Asile

Salles d’Asile

(Assistance publique). Les enfants des deux sexes y sont admis depuis deux ans jusqu’à six ans accomplis. Ils y reçoivent les soins de surveillance maternelle et de première éducation que leur âge réclame ; ils y apprennent les premières notions de religion, la lecture, l’écriture, le calcul mental, le chant et les premiers travaux manuels. — Aux termes du décret du 21 mars 1855 (art. 11), les salles d’asile publiques sont ouvertes gratuitement à tous les enfants dont les familles sont reconnues hors d’état de payer la rétribution mensuelle. La directrice de l’asile doit recevoir provisoirement tous les enfants qui lui sont présentés par les familles, sans s’informer si elles sont en état de payer une rétribution.

En conséquence, pour faire admettre un enfant, il suffit de le présenter à la salle d’asile du quartier, ou de la commune, avec un certificat de médecin constatant que l’enfant n’est atteint d’aucune maladie contagieuse et qu’il a été vacciné. Seulement, dans la huitaine, les parents devront obtenir du maire un billet d’admission définitive, lequel, suivant les cas, leur sera délivré à titre gratuit ou à titre onéreux. À Paris et dans la plupart des départements, l’admission est gratuite pour tous. Là où une rétribution est perçue au profit de la commune, le payement se fait chez le receveur municipal. Le taux en est fixé par le préfet.

Les salles d’asile publiques sont ouvertes tous les jours, les dimanches et les jours fériés exceptés, savoir : du 1er mars au 1er novembre, depuis 7 heures du matin jusqu’à 7 heures du soir ; du 1er novembre au 1er mars, depuis 8 heures du matin jusqu’à 6 heures du soir. Dans les cas urgents, les directrices doivent garder les enfants après les heures déterminées. — Les enfants y passent toute la journée ; ils doivent apporter leur nourriture, être conduits et ramenés par leurs parents. — À l’arrivée de l’enfant, la directrice doit s’assurer de son état de santé et de propreté, de la quantité et de la qualité des aliments qu’il apporte dans son panier. — Un médecin nommé par le maire est attaché à l’asile.

La salle d’asile reçoit l’enfant au sortir de la crèche ; elle précède l’école, y prépare et y conduit ; mais elle ne saurait en tenir lieu (Circul. minist. du 18 mai 1855).

En 1860, Paris ne comptait que 36 salles d’asile ; le nombre en est aujourd’hui beaucoup plus considérable (Voy. Supplément) ; cependant, dit M. Gréard, « elles ne produisent pas encore tout le bien qu’on en peut attendre. Cela tient à des causes multiples : l’étendue démesurée des classes et le nombre considérable des enfants qui rendent excessive la fatigue de l’enseignement ; l’inégalité d’âge des élèves (de deux à six ans), leur rôle presque purement passif (à part la leçon d’écriture) qui se borne à écouter, et enfin le matériel même de la classe, composé de gradins et de bancs où les petits élèves sont assis, serrés les uns contre les autres, la tête en avant, sans autre appui que leurs reins. » — L’administration des Écoles municipales s’est occupée d’améliorer cet état de choses. Elle a réduit dans les salles nouvelles le nombre des places ; elle invite les deux maîtresses chargées de chaque établissement à se partager la tâche, l’une veillant plus particulièrement aux enfants de deux à quatre ans, l’autre à ceux de quatre à six ans ; elle introduit peu à peu dans l’aménagement matériel des changements appropriés aux exigences de la santé et de l’enseignement. Enfin, elle travaille à perfectionner les méthodes et à former dans les cours préparatoires (ou écoles normales), dont elle allonge la durée, des maîtresses plus capables.

