Chardonneret

(Oiseaux de volière). Pour élever les jeunes chardonnerets, il faut les prendre dans le nid, au moment où ils sont déjà bien couverts de plumes : ceux qui proviennent des dernières nichées, lesquelles ont lieu communément dans les mois de juillet et d’août, passent, à tort ou à raison, pour être plus faciles à élever. Quoi qu’il en soit, on les nourrit avec une pâtée qui sera composée soit d’échaudés, d’amandes mondées et de graines de melon, le tout bien broyé et mélangé, soit de noix et de massepain également écrasés et mélangés : dans les deux cas on mouille cette pâtée d’un peu d’eau pour qu’elle ne soit pas trop compacte, et on en forme des boulettes pas plus grosses que des grains de vesce ; on en donne 3 ou 4, une à une, à chaque petit oiseau, pour un seul repas, au moyen d’une brochette de bois qu’on introduit doucement dans son gosier, et ensuite, pour le faire boire, on lui présente l’autre bout de la brochette garni d’un peu de coton qu’on a trempé dans l’eau. Quand ils commencent à manger seuls, on leur donne pour nourriture du chènevis broyé avec de la graine de melon et de panis, et un peu plus tard, du chènevis seul, dès qu’ils sont assez forts. Toutefois, pour les chardonnerets qui sont destinés à être mis en cage avec des serines, on doit remplacer le chènevis par le millet, qui est la nourriture ordinaire des serins (Voy. Sérin). Les chardonnerets, naturellement actifs et pétulants, veulent être occupés dans leur prison, et si on ne leur donne quelques têtes de pavot, quelques tiges de chènevis ou de laitue à éplucher pour les tenir en action, ils remuent et bouleversent tout ce qu’ils trouvent dans leur cage. Un seul chardonneret placé dans une volière où couvent des serines, s’il n’a point de femelle, suffit pour faire manquer toutes les couvées : il détruit les nids et casse les œufs. Cependant ces oiseaux vivent en paix les uns avec les autres ; ils n’ont de querelle entre eux que pour se coucher, tous voulant occuper le juchoir le plus élevé ; il faut donc, quand une même cage renferme un certain nombre de chardonnerets, avoir le soin de placer à la partie la plus élevée de la cage autant de juchoirs qu’il y a d’oiseaux, isoler ces juchoirs les uns des autres et ne leur donner que la longueur nécessaire pour un seul oiseau. — Le chardonneret vit très longtemps en cage : on en a vu qui avaient plus de 15 ans. Tant que dure le beau temps, il chante du matin au soir ; son chant est assez agréable, mais il est un peu perçant. Cet oiseau est sujet au mal caduc (Voy. ce mot).

Tous les pièges sont bons pour prendre le chardonneret ; le meilleur appât qu’on puisse employer est la graine de chardon. On leur fait souvent la chasse au moyen de petits gluaux qu’on dispose sur la tête des chardons, en ayant soin de placer parmi les chardons une cage renfermant un chardonneret apprivoisé.

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