Cartouche

(Chasse). En général, il vaut mieux les acheter toutes faites, mais comme il peut arriver qu’on ait épuisé ses munitions, il est bon de savoir comment s’y prendre pour en fabriquer de nouvelles. Il faut d’abord se procurer des culots en tôle de cuivre qui serviront de culasse à la cartouche, et qui seront exactement du calibre de l’arme. Ceux de ces culots que l’explosion de l’arme n’a point déformés peuvent encore servir : il faut donc, lorsqu’on est en chasse, recueillir soigneusement ceux qui restent fixés dans le tonnerre du canon. À ce culot on adapte une douille de papier : pour faire cette douille, il faut avoir un mandrin de bois qui, entouré d’une double feuille de papier, puisse boucher exactement le canon. On coupe des bandes de papier ayant 6 à 7 fois le rayon du calibre ; on les enduit de colle de pâte, puis on les roule sur le mandrin sur lequel elles doivent faire au moins deux tours complets ; on retire celui-ci, et on les laisse sécher. Quand elles sont parfaitement sèches, ce qui exige près d’une journée, il faut les adapter au culot ; mais auparavant on met une capsule au bout de la petite broche de fer qui, dans le système à brochette Lefaucheux, sert à enflammer la poudre. On enduit intérieurement de colle-forte un peu épaisse l’intérieur des rebords du culot, on y fait entrer la douille de papier et on attend pour la charger que la colle soit bien sèche. Quand la douille de papier est adhérente au culot, on y verse la poudre qu’on recouvre d’une bourre faite d’une rondelle de carton ou de feutre ayant bien exactement le même calibre que le mandrin sur lequel la douille a été roulée. On verse alors le plomb : pour que la cartouche se maintienne mieux et pour que le plomb se répartisse plus également, quelques personnes sont dans l’usage de couper la charge de grenaille en deux par une bourre ou par un culot de métal. Par-dessus on met une dernière bourre dont les bords sont enduits de colle forte. Quand tout est sec, on rogne le papier au niveau de la bourre, puis on colle sur l’extrémité de la cartouche un morceau de papier de couleur différente suivant le numéro du plomb qu’on a employé ; enfin on met une goutte de vernis à l’endroit où la broche entre dans le culot afin que l’humidité ne pénètre point par cet endroit jusqu’à la poudre.

Les détails de la fabrication varient nécessairement un peu suivant la forme des amorces que l’on emploie, et suivant l’arme dont on se sert. Les cartouches à enveloppes métalliques sont plus commodes, car cette enveloppe peut servir un grand nombre de fois ; celles du système Édouard Larachée sont composées d’un alliage très élastique et portent une cheminée sur laquelle on met la capsule. L ’explosion de l’arme ne les déforme nullement ; en sorte qu’on peut, lorsque l’on a tiré, y remettre une charge nouvelle. L’enveloppe des cartouches du système Béringer consiste en un petit tube de cuivre rouge qui ne présente pas une grande résistance, mais comme cette enveloppe s’appuie sur les parois du canon elle ne peut jamais se distendre beaucoup par l’explosion de la poudre ; cependant lorsqu’on veut recharger une de ces enveloppes après qu’elle a servi, il est bon de la faire passer dans une matrice en acier qui lui rend exactement sa forme première ; cette enveloppe ne porte pas de cheminée pour la capsule celle-ci consiste en un petit culot de cuivre du calibre de l’arme, au milieu duquel est un petit disque de fer, et l’espace annulaire qui reste entre ce disque et le rebord du culot est rempli de poudre fulminante. On fait descendre ce culot au fond du tube de métal qui sert d’enveloppe à la cartouche ; par-dessus on verse la poudre, ensuite on met une bourre, puis le plomb et enfin une dernière bourre. Si l’on veut que la cartouche soit tout à fait imperméable on étend sur cette bourre une couche de vernis : préparée de cette manière elle peut rester dans l’eau une demi-journée sans subir la moindre altération.

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