Basse-cour

(Écon. rurale). Elle sera entourée d’une clôture en murs ou en palissades, haute de plus de 2 mètres , afin qu’elle ne puisse être franchie par les volailles et que celles-ci soient à l’abri des animaux du dehors. Elle doit être vaste, aérée, plantée de quelques arbres sous lesquels la volaille puisse se garantir du soleil et du vent, et munie, s’il est possible, d’une pièce de gazon qui fournira de l’herbe à tous les oiseaux. On placera aussi dans un ou plusieurs endroits quelques tas de cendres ou de sable dans lesquels la volaille prend plaisir à se vautrer. — Un bassin toujours rempli d’eau sera établi au milieu de la basse-cour afin que les canards et les oies puissent s’y baigner. Quelques auges peu profondes seront disposées de place en place, à 2 centimèt. au-dessus du sol, de manière que la volaille trouve facilement à boire et que les poulets ne courent pas risque de se noyer : on peut leur substituer avec avantage des baquets couverts et percés sur leurs parois latérales de trous assez larges pour que les oiseaux puissent y passer la tête ; de cette façon l’eau s’échauffe moins et ne se salit pas. — Si l’on élève plusieurs espèces d’oiseaux ou si l’on fait en grand l’élève de la volaille, il est bon d’établir de petits enclos dans lesquels on élève les poussins jusqu’à ce qu’ils n’aient plus rien à craindre des animaux adultes.

Quant aux bâtiments de la basse-cour, ils devront se composer : d’une canardière, pour les oies et les canards ; d’un poulailler, pour les coqs, poules et pintades ; d’un colombier, pour les pigeons (Voy. ces mots), et en outre de quelques loges destinées à recevoir les couveuses et les volailles qu’on engraisse : les loges des couveuses seront garnies de caisses en bois, de 50 à 60 centimèt. en tous sens, dans lesquelles on mettra une couche épaisse de paille ou de foin bien doux ; une des parois de ces caisses devra être mobile et pouvoir se rabattre à moitié en plan incliné, de manière que les poussins puissent sortir et rentrer commodément ; au besoin on couvrira les couveuses d’une claire-voie si l’on craint qu’elles puissent être dérangées. Les volailles qu’on engraisse sont enfermées dans une caisse en bois, dite chaponnière, épinette, ou caloge : elle est haute de 50 centimèt., large de 40, et plus ou moins longue, selon le nombre d’individus qu’elle doit contenir, chacun d’eux disposant en moyenne de 25 centimèt. environ ; sur le devant s’étend une auge pour la nourriture et la boisson ; la cloison antérieure est percée d’ouvertures par où l’animal prend ses aliments ; le plancher est à claire-voie pour laisser passer les excréments, et les portes disposées sur le dessus sont à coulisse. — Les dindons et les paons n’aiment point à être renfermés dans le poulailler : il faut leur établir un ou plusieurs perchoirs et, autant que possible, les placer sous un hangar. — Pour les faisans, ils demandent des soins tout particuliers. Voy. Faisanderie.

La fille de basse-cour joue un rôle important dans une exploitation rurale. Elle doit être forte, active, laborieuse et honnête. Il lui faut beaucoup de mémoire pour se rappeler les mille détails de son service, beaucoup de patience et de l’adresse. Elle devra se faire promptement connaître des oiseaux qu’elle soigne et s’en faire aimer. Elle leur distribuera leur nourriture avec exactitude et toujours aux mêmes heures et sera levée avec le soleil pour ouvrir la porte du poulailler. Il faut une surveillance continuelle et certaines connaissances pratiques pour s’assurer de la santé des oiseaux, les soigner dans leurs maladies, recueillir les œufs pondus, saisir l’instant où les femelles doivent être mises à couver, les gouverner pendant l’incubation, élever les jeunes poulets, les chaponner, engraisser ceux qui sont destinés à la table, etc. Ces qualités réunies se rencontrent difficilement.

Laisser un commentaire