Cours pratique des salles d’asile

Ce cours, qui se tient à Paris, rue des Ursulines, 10, a pour objet de former des directrices et sous-directrices de salles d’asile. Il y a par an deux cours, commençant en janvier et en juillet ; la durée de chaque cours est de 4 mois. Pour y être admises, les aspirantes doivent en faire la demande au Ministre de l’Instruction publique, avant le 1er juin ou le 1er décembre de chaque année, et produire les pièces suivantes : 1° leur acte de naissance, constatant qu’elles sont âgées de 20 ans au moins, de 40 ans au plus ; 2° leur acte de mariage et l’autorisation du mari, si elles sont mariées, ou l’acte de décès du mari, si elles sont veuves ; 3° un certificat de vaccine ; 4° des certificats attestant leur moralité et indiquant les lieux où elles ont résidé et les occupations auxquelles elles se sont livrées. — Les aspirantes doivent en outre subir, à Paris, devant la Commission de surveillance du cours pratique et, dans les départements, devant une Commission spéciale, un examen préalable et très élémentaire comprenant la lecture, l’écriture, les notions d’instruction religieuse, d’orthographe et de calcul. Sont dispensées de cet examen les aspirantes déjà pourvues d’un certificat d’aptitude ou de tout autre brevet ou diplôme. L’école admet des élèves pensionnaires et des élèves externes. Les cours sont gratuits ; seulement les élèves pensionnaires payent, pour le prix de la pension, 60 fr. par mois. Des bourses entières ou demi-bourses peuvent être accordées par le Ministre aux postulantes qui ne sont pas en état de payer et qui ont des droits à cette faveur (Décr. du 21 mars 1855)

Asile de Bethléem. Voy. Enfants trouvés.

Asile-école Fénelon, à Vaujours, près de Paris

On s’y rend par Pantin, Bondy et Livry, ou par le chemin de fer du Nord (station de Sevran-Livry). Cet asile-école est particulièrement destiné aux enfants orphelins et abandonnés, aux plus jeunes enfants des familles pauvres et nombreuses, et peut en contenir près de 500 : ils y sont admis dès l’âge de 7 ans et y restent jusqu’à 12 ans. L’asile reçoit en outre des sourds-muets, auxquels on apprend à écrire, à compter et à lire. Tous les enfants sont exercés aux travaux agricoles. — Pour faire admettre un enfant, il faut s’adresser au directeur de l’école, qui donnera aux personnes charitables tous les renseignements nécessaires.

En sortant de Vaujours, chaque enfant ayant fait sa première communion, est placé en apprentissage. Un inspecteur payé par la Société de l’Asile, le visite au moins une fois par semaine, reçoit ses réclamations s’il y a lieu, le fait changer de maître ou même de profession, selon que ses aptitudes se développent, et surveille sa conduite jusqu’à sa sortie d’apprentissage. La Société de l’Asile ne perd pas de vue les enfants sortis d’apprentissage ; ils sont aidés, secourus au besoin, et si plus tard, s’étant d’ailleurs bien conduits, ils se trouvent sans ouvrage, l’asile Fénelon est pour eux l’équivalent d’une famille.

Asile national de convalescence, à Vincennes

Cet asile, institué par un décret du 8 mars 1855 et ouvert le 14 août 1857, est destiné à recevoir temporairement pendant leur convalescence les ouvriers qui ont contracté des maladies en travaillant sur des chantiers publics. Il admet aussi les convalescents sortant des hôpitaux et les membres participants des Sociétés de secours mutuels du département de la Seine : ces derniers doivent être munis d’un certificat d’un des médecins de la Société, et d’une lettre d’avis adressée au directeur de l’établissement par le président de la Société, lequel ne peut envoyer que des membres de la Société dont il est président ; cette lettre doit faire connaître les noms, prénoms, âge, profession, domicile de l’ouvrier sociétaire. Par exception, le prix de séjour et de traitement dans l’asile est fixé pour les ouvriers sociétaires à 50 c. par jour. Les chefs d’usines, de fabriques et d’établissements industriels peuvent, au moyen d’un abonnement modéré, assurer des avantages analogues à leurs ouvriers.

