Chariot

(Écon. rurale). Le chariot diffère de la charrette en ce qu’au lieu de 2 roues, il en a 4, 2 grandes en arrière et 2 plus petites sur le devant. Le plancher, long et étroit par rapport à la longueur, est enfermé dans des ridelles semblables à des râteliers d’écurie, mais plus élevées ; ces ridelles sont à volonté remplacées par des panneaux en planches. Des cerceaux de bois souple, placés de distance en distance d’une ridelle à l’autre, permettent de tendre à volonté une toile sur le chariot. Le chariot est préféré à la charrette dans les pays de plaines, sans pentes sensibles ; néanmoins, il est constaté que, plus le nombre des animaux composant un attelage est considérable, plus il y a de force perdue ; un grand chariot à 4 ou à 6 chevaux ne transporte pas à beaucoup près une charge égale à celle de 4 ou de 6 tombereaux, attelés chacun d’un seul cheval. Le plus simple des chariots est un tronc d’arbre à peine dégrossi, posé sur 4 roues, et portant un étroit plancher garni de ses ridelles : c’est ce qu’on nomme le chariot à la Malbrouck. — Le chargement du chariot doit porter plus particulièrement sur les essieux et peut être plus considérable que celui de la charrette ; du reste, l’essieu de derrière, et quelquefois l’avant-train, peuvent ne pas recevoir de charge et servir uniquement à soulager le cheval de brancard.

Le ménage du chariot est un peu différent et demande un peu plus l’habileté que celui de la charrette. Le chariot à limonière ou à brancard comporte rarement plus de deux chevaux qu’on met de file, le second attelé aux extrémités de la limonière. Les chevaux du chariot à timon sont attelés traits par traits ou sur des volées attachées à une chaîne qui va se fixer à l’extrémité du timon. La marche directe au pas ne présente aucune difficulté ; il n’en est pas de même quand il s’agit de tourner ou de reculer. Lorsque les roues de l’avant-train tournent complètement sous la cage du chariot, celui-ci peut, comme la charrette, exécuter des demi-conversions à roues mobiles ou à roues fixes et tourner bout sur bout. Mais lorsque l’avant-train ne tourne pas sous le chariot, la conversion sur place est impossible : il faut dans ce cas, décrire un cercle d’autant plus grand que l’angle du timon avec la flèche est plus ouvert, que la voiture est plus longue ou les essieux plus écartés. Pour tourner dans les espaces resserrés, on a recours aux retraites, c.-à-d. à des manœuvres à l’aide desquelles soit en reculant, soit en avançant et en tournant l’avant-train obliquement à l’axe de la voiture, soit à droite, soit à gauche, on gagne peu à peu du terrain. Voy. Charretier.

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