Cauchemar

(Méd. domestiq.) Les accès de cauchemar ont pour causes principales : un état de plénitude de l’estomac, des affections morales pénibles, des travaux excessifs de l’esprit trop longtemps et trop vivement prolongés, quelque maladie nerveuse. Le coucher sur le dos ou sur le flanc gauche favorise surtout ces accès, lorsque l’estomac est en même temps surchargé. Le traitement du cauchemar n’est autre que celui des diverses causes qui le produisent. S’il provient d’une plénitude d’estomac due à un repas trop voisin du coucher, le bon sens indique qu’il faut ou manger peu à ce repas, ou ne se mettre au lit que quand la digestion est entièrement accomplie. S’il dépend d’influences morales, d’excès d’études, l’indication se présente d’elle-même. Enfin si le cauchemar est le symptôme d’une affection nerveuse, c’est la maladie qu’il faut traiter.

Chez les adultes, les accès de cauchemar ne durent le plus souvent que quelques minutes ; le réveil est d’autant plus prompt, que l’état de malaise a été plus prononcé ; et si le sommeil ne revient plus aussi profond qu’il l’était d’abord, quelques heures de repos suffisent pour faire oublier l’accident qui est survenu. Mais chez les enfants, le cauchemar prend un autre caractère : l’enfant se réveille en jetant des cris perçants ; son visage exprime l’effroi, le regard est fixe, l’agitation est souvent extrême, et tous les efforts que l’on fait pour calmer et dissiper cette anxiété sont quelquefois sans résultat pendant plusieurs heures. Un des effets les plus graves du cauchemar chez les enfants, est d’amener des phénomènes nerveux qui deviennent ultérieurement des causes de convulsions répétées ; l’épilepsie elle-même n’a souvent pas d’autre origine. L’attention des parents ne saurait donc être trop éveillée à ce sujet. Avant tout il faut proscrire ces contes absurdes et effrayants dont on berce l’imagination souple et impressionnable des enfants. Ensuite l’heure du coucher sera suffisamment éloignée de celle du dernier repas qui se composera d’aliments de facile digestion ; enfin on doit éviter pour les enfants la trop grande chaleur du lit et le poids exagéré des couvertures. Si les accès de cauchemar devenaient fréquents, il serait prudent de consulter un médecin, parce que la cause de ces accès pourrait être due à la présence de vers intestinaux. Tels sont les moyens les plus rationnels pour prévenir le cauchemar chez les enfants. Reste à savoir ce qu’on doit faire pour le calmer et le dissiper. Si l’enfant, ce qui arrive souvent, ne se réveille qu’à demi, s’il est dans cet état qui n’est ni le sommeil ni la le, et que néanmoins l’anxiété soit extrême ou se manifeste par des cris, il faut le réveiller doucement sans porter brusquement la lumière devant les yeux, le retirer de son lit, pourvu qu’il ne soit ni en transpiration, ni exposé à être saisi par le froid, lui présenter les objets qui l’amusent dans ses jeux habituels, enfin captiver son attention pour la détourner du rêve qui l’effrayait. On lui donnera à boire, par petites gorgées, de l’eau sucrée additionnée d’eau de fleurs d’oranger, et si pendant l’accès, le sang s’était porté vers la tête, ce qu’on reconnaît à la vive coloration de la face et à la chaleur brûlante du front, on appliquerait aux pieds ou aux mollets des cataplasmes sinapisés.

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