Avortement

(Médecine). Les causes qui le provoquent le plus ordinairement sont, outre le tempérament particulier de la femme, les mauvais traitements, les chutes, les commotions violentes, le grand froid, les vêtements trop serrés, les écarts de régime, l’abus des liqueurs fortes, les accès de colère et les affections morales. La femme enceinte devra donc s’appliquer à les éviter. L’accident une fois arrivé, il faut, en attendant l’accoucheur, se mettre au lit, observer un repos absolu d’esprit et de corps, et, s’il en est besoin, employer des applications d’eau froide sur le ventre. — Pour les peines qu’entraîne l’avortement provoqué, Voy. le C. pénal, art. 317, ou le Dict. des Sciences de M. Bouillet.

Avortement (Art vétérinaire)

Quand les femelles des animaux domestiques avortent, il en résulte toujours pour le cultivateur un double préjudice, d’un côté par la perte du produit, de l’autre par l’altération de la santé de l’animal, altération souvent suivie d’une stérilité sans remède. Les causes des accidents de ce genre, les moyens de les prévenir et les soins nécessaires lorsqu’ils surviennent diffèrent essentiellement chez les différentes races de nos animaux domestiques. — L’avortement est assez fréquent chez la jument ; il provient le plus souvent de deux causes opposées : une nourriture trop abondante et trop substantielle fait avorter les juments de prix, tenues à un régime qui leur donne trop de sang ; le défaut d’aliments en quantité suffisante, et leur mauvaise qualité produisent le même effet sur les juments communes. Lorsqu’une jument de selle est montée dans un état de gestation plus ou moins avancé, le cavalier doit éviter les coups d’éperon qui peuvent causer l’avortement, non par eux-mêmes, mais par l’irritation, la colère qu’éprouve alors l’animal. Si l’avortement a eu lieu à une époque peu éloignée de celle de la naissance naturelle du poulain, la jument a le plus souvent du lait ; on doit avoir soin de la traire pour éviter l’engorgement des mamelles. Après le rétablissement qui s’opère de lui-même chez les animaux d’un bon tempérament, le lait de la jument peut être utilisé pour nourrir un poulain dont la mère est morte ou ne donne pas assez de lait pour l’élevage. Pour les juments de gros trait, la principale cause d’avortement est le travail trop pénible qu’on leur impose lorsqu’elles sont dans un état de gestation très avancé. Après l’avortement, la jument demande, pour se rétablir, le repos, une nourriture de facile digestion, et l’exposition constante à une température douce, aussi égale que possible ; le refroidissement peut lui être mortel. — Chez la vache, l’avortement provient fréquemment d’une mauvaise nourriture, surtout quand la vache pleine mange beaucoup de fourrages secs, durs et presque ligneux, qui lui fatiguent les organes de la digestion et ne la nourrissent pas assez. Quand l’avortement est peu éloigné du terme naturel de la gestation, le veau naît presque toujours vivant ; il ne faut le conserver que le temps nécessaire pour qu’il soit livré à la boucherie comme veau ; si l’on persistait à le nourrir au delà de ce terme, il ne s’élèverait pas. La vache, après l’avortement, se remet ordinairement par un bon régime ; son lait, pourvu qu’elle soit bien nourrie, est aussi bon que si elle avait donné son veau à terme. En cas d’épizootie, il faut, s’il est possible, faire changer de lieu les vaches pleines ; elles avortent presque toutes lorsqu’elles sont atteintes de la maladie régnante, même quand cette affection ne met pas leurs jours en danger. La saignée et les divers médicaments pour amener la délivrance des juments et des vaches menacées d’avortement, ou qui portent un produit mort, sont exclusivement du ressort du médecin vétérinaire. — Les brebis et les chèvres n’avortent guère que par accident, surtout lorsqu’elles se sont battues entre elles et qu’elles ont reçu des coups violents. Celles qui ont avorté antérieurement doivent, quand leur gestation est assez avancée, être isolées du reste du troupeau et tenues à un régime rafraîchissant, modérément substantiel. — Les truies avortent assez souvent sans cause apparente ; celles chez qui la prédisposition à l’avortement se manifeste doivent être engraissées et abattues ; une course un peu trop prolongée, ou bien un accès de frayeur tel qu’une jeune truie pleine en peut éprouver lorsqu’elle est harcelée par un chien de forte taille, sont des causes fréquentes d’avortement qu’il est facile de prévenir. La truie bien conformée et bien nourrie, sans excès d’alimentation qui lui ferait prendre la graisse, avorte rarement lorsqu’on a soin de la tenir renfermée et parfaitement calme pendant la seconde moitié de la durée de la gestation.

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