Charançon ou Calandre

(Insectes nuisibles). La femelle du charançon dépose ses œufs dans le grain, tandis que celui-ci est encore dans l’épi, et de ces œufs invisibles sortent des larves dont rien ne trahit la présence à l’intérieur du grain. Pour prévenir la reproduction de cet insecte destructeur dans les greniers, il suffit, si la provision est peu considérable, que le grain soit disposé sur le plancher du grenier par petits tas qu’on agite fréquemment à la pelle. Chaque fois qu’on remue les tas, les charançons qui ne volent pas, bien qu’ils soient pourvus d’ailes, et qui marchent même assez lentement, se dispersent dans toutes les directions ; c’est le moment qu’il faut prendre pour les écraser. S’ils sont en trop grand nombre, on étend sur les grains une ou plusieurs peaux de moutons fraîchement tués, en mettant la laine en contact avec le grain. Les charançons se retirent tous dans la laine, qu’on secoue le matin dans la basse-cour, où les volailles mangent avidement ces insectes.

Beaucoup d’autres moyens sont journellement tentés pour éloigner les charançons des greniers et des granges : 1° chaque année, au moment où se fait la récolte du chanvre, on balaye avec soin le grenier, on y dépose 4 ou 5 poignées de chanvre femelle ayant encore son chènevis dans les balles, et une certaine quantité de balles de chanvre qu’on disperse çà et là. Pour avoir du chanvre à sa disposition avant l’époque de la moisson, il faut semer le chènevis vers la fin du mois de mars : de cette manière, il est assez odorant pour être mis dans le grenier avant la récolte des blés ; 2° au mois de juin, on place dans le grenier une certaine quantité de foin nouveau naturel et bien sec. Ensuite, au moment de la moisson, on retire ce foin pour frotter le plancher des greniers avec de l’oignon, et y déposer le blé par tas séparés autour desquels on laisse quelques bottes de foin nouveau ; 3° on pend dans le grenier une grosse botte d’absinthe verte et on en place quelques branches dans le tas de blé. Le camphre et le goudron ont été également préconisés comme moyens préservatifs et curatifs.

Par ces divers procédés, on débarrasse seulement les grains des Charançons parvenus à l’état d’insectes parfaits ; on ne peut rien contre ceux qui existeraient dans le grain à l’état de larves. Mais, avec de la persévérance, on finit par les détruire à peu près tous successivement. Quant aux grandes provisions, une fois que le charançon les envahit, aucun procédé d’une efficacité parfaite ne peut leur être opposé ; on peut seulement les contenir dans de certaines limites par l’emploi des ventilateurs, des greniers mobiles et autres moyens plus ou moins dispendieux. Voy. Conservation des grains.

Charançon satiné vert. Voy. Lizette.

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