Les convalescents trouvent dans cet asile le bon air de la campagne et une nourriture choisie ; ils habitent des chambres saines et bien aérées, ne renfermant qu’un très petit nombre de lits ; des ateliers leur sont ouverts, où ils peuvent employer utilement leur temps sans s’exposer à une rechute par un travail forcé.

Asile national du Vésinet, à Croissy, près St-Germain en Laye

Cet asile institué en même temps que le précédent, a été affecté par le décret du 28 août 1859 aux femmes convalescentes. Il reçoit temporairement les ouvrières faisant partie d’une société de secours mutuels abonnée avec l’asile, ou travaillant chez des patrons également abonnés ; ainsi que les convalescentes envoyées par les hôpitaux et par les bureaux de bienfaisance ; enfin, moyennant un prix de journée, les convalescentes qui ne rentrent dans aucune de ces catégories.

[N.-B. Ces deux asiles ont été créés et jusqu’en 1870 entretenus en grande partie par la munificence de l’Empereur. S. M. a fait don à l’Asile de Vincennes de 17 maisons à 5 étages situées dans Paris, boulevard Mazas et rues Crozatier, Chaligny et Nve-Reuilly : 16 de ces maisons comprennent plus de 300 logements ; la 17e est une maison garnie contenant 85 chambres. Les loyers en sont fixés à des taux très modérés]. — Voy. Supplément.

Asile de la Providence, rue des Martyrs, 77 ; Bureaux et administration, rue des Sts-Pères, 30

Cet établissement placé sous l’autorité du Ministre de l’Intérieur, sert de retraite à environ 70 personnes des deux sexes qui ont atteint l’âge de 60 ans. — Pour y être admis, il faut adresser une pétition au Ministre, avec son acte de naissance et un certificat du médecin de l’asile attestant que l’on peut y être admis. — Il y a 6 places gratuites : 2 sont à la nomination des fondateurs et de leurs familles, 2 à celle du Ministre de l’Intérieur et 2 à celle du Conseil municipal de Paris. Les autres, dont le prix de pension est de 600 fr., sont à la nomination du Ministre, de la Société de la Providence et du Conseil d’administration de l’établissement. Le Ministre acquitte sur les fonds de son ministère les pensions des places dont il dispose ; les autres sont payées par la Société de la Providence, le Conseil d’administration, les pensionnaires eux-mêmes, leurs parents ou protecteurs.

Asile impérial du château de Saverne

Cet asile n’existe plus. Le décret qui l’avait institué contenait les dispositions suivantes : Pour y être admises, les dames devront justifier qu’elles sont veuves, filles veuves, ou filles non mariées d’un fonctionnaire civil ou militaire s’étant signalé par des services rendus à l’État et n’ayant pas perdu la qualité de Français, et, de plus, qu’elles sont âgées de 35 ans au moins. La nomination est faite par l’Empereur. L’admission donne droit à un logement meublé. Les dames veuves peuvent garder auprès d’elles leurs filles non mariées et leurs garçons (mais ceux-ci seulement jusqu’à l’âge de 12 ans), ou, à défaut d’enfants, mais sur une autorisation spéciale du Ministre, une de leurs parentes (Cette dernière clause est également applicable aux dames non mariées). À chaque logement est affectée une chambre de domestique. — Toute admission non suivie, dans un délai de deux mois, de la prise de possession du logement concédé, est considérée comme non-avenue. Toute dame qui contracte mariage renonce par ce seul fait à son logement. La concession de logement peut être révoquée pour causes graves. La révocation est alors prononcée par l’Empereur sur le rapport du Ministre d’État (Décrets du 31 janv. 1852 et du 15 déc. 1857).

Asile des Épileptiques. Voy. Épileptiques.

Asile des Orphelins. Voy. Orphelins.

Asile des Sourdes-Muettes. Voy. Sourds-Muets.

Asiles ouvroirs. Voy. Ateliers de charité.

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