Cataplasme

(Médecine). Un grand nombre de substances diverses peuvent être employées en cataplasmes ; celles dont on fait le plus habituellement usage sont : la farine de graines de lin, les fécules de pommes de terre, de riz et de seigle, etc., cuites avec une certaine quantité d’eau, pour en former une bouillie épaisse, qu’on applique soit à nu sur la partie malade, soit entre deux linges fins. Le degré de chaleur qui convient à un cataplasme, doit être tel qu’on puisse l’approcher de la joue ou le toucher avec le dos de la main sans se brûler. La quantité de farine à employer varie nécessairement suivant l’étendue de la partie qu’il doit couvrir ; mais il faut avoir soin, en général, que le cataplasme ne s’étende pas au-delà des parties malades. Il ne doit jamais gêner par son volume ni par son poids, surtout dans le cas d’inflammation des viscères, et en particulier des membranes séreuses. La farine de graines de lin doit être choisie bien fraîche, et il ne faut pas la faire bouillir. Pour préparer un cataplasme large comme les deux mains, on met dans une casserole environ 150 gr. de cette farine sur laquelle on verse de l’eau bouillante en quantité suffisante pour former une bouillie bien onctueuse ; on remue avec une cuiller de bois à mesure qu’on verse l’eau. Quand la bouillie est bien battue, on la verse sur un carré de linge usé ou de mousseline ; la mousseline gaze, toute neuve, est préférable. On plie ensuite ce linge en deux, et, plaçant les deux mains à plat sur la moitié supérieure, on la fait glisser en arrière, de manière à répartir également la bouillie sur le linge. On fait de même sur les quatre côtés, puis on les replie à mesure, de façon à border le cataplasme en ne lui laissant que la largeur voulue. On le recouvre d’un linge plus solide, et on le retourne pour l’appliquer, après qu’on s’est assuré du degré de chaleur. Les cataplasmes de fécule sont préférables à ceux de farine de graines de lin, toutes les fois que la peau est irritable. On les prépare en faisant crever sur le feu de la fécule dans de l’eau, de manière à obtenir une bouillie de consistance égale à celle de la colle de pâte. Les proportions sont à peu près d’une cuillerée de fécule pour un verre et demi d’eau. — On fait assez souvent des cataplasmes avec de la mie de pain et du lait ; ce genre de cataplasme doit être fréquemment renouvelé ; il devient promptement acide et dès qu’il l’est devenu, il produit un effet diamétralement opposé à celui qu’on en attend. — Les cataplasmes excitants, surtout ceux de farine de moutarde, sont rarement usités sans l’ordonnance du médecin. Voy. Sinapismes.

Indépendamment de ces cataplasmes, qui s’appliquent toujours à chaud et qui sont renouvelés quand ils commencent à se refroidir, on fait assez souvent usage de cataplasmes émollients appliqués à froid : les plus usités se font avec de la racine fraîche de guimauve râpée ou pilée. Dans les cas de douleurs locales très vives et d’hémorroïdes externes douloureuses, les cataplasmes de morelle fraîche pilée, ou de la même plante coupée grossièrement et cuite dans très peu d’eau, puis appliquée tiède, sont d’un effet calmant très rapide. On peut d’autant mieux en recommander l’emploi qu’ils sont faciles à préparer, et dans tous les cas, complètement inoffensifs. Quant aux cataplasmes qui ont pour base le tan ou le quinquina, ainsi que ceux qu’on peut rendre plus actifs à l’aide de divers médicaments en poudre ou en teinture alcoolique, il n’en faut faire usage que d’après les prescriptions du médecin. — Il ne faut pas confondre avec des cataplasmes proprement dits, les tampons ou sachets remplis de son très chaud, qu’on peut appliquer sur le ventre en cas de violentes coliques et qui procurent un soulagement passager, mais immédiat ; ils ont uniquement pour but l’application d’une chaleur vive suffisamment prolongée, sur une partie souffrante.

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