garantir du soleil et des chèvres. Tous les deux ou trois ans on émonde les arbres en mars et en septembre. Avec de bons labours et des élagages bien faits, ces arbres s’élèvent à une très grande hauteur, et au bout de 3 ou 4 ans ils peuvent donner du fruit. La greffe se fait en mai ou à la fin d’avril. — Dans une châtaigneraie, qui doit être exploitée en taillis, on placera les plants à 1m,30 de distance en tous sens ; mais pour une plantation de grands arbres destinée à rapporter des fruits, il faut les espacer de 15 à 20 mèt. l’un de l’autre. Planté isolément dans de bonnes conditions, le châtaignier est une propriété très productive. Un hectare planté de 80 à 100 châtaigniers produit, pour le moins, un revenu de 200 fr., et le triple de cette somme dans une bonne terre. En taillis, la coupe de 15 ans rapporte de 1 000 à 1 200 fr. l’hectare.

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