Brûlures

(Médecine). Lorsqu’une partie quelconque du corps est atteinte d’une brûlure, soit par le feu, soit par le contact d’un fer rouge ou d’un liquide bouillant, il faut se hâter de donner au blessé les premiers secours. Si la plaie est accompagnée de ces soulèvements de la peau nommés cloches ou cloques, il faut les pincer très délicatement avec le bout d’une paire de ciseaux fins pour donner écoulement au liquide séreux contenu dans ces cloches ; mais on se gardera bien de déchirer et d’enlever la peau. Cela fait, le premier remède à appliquer c’est l’eau froide, constamment renouvelée et rendue plus froide par la glace lorsqu’on peut s’en procurer. Quand la brûlure a atteint une partie du corps qu’il n’est pas possible de plonger isolément dans l’eau, on l’arrose continuellement d’eau fraîche. La douleur commençant à s’apaiser, on panse la brûlure avec de la pomme de terre crue râpée, qu’on remplace dès qu’elle s’échauffe et que les douleurs recommencent. On peut aussi, au lieu de pommes de terre, étendre sur la partie brûlée une couche épaisse d’une gelée quelconque, p. ex. d’une gelée de pommes ou de groseilles : par-dessus, on applique une compresse imbibée d’huile et maintenue au moyen d’une bande qui doit être suffisamment serrée. Dans tous les cas et quand même la brûlure serait produite dans des circonstances telles qu’il n’ait pas été possible d’y porter remède immédiatement, il ne faut pas moins commencer par employer l’eau froide. On applique plus tard sur la plaie de l’huile d’olives ou d’amandes douces, soit seule, soit avec quelques gouttes de laudanum, et enfin du cérat pour obtenir la complète cicatrisation. L’un des remèdes les plus efficaces à employer contre toute espèce de brûlure est la teinture de benjoin composée, plus connue sous le nom de baume du commandeur. Après le premier traitement par l’eau froide, la plaie pansée est couverte d’une compresse trempée dans de l’eau, à laquelle on ajoute de 8 à 10 gouttes de cette teinture, par cuillerée d’eau. À mesure que la compresse se sèche, on l’humecte, sans déranger le pansement, avec le même liquide versé goutte à goutte. La teinture d’arnica s’emploie dans le même cas et de la même manière. On peut encore calmer les douleurs et hâter la guérison des brûlures, de quelque nature qu’elles soient, en appliquant sur les parties affectées un onguent préparé de la manière suivante : on mêle ensemble dans un vase et on fait fondre sur un feu doux 250 gr. de poix de Bourgogne, 60 gr. de cire jaune et 125 gr. de graisse de porc. On remue ensuite le mélange jusqu’à ce qu’il soit froid.

Si la brûlure est générale, il faut recourir aux lotions froides avec l’acétate de plomb liquide (extrait de Saturne), à la dose de deux cuillerées de ce liquide pour chaque litre d’eau. Du reste, dans ce dernier cas, il survient toujours des accidents tellement graves que les secours de la médecine sont indispensables.

Suivant des praticiens expérimentés, le remède le plus propre à calmer la douleur et à favoriser la guérison des brûlures à tous les degrés, consiste dans l’emploi du coton cardé. Voici comment on procède : après avoir ouvert les ampoules et lavé légèrement la partie affectée, on couvre immédiatement celle-ci avec plusieurs couches minces de ouate de coton ou de coton cardé de manière qu’elle soit pour ainsi dire matelassée et garantie de tout contact et de toute impression extérieure. Les brûlures peu intenses sont guéries en quelques jours par cette simple médication et sans qu’on soit obligé de renouveler l’appareil. Pour les brûlures plus graves et qui sont suivies d’une suppuration abondante, il faut, à chaque pansement, remplacer le coton qui a servi par de nouvelles couches fraîchement cardées, et continuer ainsi jusqu’à parfaite guérison. À défaut de ouate de coton, on peut employer la pomme de terre râpée, appliquée en couche suffisamment épaisse, et maintenue au moyen d’une compresse et d’un bandage. C’est un remède qu’on a toujours sous la main.

Quel que soit le moyen qu’on adopte, il sera toujours prudent, pour peu que la plaie soit grave, d’avoir recours aux conseils d’un médecin, après qu’on aura fait le premier pansement.

Brûlures (Art vétérinaire)

La première chose à faire en cas de brûlure plus ou moins profonde chez un animal, c’est de calmer d’abord la douleur toujours très vive, en employant les réfrigérants, l’eau froide, la glace, la neige, les cataplasmes de pommes de terre râpées sur la partie brûlée : si la lésion est grave et profonde, la saignée générale est toujours nécessaire. — On a ensuite recours aux préparations suivantes : 1° on fait bouillir jusqu’à réduction de moitié deux poignées de suie de cheminée dans un litre d’eau et on imbibe dans ce décocté des plumasseaux de charpie pour en recouvrir les surfaces brûlées qui suppurent ; 2° on mélange 600 gr. d’eau de chaux avec 60 gr. d’huile de lin : ce mélange fortement secoué dans une bouteille est employé comme liniment sur les brûlures qu’on recouvre ensuite de compresses imprégnées de la même préparation. Après l’usage de ces moyens, si l’inflammation accusée par un excès de rougeur persiste, on devra recourir aux cataplasmes émollients continués pendant quelques jours. — Si, par suite d’une brûlure à la corne du pied, un Cheval ne peut poser le pied par terre, il faut sans tarder amincir la sole jusqu’à la rencontre du foyer purulent pour donner issue à un liquide dont la présence dans le sabot pourrait provoquer de graves désordres. Cette opération terminée, on panse la plaie avec de l’étoupe trempée dans de l’eau mélangée d’un peu d’eau-de-vie.

Brûlure ou Mal de feu (Art vét.)

Cette maladie du Mouton n’est autre chose qu’une inflammation qui s’annonce par la rougeur des yeux, la maigreur, une soif ardente, et qui amène le dessèchement et le marasme ; on y remédie par le repos par une nourriture rafraîchissante, des pâturages frais et abondants, une boisson nitrée et acidulée avec du vinaigre.

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