Canne

(Écon. domestique). On peut se procurer à peu de frais une canne d’un très bon usage, soit avec une tige de jeune poirier sauvage qu’on passe au feu jusqu’à ce que l’écorce s’enlève facilement et que le bois ait pris une couleur brune, soit avec une tige de vigne sauvage qu’on laisse enfoncée pendant 15 jours dans de la chaux nouvellement éteinte et qu’on redresse ensuite en la suspendant à un clou par un bout avec un poids assez lourd à l’autre bout. Voy. Bâton.

Les cannes faites de bambou et celles qui sont connues sous le nom de joncs ou de rotins sont très solides (V. Jonc). Les cannes à dard ou à épée ainsi que les cannes plombées sont considérées comme armes prohibées. Voy. ce mot.

Canne (Canna), mesure de longueur. Voy. Deux-Siciles, États Sardes, États de l’Église, etc.

Canne (Pêche). Elle doit être légère, et, à moins qu’elle n’ait une très grande longueur, susceptible d’être tenue longtemps sans fatigue d’une seule main, dans une position horizontale ; il importe aussi qu’elle soit flexible et élastique, surtout à son extrémité supérieure qui doit supporter et rompre en se courbant le poids et la résistance du poisson. Une perche de bois pliant, p. ex. de noisetier, peut faire une excellente canne, pourvu que l’extrémité où doit être attachée la ligne, soit fine et flexible : à cet effet on y adapte presque toujours, par une ligature quelconque, une petite branche ou scion d’orme, d’épine, de troène, de micocoulier ou de tout autre bois résistant et flexible. Pour les pêcheurs qui ne transporteraient pas volontiers à une grande distance une perche longue et embarrassante, on a imaginé des cannes à 3 ou 4 compartiments d’un mètre environ chacun, rentrant les uns dans les autres de telle sorte que le brin le plus fort, renfermant tous les autres et muni d’une pomme et d’un bout en métal, représente une simple canne de promenade. Cet appareil est commode et portatif, mais il a plusieurs inconvénients : sa longueur totale de 4 mètres au plus y compris le scion, n’est pas toujours suffisante pour pêcher au large dans un grand cours d’eau ou dans un vaste étang ; et de plus, le peu d’épaisseur des parois, outre qu’il nuit à la solidité de la canne, l’expose à se déjeter par l’effet de la chaleur ou de l’humidité. — La véritable canne d’amateur, celle qui réunit au plus haut degré les conditions de légèreté et de solidité, en même temps qu’elle est facilement portative, est composée de 3 ou 4 bouts de ces roseaux qui croissent dans les marécages du midi. Chaque bout a 1 m ou 1 m 50 de longueur, et le dernier se termine par un scion de l’un des bois indiqués plus haut. Pour donner plus de solidité au roseau et l’empêcher de se fendre, il est bon, entre chacun des nœuds naturels qui font saillie sur la tige, de faire avec du gros fil poissé une ligature bien serrée de 5 ou 6 tours ; le nœud le plus solide pour l’arrêter et le plus propre en même temps est celui qui fait rentrer le bout du fil sous la ligature même (Voy. Hameçon). L’extrémité supérieure de chaque compartiment doit être garnie extérieurement d’une petite douille en cuivre pour soutenir la pression du bout qui doit y entrer à frottement lorsqu’on monte la ligne. Pour le transport, toutes les parties de cette canne peuvent être réunies dans un fourreau de toile.

Pour certaines pêches spéciales, on se sert de cannes à anneaux et à moulinet. Voy. Mouche artificielle.

Canne à sucre (Horticulture). Depuis quelque temps on voit des plants de Canne à sucre dans nos jardins publics : elles y acquièrent une taille assez élevée et ont le port et l’aspect du Maïs ; quelques-unes fleurissent, mais l’élaboration du sucre ne s’opère pas dans leur centre médullaire. La Canne à sucre demande une terre franche légère, riche en humus : elle se multiplie, soit par éclats du pied, soit par bouture de la tige coupée en tronçons qu’on place horizontalement sur le sol. — En pleine terre, dans une serre chaude et humide, la Canne à sucre devient aussi belle qu’aux colonies.

Canne d’Inde ou Balisier. Cette plante originaire de l’Amérique du Sud est cultivée dans les jardins à cause de la beauté de ses larges feuilles et de ses fleurs d’un rouge vif. On la multiplie par la division de ses racines tubéreuses ou par semis. — Les graines se sèment sur couche au printemps ; au mois de juin, on repique le plant en pot, et, après lui avoir fait passer l’hiver dans l’orangerie, on le met en pleine terre au mois de mai de l’année suivante. Amplement arrosée pendant tout l’été, la tige s’élève à près de 2 m, et produit des feuilles énormes et des fleurs en abondance. À l’époque des premières gelées, on coupe les tiges et on lève les tubercules que l’on conserve l’hiver dans une cave bien sèche, comme les dahlias. On peut conserver aussi quelques tiges et les tenir l’hiver en pots dans la serre chaude, afin de laisser aux fruits le temps de mûrir et de donner des semences.

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